L'autoconsommation d'électricité : un bon plan pour vos finances ?

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L'autoconsommation a su séduire moins de la moitié des 33 000 particuliers propriétaires de panneaux photovoltaïques. Pourtant, les économies rendues possibles par son biais se chiffreraient en centaines d'euros. Qu'en penser ?
Les particuliers ayant recours au photovoltaïque pourront-ils, un jour, bénéficier d'une autonomie complète pour leurs besoins en électricité ? Le rêve est encore inaccessible, mais se rapproche chaque jour un peu plus grâce au perfectionnement des technologies, des panneaux et des batteries. Il y a, de même, l'apparition de nouvelles offres en « autoconsommation » d'électricité chez les fournisseurs.
EDF franchit à son tour le cap, et a annoncé le basculement de toutes ses offres de solaire résidentiel vers une nouvelle formule baptisée « Mon soleil et moi ». Désormais, les nouveaux clients produiront une électricité qu'ils stockeront et consommeront eux-mêmes, au lieu de l'injecter sur le réseau de distribution et de la revendre à tarif préférentiel comme autrefois. À la clé, un taux d'autoconsommation qui pourrait atteindre 70 à 80 % dans les régions les plus ensoleillées. Cela apporterait bien sûr des économies très intéressantes pour les consommateurs.
Mais que faut-il penser au juste de ce nouveau mode de consommation ?
L'autoconsommation se répand chez un nombre croissant de fournisseurs
Lors d'une conférence de presse, EDF a annoncé une évolution importante de son offre par la voix de son directeur général en charge des énergies renouvelables, Benjamin Declas. Le fournisseur historique, en effet, fait le choix de « basculer en autoconsommation 100 % de son offre pour le résidentiel » en photovoltaïque, via une nouvelle formule appelée « Mon soleil et moi ».
EDF n'est pas le premier fournisseur à se lancer sur le terrain de l'autoconsommation électrique. Engie avait, en effet, pris les devants avec sa formule « My Power ». Enercoop, premier fournisseur coopératif du pays et spécialisé dans les énergies renouvelables, a, lui aussi, commencé à s'y investir. On peut enfin citer Comwatt, une start-up de la région montpelliéraine, qui revendique le titre de pionnier sur ce secteur.
Les implications, pour les particuliers qui envisagent la pose de panneaux solaires sur leurs toitures, sont considérables. En choisissant l'autoconsommation, il leur est impossible – via un bridage opéré sur leur installation – d'injecter cette énergie sur le réseau d'électricité pour la revendre, et ils peuvent uniquement la consommer pour leurs besoins personnels : soit la situation exactement inverse de celle qui prévalait auparavant !
Le seul modèle économique applicable au photovoltaïque, en effet, consistait jusqu'à présent à investir dans des panneaux solaires et à revendre l'intégralité de la production à EDF. Ce dernier doit racheter cette énergie à un tarif réglementé et avantageux.
Principe de fonctionnement de l'autoconsommation d'électricité
Dans le cadre de la nouvelle offre en autoconsommation d'EDF ENR , tout surplus de production est soit stocké dans une batterie, soit perdu. La surface des panneaux photovoltaïques – conçus par l'entreprise française Photowatt, en Isère – est donc conçue pour s'adapter le plus fidèlement possible au profil de consommation de la maison. C'est avec une capacité de production qui sera comprise typiquement entre 1 et 5 kilowatt(s).
Pour maximiser le taux d'autoconsommation d'électricité de chaque maison, EDF ENR mise sur un système domotique de pilotage intelligent, qui pourra concentrer les consommations reportables (chauffe-eau, lave-linge…) pendant les journées les plus ensoleillées. Une technologie suffisamment révolutionnaire, selon le directeur général, pour que le taux standard passe de 30 % seulement à 70 ou même 80 %.
Pourquoi favoriser l'autoconsommation d'électricité ?
