Taxes électricité

Augmentation taxes électricité en 2025 : impact sur la facture EDF

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Trois taxes principales sont appliquées sur l'électricité en France : la TVA, la CTA et l'accise sur l'électricité. En 2025, ces taxes représentent près de 35 % de la facture d'électricité, soit environ 546 € pour un ménage moyen. Ces taxes sont uniformes pour tous les fournisseurs. En février 2025, l'accise (TICFE) a augmenté de 60 % de l'accise (TICFE), passant de 21 à 33,7 € par MWh, ce qui suppose ajouter environ 117 € à la facture d'électricité. Le 1er août 2025, le taux de TVA sur l'abonnement passera de 5,5% à 20%. En contrepartie, le taux d'accise baissera à 29,98 € du MWh.

Principales augmentations des taxes sur l'électricité en 2025 

En février 2025, la hausse des taxes et prélèvements obligatoires a représenté une augmentation sur la facture annuelle de 162€ :

  • Augmentation de l'accise sur l'électricité (TICFE) en février 2025 : +60%, passant de 21 € à 33,7 € du MWh. Avec l’application de la TVA à 20 %, cette hausse de la TICFE ajoute 117,3 € à la facture d'électricité.
  • Double augmentation du TURPE : une première de 4,8 % et une seconde de 10 % en février 2025, entraînant un surcoût d'environ 60 € sur la facture d'électricité. Cette double augmentation résulte de l'anticipation de la hausse initialement prévue pour le 1ᵉʳ août 2025, désormais appliquée dès le 1ᵉʳ février 2025. De plus, l'augmentation qui devait avoir lieu le 1ᵉʳ août 2024 a été reportée au 1ᵉʳ février 2025, expliquant ainsi cette double majoration du TURPE. Cette hausse entraîne également une augmentation mécanique de la CTA.

En parallèle, le prix de l'électricité hors taxes a fortement baissé en février 2025. Au final, le tarif réglementé a reculé de 15% TTC, malgré la hausse des taxes.

À partir du 1ᵉʳ août 2025, le taux de TVA sur l'abonnement d'électricité passera de 5,5% à 20%. Cette hausse sera compensée par une baisse de l'accise, passant de 33,7€ à 29,98€ du MWh.

Poids des taxes sur l'électricité dans la facture

Pour une consommation de 7700 kWh d'électricité à l'année en option base 6 kVA, le montant des taxes représente 600 € pour une facture totale de 1717 €, soit 35 % sur montant total.

Calcul des taxes sur l’électricité

Votre consommation par an

kWh

Option tarifaire

Puissance du compteur

kVA

Montant total des taxes

601,9 € /an

35 % du montant total de votre facture

Plus de détails Cacher le détail des taxes

Décomposition de la facture :

Montant de la facture HT : 1169,72 € (68,1 %)

À ce montant, se rajoutent 3 taxes :

  • Accise : 259,49 € (15,1 %)
  • CTA : 21,89 € (1,3 %)
  • TVA  : 267,38 € (15,6 %)

Montant de la facture TTC : 1718,49 €


Taxes sur les consommations :

Prix des consommations HT :

1034,11 €

Accise :

259,49 €

TVA :

258,72 €

Total TTC :

1552,32 €

Taxes sur l'abonnement :

Prix de l'abonnement HT :

135,61 €

CTA :

21,89 €

TVA :

8,66 €

Total TTC :

166,17 €

trois taxes sont appliquées sur l'électricité : 

  1. l'accise sur l'électricité (anciens CSPE et TCFE) ;
  2. la CTA (contribution tarifaire d'acheminement) ;
  3. la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). 

En plus de ces taxes, les factures incluent des coûts de fourniture en électricité ainsi que des coûts d'entretien du réseau électrique :

À jour en mars 2025 - Fourniture : Part du tarif réglementé couvrant la production et la commercialisation de l'électricité. Réseau : Part du tarif réglementé pour couvrant le transport de l'électricité. Taxes et contributions : TVA, CTA, et Accise.

Tous les particuliers paient en proportion les mêmes taxes sur l'électricité, quel que soit leur fournisseur d'électricité ou leur option tarifaire (base, heures pleines / heures creuses, Tempo, EJP).