Les raisons avancées par EDF pour revoir aussi profondément son modèle économique sont diverses. Benjamin Declas évoque pêle-mêle une attente forte des usagers. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils ne pouvaient pas consommer leur propre électricité. Plus globalement, un « mouvement de fond vers le produire soi-même » au sein de la société.
Du côté de la plupart des clients, les convictions environnementales semblent céder le pas à un intérêt purement financier, puisque les fournisseurs promettent une économie par an sur la facture d'électricité, sans compter d'éventuelles subventions ou des crédits d'impôts.
Attention tout de même au montant de l'investissement initial : pour une production moyenne de 3 kilowatts, EDF estime le coût pour le client à 10 000 € pour la pose des panneaux photovoltaïques eux-mêmes. Un coût significatif auquel il convient d'ajouter 6 000 € pour la batterie LG de dernière génération. Elle est indispensable pour optimiser votre taux d'autoconsommation.
En contrepartie, le client évite les délais et les coûts liés à un raccordement de son installation photovoltaïque au réseau de distribution. Comme auparavant, l'installation de panneaux chez vous doit donc faire l'objet d'une étude sérieuse tenant compte de la production estimée de votre futur équipement et de la durée d'amortissement de l'investissement.
De façon plus pragmatique, notons que l'essor de l'autoconsommation serait une bonne nouvelle pour les finances publiques, et ainsi pour le portefeuille des contribuables. En augmentation constante, la CSPE a représenté un coût de 2,7 milliards d'euros en 2015…
Vers une transition très lente du marché
L'autoconsommation représente pour l'heure un marché de niche. Sur les 33 000 particuliers déjà propriétaires de panneaux photovoltaïques, seuls 15 000 environ disposent d'une installation en autoconsommation.
Ainsi, EDF se fixe des objectifs modestes pour sa nouvelle formule « Mon soleil et moi ». Le fournisseur historique serait prêt à se contenter initialement de 3 000 nouveaux clients par an. Soit un total de 10 mégawatts installés chaque année. Le nombre de ménages consommant leur propre électricité va ainsi augmenter lentement. L'impact de cette nouvelle formule ne « va pas bouleverser les choses » dans l'immédiat de l'aveu même d'Antoine Cahuzac, directeur exécutif chez EDF, chargé des énergies renouvelables.
C'est un parc des quelque 14,5 millions de maisons individuelles en France. Des initiatives commencent par ailleurs à apparaître dans certaines copropriétés ou des établissements industriels et commerciaux. Le supermarché E. Leclerc de Langon, en Gironde. Il va par exemple mettre en service le mois prochain sa propre centrale photovoltaïque. Cette dernière assurera jusqu'à 12 % de ses besoins. Dans le Morbihan, le syndicat départemental d'énergie a montré lui aussi l'exemple dans ses propres locaux. Le projet Kergrid, composé de panneaux solaires et de micro-éoliennes. Il devrait assurer l'intégralité des besoins de consommation du bâtiment à l'avenir.

Des obstacles réglementaires restent à résoudre
Le développement annoncé de l'autoconsommation ne fait pas que des heureux. Il s'agit bien sûr d'un phénomène à double tranchant pour les fournisseurs. Ils devront vendre à terme moins d'électricité aux ménages équipés. Surtout, il inquiète énormément les gestionnaires des réseaux de distribution (ERDF/Enedis, ELD …) et de transport (RTE) d'électricité, puisqu'ils ne peuvent pas se rémunérer sur l'électricité produite en autonomie par les particuliers. Les négociations « TURPE 5 », relatives aux prochains tarifs d'utilisation du réseau, prennent en compte cette problématique et évoquent déjà d'autres bases de calcul pour maintenir leur financement.
D'ici au 17 août 2016, une ordonnance est prévue par la récente loi de transition énergétique. Elle devrait par ailleurs préciser la réglementation applicable à l'autoconsommation. Une clarification bienvenue et attendue par de nombreux acteurs qui déplorent de trop nombreux refus de la part des autorités.