Le prix de l'électricité en France hors taxes en avril 2025 est de 0.1343 € du kWh en option base, 0.1451 € en heures pleines et 0.1076 € en heures creuses. En incluant toutes les taxes, ce prix passe à 0.2016 € en option base, 0.2146 € en heures pleines et 0.1696 € en heures creuses.

Quant au prix de l'abonnement pour un compteur 6 kVA (puissance la plus répandue en France), son prix passe de 164.64 € par an hors taxes à 164.64 € toutes taxes comprises en option base et de 137.04 € HT à 168.48 € TTC pour les heures pleines / heures creuses.

1ʳᵉ taxe sur l'électricité : l'accise sur l'électricité

Combien représente l'accise sur l'électricité sur la facture ?Pour une consommation de 7700 kWh d'électricité, l'accise sur l'électricité représente pour un particulier 259 € par an en 2025, alors qu'en 2024, l'accise représentait 162€ et uniquement 8€ en 2023. Le montant total de la facture d'électricité est de 1717€ TTC.

L'accise sur l'électricité, appelée également fraction perçue sur l’électricité, est une taxe sur l'électricité, anciennement connue sous le nom de TICFE/CSPE, appliquée aux livraisons d'électricité aux consommateurs finaux.

L'accise sur l'électricité est reversée au budget de l'État dans sa grande majorité. Avec la disparition des taxes locales sur l'électricité, un tiers de cette accise est reversé aux collectivités locales.

Taux d'accise sur l'électricité

En octobre 2021, avec l'augmentation des prix de l'électricité et la mise en place du Bouclier Tarifaire, l'État a réduit le taux d'accise sur l'électricité pour les particuliers à 1 € pour chaque MWh consommé

Depuis le 1ᵉʳ février 2024 et le retrait progressif du Bouclier Tarifaire, le taux d'accise sur l'électricité est passé à 21 € du MWh. Cette augmentation de l'accise en 2024 a eu pour conséquence une hausse du prix de l'électricité payé par les Français d'environ 10 %.

Quelles solutions face à l'augmentation du prix de l'électricité ?

Depuis le 1ᵉʳ février 2025 et le retrait définitif du Bouclier Tarifaire, l'accise sur l'électricité est remonté à son taux plein, auquel a été appliqué l'inflation : soit 33,7 € du MWh pour les particuliers, auquel il est nécessaire d'appliquer la TVA à 20%, soit 40,4 € du MWh TTC.

À compter du 1er août 2025, le taux d'accise baissera à 29,98€ du MWh, en compensation pour la hausse de la TVA sur l'abonnement d'électricité.

Tarifs de l'accise sur l'électricité en 2025
Ménages (puissance ≤ 250 KVA)et assimilés (activités économiques avec puissance ≤ 36 kVA)Petites et moyennes entreprises (36 kVA puissance ≤ 250 kVA)Haute puissance (puissance supérieure à 250 kVA)
33,7 € / MWh26,23 €/MWh22,5 € / MWh

Quelles différences entre CSPE, TICFE et accise sur l'électricité ?

La CSPE (Contribution au Service Public de l'Électricité) et la TICFE (Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d'Électricité) étaient initialement deux taxes distinctes sur l'électricité en France. La CSPE finançait les charges du service public de l'électricité, notamment le soutien aux énergies renouvelables, la péréquation tarifaire et des dispositifs sociaux. La TICFE était une taxe gérée au niveau local : départemental (TDCFE) et communal (TCCFE).

Au 1ᵉʳ janvier 2016, la CSPE a été fusionnée avec la TICFE, et le terme TICFE a été conservé. Cette fusion a simplifié la taxation en regroupant ces deux taxes en une seule.

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, on parle uniquement d'accise sur l'électricité, suite à la recodification du nouveau code des impositions sur les biens et services. Cette accise sur l'électricité est la nouvelle dénomination de la TICFE, qui intégrait déjà la CSPE.

Évolution de CSPE entre 2002 et 2025

En 2002 et 2010, le taux de l'ancienne CSPE était compris dans une fourchette entre 3 et 4,5 € du MWh pour les particuliers. Entre 2011 et 2016, le montant de la CSPE a été multiplié par trois, passant de 7,5 € à 22,5 € du MWh. À partir du 1ᵉʳ janvier 2016, la loi de finances établit le montant de la CSPE à 22,5 €/MWh. Ce montant est resté stable jusqu’au 31 décembre 2021.

Entre le 1ᵉʳ février 2024 et le 1ᵉʳ février 2025, l'accise sur l'électricité est fixé à 21 € du MWh. Depuis le 1er février 2025, l'accise retrouve son taux plein corrigé avec l'inflation, soit 33,7 € du MWh pour les particuliers. Cette nouvelle hausse limiterait la baisse prévue du prix de l'électricité pour les Français. 

Au 1er août 2025, le taux d'accise sera réduit à 29,98€ du MWh, mesure prise pour compenser la hausse de la TVA sur l'abonnement.

À noter que l'accise sur l'électricité tient compte des taxes locales et départementales, ce qui n'était pas le cas avant 2022.

Chiffres de la CSPE puis de la TICFE à partir de la fusion des deux taxes en 2016. Chiffres de l'accise sur l'électricité à partir de 2022 - Graphique : Selectra - Source : Selectra

Combien la TICFE ou accise sur l'électricité rapporte à l'État chaque année ?

La TICFE, dont deux tiers reviennent dans les caisses de l'État, est une énorme manne financière. Entre 2017 et 2021, la TICFE a rapporté un peu moins de 7 milliards d'euros chaque année

Cependant, la minoration exceptionnelle appliquée en 2022 et 2023 a réduit considérablement les recettes de cet impôt. En 2022, les recettes nettes ont été limitées à 2,5 milliards puis 0 en 2023.

Pour 2024, l'augmentation de la TICFE a rapporté 6 milliards d'euros à l'État.

Source : DGDDI / Voies et moyens tome 1 / Prévisions 2024 et 2025 : Public Sénat - Graphique : Selectra

2ᵉ taxe sur l'électricité : la CTA

Combien représente la CTA sur la facture d'électricité ?Pour un ménage équipé d'un compteur 6 kVA (puissance la plus répandue en France) en option base, le montant de la CTA est de 20 € par an

La CTA (Contribution Tarifaire d'Acheminement) est payée par tous les ménages. Les fonds collectés sont destinés à la Caisse nationale des industries électriques et gazières (CNIEG), et permet de financer l'assurance vieillesse de 312.000 personnes (cotisants et pensionnés) des entreprises de l'énergie comme EDF, Engie, Enedis, RTE, GRDF et des fournisseurs locaux comme GEG, Gaz de Bordeaux, etc.

En 2022, la CTA payée par l'ensemble des contributeurs a rapporté à la CNIEG 1,67 milliard d'euros, montant en baisse de 2,2 % par rapport à 2021 (1,72 milliard d'euros).

Taux de CTA

Le montant de la CTA n'est pas proportionnel à la consommation, mais forfaitaire, en fonction de la tension de raccordement, de la puissance souscrite et du mode d'utilisation de l'électricité. Son taux est fixé par arrêté gouvernemental.

Depuis le 1ᵉʳ août 2021, le taux de CTA pour les particuliers est de 21,93 % de la partie fixe du tarif d'acheminement (TURPE). Le tarif d'acheminement est la principale source de revenus pour Enedis. Cela représente une vingtaine d'euros à l'année pour un logement raccordé à une puissance de 6 kVA en option base.

La CTA est également soumise à la TVA à un taux réduit de 5,5 %.

Évolution de la CTA entre 2005 et aujourd'hui

Lors de son lancement en 2005, le taux de CTA sur l'électricité a été fixé par arrêté ministériel à 21 % de la partie fixe du TURPE pour les particuliers. En 2013, ce taux de CTA augmente à 27,04%. Enfin, en 2021, le taux de CTA diminue à 21,93 %, en compensation de la hausse du TURPE et pour limiter l'impact sur la facture d'électricité des Français. 

En 2025, la hausse du TURPE a entrainé une hausse de la CTA , sans que celui-ci soit baissé en compensation, comme ce fut le cas en 2021.

21,93% est le taux de CTA en vigueur actuellement en 2025 pour les particuliers.

La CTA : une taxe en voie de disparition ?

Depuis le 1ᵉʳ septembre 2023, en raison de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, le régime spécial de retraite pour les salariés des industries électriques et gazières a disparu. Les nouveaux salariés de ces industries sont désormais intégrés dans le régime général de retraite. 

Toutefois, les salariés ayant commencé leur travail avant cette date continuent d'être rattachés au CNIEG, conformément à la clause dite du grand-père.

Il est donc prévisible que la CTA finance les droits sociaux de moins en moins de travailleurs dans les prochaines années.

3ᵉ taxe sur l'électricité : la TVA

Combien représente la TVA sur la facture d'électricité ?Pour un ménage consommant 7700 kWh d'électricité par an, équipé d'un compteur 6 kVA (puissance la plus répandue en France) en option base et au tarif réglementé, le montant total de la TVA est de 330 €.

La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est payée par l'ensemble des contribuables sur tous les biens de consommation, dont l'électricité. Le taux de TVA est le même pour tous les fournisseurs ainsi que pour l'ensemble des offres.

Taux de TVA sur l'électricité

Deux taux de TVA sont appliqués pour l'électricité :

  • un taux réduit de 5,5 % sur la partie abonnement HT de la facture d'électricité ;
  • un taux plein de 20 % sur la partie consommation, correspondant au prix du kWh HT.

Un taux de TVA réduit à 5,5 % s'applique également sur la CTA et de 20 % sur l'accise. Il s'agit donc dans ces cas de taxes sur la taxe !

Cependant, à partir du 1er août 2025, le taux de TVA sur la partie abonnement passera de 5,5 % à 20 % afin d'avoir un taux de TVA uniforme sur l'ensemble de la facture. Afin de limiter l'impact négatif sur les factures, le taux d'accise baissera en compensation.

Voici l'impact qu'aura la hausse de la TVA sur votre facture d'électricité à compter du 1er août 2025 :

Impact de la hausse de la TVA au 1ᵉʳ août 2025 sur l'abonnement électricité

Votre consommation par an

kWh

Option tarifaire

Puissance du compteur

kVA

Avant la réforme fiscale

1718 € /an

Après la réforme (au 1ᵉʳ août 2025)

1704 € /an

Plus de détails Cacher le détail des taxes

Avant la réforme fiscale :

Montant de la facture HT : 1169,72 € (68,1 %)

À ce montant, se rajoutent 3 taxes :

  • Accise : 259,49 € (15,1 %)
  • CTA : 21,89 € (1,3 %)
  • TVA : 267,38 € (15,6 %)

Montant de la facture TTC : 1718,49 €


Après la réforme (au 1ᵉʳ août 2025) :

Montant de la facture HT : 1169,72 € (68,7 %)

À ce montant, se rajoutent 3 taxes :

  • Accise : 230,85 € (13,5 %)
  • CTA : 21,89 € (1,3 %)
  • TVA : 281,32 € (16,5 %)

Montant de la facture TTC : 1703,78 €

Un taux de TVA sur l'électricité différent en Corse et dans les DOM-TOM 

En Corse, le taux de TVA sur la partie abonnement est de 2,1 % et de 10 % sur la partie consommation.

À La Réunion, Guadeloupe et Martinique, le taux de TVA est de 2,1 % sur la partie abonnement et 8,5% sur les consommations. 

Enfin, dans les départements de Guyane et Mayotte, la TVA n'est pas applicable.

Évolution de la TVA sur l'électricité

La TVA sur l'électricité a subi peu d'évolutions. En 2014, le taux de TVA sur l'électricité est passé de 19,6% à 20% pour la partie consommation. Pour la partie abonnement, le taux de TVA à 5,5% est resté inchangé jusqu'en 2025. Afin d'être en conformité avec les règles fiscales européennes, le taux de TVA sera le même pour l'ensemble de la facture : 20 %. 

Hausse des taxes sur l'électricité en 2025

Le gouvernement tire parti de la diminution des prix de l'électricité pour augmenter les taxes associées.

Début 2025, la TICFE a augmenté de 60%, passant de 21 € à 33,7 € par MWh HT. Par ailleurs, le tarif d'utilisation des réseaux (TURPE) a également augmenté très fortement, entrainant une hausse mécanique de la CTA.

Même si ces augmentations des taxes sur l'électricité s'appliquent uniformément à tous les ménages, leur impact sur les factures varie en fonction du type de contrat :

  • Pour les ménages ayant souscrit au tarif réglementé ou à une offre indexée sur ce tarif, l'augmentation des taxes a été peu ressentie. En effet, le tarif réglementé a baissé significativement le 1ᵉʳ février 2025, et au total, le prix de l'électricité a diminué de 15% pour ces types de contrats, soit 110€ de baisse environ.
  • En revanche, les ménages ayant opté pour une offre à prix fixe ont subi pleinement la hausse des taxes au début de 2025. Les contrats d'électricité avec des prix fixes ne permettent pas de bénéficier de la baisse du tarif réglementé, car le prix demeure identique pendant toute la durée du contrat (1, 2 ou même 3 ans). Pour ces ménages, l'augmentation des taxes et prélèvements obligatoires sur l'électricité, incluant la TICFE et le TURPE, n'a pas été compensée par une baisse des prix, et leur facture a augmenté de 177 € par an en moyenne.

Par ailleurs, le gouvernement mettra fin au taux réduit de TVA (5,5 %) sur l'abonnement d'électricité au 1er août 2025 qui passera alors à 20 %. En compensation, le taux d'accise sera rabaissé à 29,98€ du MWh.

Pourquoi les taxes sont la cause de l'augmentation du prix de l'électricité en 2024 et 2025 ?

François Bayrou, Premier Ministre
François Bayrou, Premier Ministre

Au 1ᵉʳ février 2024, le prix de l'électricité avait augmenté d'environ 10 % en raison de la hausse de l'accise sur l'électricité. Cette augmentation traduisait la volonté de l'État de compenser les recettes perdues lors de l'instauration du Bouclier Tarifaire à la fin de 2021.

Cette hausse incluait une augmentation de l'accise sur l'électricité, également appelée taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), qui était passée de 1 à 21 euros par mégawattheure en février 2024. Bruno Le Maire, alors ministre de l'Économie, envisageait de ramener la TICFE à son niveau maximal dès le 1ᵉʳ février 2025, soit 32,44 euros par mégawattheure.

L'augmentation de la taxation sur l'électricité devait générer des recettes importantes pour l'État, estimées à six milliards d'euros en 2024, et potentiellement dix milliards en 2025 si la fiscalité retrouvait son niveau d'avant la crise. Rappelons que ces fonds sont destinés à réduire le déficit public.

Par ailleurs, le gouvernement de l'époque justifiait cette hausse par la nécessité de financer de nouveaux investissements dans la production d'énergie, en particulier la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR, avec un coût estimé à 51,7 milliards d'euros.

Toutefois, avec le changement de gouvernement en septembre 2025, la hausse de la TICFE devait être initialement plus importante que prévu, dépassant même le niveau d'avant-crise. Cette augmentation était selon le Premier Ministre nécessaire pour résorber le déficit des finances publiques, avec un besoin estimé à 60 milliards d'euros pour équilibrer le budget 2025. Finalement, Michel Barnier a décidé de se contenter du taux plein (32 € du MWh) pour éviter une motion de censure.

Malgré la chute du gouvernement Barnier, le relèvement de la TICFE à son taux plein corrigé avec l'inflation est maintenu pour le 1ᵉʳ février 2025. Cette forte augmentation a limité la baisse prévue du tarif réglementé à 15 % uniquement.

Toutes ces augmentations fiscales envoient un mauvais signal en termes de transition énergétique et d'indépendance énergétique. Des questions subsistent quant à la stratégie énergétique de la France, alors que le pays cherche à encourager l'utilisation des véhicules électriques et des pompes à chaleur. L'impact des hausses sur le pouvoir d'achat des ménages, particulièrement ceux qui dépendent fortement de l'électricité pour leur chauffage, suscite également des préoccupations.

Une nouvelle taxe dès 2026 : la taxe sur le combustible nucléaire d'EDF

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, EDF sera soumise à une taxe inédite sur le combustible nucléaire. Cette taxe, introduite pour financer le Versement Nucléaire Universel (VNU), remplace l'ARENH et permet de redistribuer directement une partie des revenus excédentaires d'EDF aux consommateurs sous forme de réduction sur leurs factures d'électricité.

Le fonctionnement de cette taxe repose sur un système à trois niveaux :

  • Niveau 1 : si les revenus issus de la production nucléaire se situent en dessous du seuil de taxation fixé par décret, aucune taxe n'est appliquée.
  • Niveau 2 : pour les revenus dépassant le seuil de taxation, mais restant inférieurs au seuil d’écrêtement, l’excédent est taxé à hauteur de 50 %.
  • Niveau 3 : au-delà du seuil d’écrêtement, la partie excédentaire est lourdement taxée à 90 %.

Ces seuils, définis par décret et révisables tous les trois ans, permettront d'ajuster la fiscalité en fonction des performances économiques d'EDF et des évolutions du marché de gros de l'électricité. Ce nouveau dispositif assure ainsi qu'EDF est rémunérée conformément aux conditions réelles du marché, tout en permettant aux consommateurs de bénéficier d'une compensation partielle sur leurs factures grâce au VNU.

Cette taxe EDF qui n'a jamais vu le jour

EDF, déjà sous pression avec des dépenses annuelles de 15 milliards d’euros pour entretenir ses centrales et financer des projets comme Hinkley Point au Royaume-Uni, prévoit d'augmenter ces investissements à 20 milliards. De plus, 3 milliards supplémentaires seront alloués en 2025 pour préparer la construction des nouveaux réacteurs EPR2. 

Le gouvernement sortant de Gabriel Attal, déçu par les faibles recettes générées par le mécanisme censé capter les superprofits des électriciens pendant la crise (seulement 300 millions d’euros au lieu des 4 milliards espérés), a envisagé une nouvelle taxe, appelée à tort "Taxe EDF". 

Comme son nom l'indique, cette taxe EDF toucherait principalement EDF, mais aussi, dans une moindre mesure, Engie et TotalEnergies. L'idée était de prélever 40 000€ par mégawatt installé au-delà de 260 MW, principalement ciblant les grandes centrales nucléaires et les barrages. Ce prélèvement devait rapporter environ 2,8 milliards d’euros par an.

L'objectif était de profiter de la baisse prévue des factures d'électricité, liée à la diminution des prix sur les marchés, pour introduire cette taxe. Ainsi, au lieu de bénéficier d'une réduction significative des coûts, les ménages verraient une baisse modérée, masquant la nouvelle taxe.

Les entreprises concernées ont critiqué cette mesure, estimant qu'elle allait décourager l'investissement dans des infrastructures de production, surtout en période de transition énergétique. De plus, elles affirmaient que cette taxe serait répercutée sur les consommateurs via une hausse des prix de l’électricité, notamment par le biais du marché de capacité.

Malgré les assurances des services de Bercy, qui affirmaient alors que l’impact sur les factures serait minime, les énergéticiens ont souligné que toute augmentation des coûts de production se reflète inévitablement sur les prix payés par les consommateurs. La même logique avait été appliquée en février 2024 lorsque l'augmentation de l'accise sur l'électricité avait entraîné une hausse des factures, malgré une baisse recommandée par la CRE. 

Face à la ferme opposition d'EDF, le gouvernement Barnier a immédiatement écarté la piste de cette nouvelle taxe.

L'électricité est-elle l'énergie la plus taxée ?

Selon la Cour des Comptes, bien que le niveau de taxation de l'électricité soit élevé, notamment avec l'accise et la TVA, il reste comparable à celui du gaz et du fioul, soit environ 30 % du prix TTC. Les énergies fossiles, telles que le gazole et l'essence, sont davantage taxées, environ 57 % du prix TTC, en raison de leur impact environnemental plus important.

Source : ADEME, Assemblée Nationale, ministère de l’Economie, CRE, ATEE, INSEE - Analyse, calculs et graphique : Selectra, en février 2025

Cependant, la logique de transition énergétique voudrait que les énergies les plus polluantes soient davantage taxées, mais cette approche n'est pas pleinement appliquée. En effet, l'électricité est une énergie plus propre que le gaz naturel et le fioul, elle subit un niveau de taxation similaire. Les taxes sur l'électricité rapportent d'ailleurs plus à l'État par kWh que celles appliquées sur le gaz naturel ou le fioul, en raison de son prix unitaire plus élevé. 

Sources : CRE, INSEE, ATEE, Assemblée Nationale - Analyse, calculs et graphique : Selectra, en février 2025

 

Dans les prochaines années, la taxation de l’électricité devrait continuer à augmenter, tout comme celle du gaz. En comparaison, les énergies fossiles telles que le gazole et l'essence sont déjà beaucoup plus fortement taxées, ce qui pousse certains experts à recommander d'augmenter encore la taxation du gaz et du fioul pour encourager une transition plus rapide vers l'électricité.

Comment diminuer le poids des taxes sur l'électricité ?

Bien que l'ensemble des fournisseurs d'électricité facturent à leurs clients les mêmes taxes, il est possible de réduire le prix à payer par le consommateur en réduisant le prix du kWh HT : un prix du kWh plus bas suppose moins de base imposable pour l'État.

Plusieurs fournisseurs proposent des tarifs hors taxes moins élevés qu'EDF avec à la clé des centaines d'euros d'économie chaque année.

Par exemple, en avril 2025, le fournisseur le moins cher du marché est OHM Énergie et son offre Extra Eco : le prix du kWh TTC est actuellement 9,7% moins cher que le Tarif Bleu d'EDF : 0,1821 € contre 0.2016 €.

Au final, le montant total de la facture d'électricité pour une consommation de 7700 kWh est de 1567 € par an, soit 55€ par an d'économies par rapport au tarif réglementé, de quoi amortir une bonne partie de la TVA sur l'électricité payée normalement avec le tarif réglementé.

D'autres fournisseurs proposent également des tarifs réduits, aidant ainsi à payer moins de taxes sur l'électricité. C'est le cas notamment de Mint Énergie et Primeo :

Top 5 des offres d'électricité

Le signe    indique que le fournisseur est partenaire de Selectra.

Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
Extra Eco
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4 sur 5 - 3170 avis
  • Remise non garantie dans le temps
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Budget annuel
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150 €
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➜ Souscrire en ligne Vérifié le 25/03/2025
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  • Offre indexée sur le tarif réglementé
  • Électricité partiellement verte
Budget annuel
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  • Electricité à prix fixes 2 ans
Budget annuel
1581 €
Vous économisez
136 €
Selectra Score B
➜ Souscrire en ligne
Vérifié le 01/04/2025
Standard Fixe Électricité
STANDARD FIXE ÉLECTRICITÉ
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  • Trophée Selectra 🏆
  • Electricité à prix fixes 1 an
Budget annuel
1583 €
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134 €
Selectra Score B
➜ Souscrire en ligne Vérifié le 04/04/2025
Prudence
PRUDENCE
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  • Électricité verte
  • Trophée Selectra 🏆
  • Electricité à prix fixes 1 an
Budget annuel
1587 €
Vous économisez
130 €
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➜ Souscrire en ligne Vérifié le 01/04/2025

Comparaison pour une consommation domestique de 7700 kWh par an et une puissance de 6 kVA à Nantes. Économies / Surcoûts calculés par rapport au Tarif Réglementé. Détails sur le Selectra Score.

Liste des fournisseurs d'électricité les moins chers

FAQ sur les taxes d'électricité

Où puis-je trouver des informations détaillées sur les taxes sur ma facture d’électricité ?

Les factures d'électricité fournissent généralement un détail de tous les coûts, y compris les taxes. Le consommateur doit alors chercher dans la section souvent intitulée "détail des taxes", "contribution" ou "composants fiscaux" pour voir les explications et le montant de chaque taxe.

Est-ce que les taxes sur l'électricité financent uniquement le secteur de l'énergie ?

Non, bien que les taxes sur l'électricité puissent servir à financer des coûts liés au secteur de l'énergie, elles peuvent aussi contribuer à d'autres domaines déterminés par les politiques gouvernementales, comme des mesures sociales ou environnementales. 

C'est le cas notamment de l'accise sur l'électricité et la TVA qui vont directement aux caisses de l'État. La CTA finance les droits sociaux des travailleurs du secteur public de l'énergie.

Peut-on bénéficier de réductions ou d'exemptions de taxes sur l'électricité ?

Oui, selon la législation en vigueur, certains profils de clients peuvent bénéficier de réductions ou d'exemptions de taxes sur l'électricité. 

Par exemple, des exonérations existent pour des usages de l’électricité relatifs à des procédés métallurgiques, de réduction chimique, d’électrolyse, et pour les entreprises pour lesquelles l’électricité représente plus de la moitié du coût d’un produit.

Les panneaux solaires sont-ils soumis à des taxes sur l'électricité ?

Les panneaux solaires photovoltaïques sont soumis à diverses taxes, notamment la TVA, la taxe foncière et la taxe d'aménagement. 

Pour les installations solaires d'une puissance inférieure ou égale à 3 kWc, un taux réduit de TVA de 10 % est appliqué si le logement est construit depuis plus de 2 ans. 

Les installations solaires sur les toits sont exonérées de la taxe foncière, mais celles au sol peuvent y être soumises. La taxe d'aménagement concerne les installations photovoltaïques au sol, avec un tarif spécifique de 10 euros par mètre carré pour les panneaux solaires. 

Les revenus générés par des installations solaires de moins de 3 kWc ne sont pas soumis à l'impôt sur le revenu ni aux cotisations sociales. Pour les installations de plus de 3 kWc, il existe deux régimes fiscaux : le micro-BIC et le réel simplifié, chacun ayant des règles et des taux d'imposition différents. 

La déclaration des revenus issus des panneaux solaires dépend si le client est un particulier ou une entreprise, avec des formulaires fiscaux et des processus différents pour chacun.

Les taxes sur l'électricité sont-elles les mêmes pour le résidentiel et l'industriel ?

Non, les taxes sur l'électricité peuvent varier selon les types de consommateurs. Par exemple, en France, les entreprises industrielles peuvent bénéficier d'un taux réduit de CSPE (accise), tandis que les particuliers payent un taux standard.

Pourquoi les taxes locales sur l'électricité ont été supprimées ?

Les taxes locales sur la consommation finale d'électricité ont été supprimées dans le cadre d'une réforme prévue par l'article 54 de la loi de finances pour 2021 en France. Cette réforme visait à intégrer ces taxes locales dans la Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d'Électricité (TICFE) puis dans l'accise sur l'électricité. 

L'objectif était de simplifier le système fiscal en regroupant les taxes locales avec la TICFE, permettant ainsi une gestion et un recouvrement centralisés par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) à partir du 1ᵉʳ janvier 2022.

Les taxes d'EDF sont-elles les mêmes chez les autres fournisseurs ?

En France, certaines taxes et contributions sont réglementées et s'appliquent de manière uniforme sur la consommation d'électricité, quel que soit le fournisseur d'énergie. Ces taxes sont donc les mêmes pour tous les consommateurs, y compris chez EDF ou chez n'importe quel concurrent d'EDF.

Toutefois, les offres commerciales proposées par différents fournisseurs peuvent varier, et cela inclut le prix du kWh hors taxe, ainsi que l'abonnement. Le choix d'un fournisseur pourrait influencer le montant de la facture finale, même si, en proportion, les taxes sont les mêmes.

Le consommateur doit alors analyser la structure tarifaire globale offerte par chaque fournisseur pour déterminer l'offre la plus avantageuse en fonction de sa propre consommation. Il est important de comparer non seulement les taxes, mais également ces éléments pour prendre une décision éclairée.