Nouveau logo et nouvelle stratégie pour GRDF

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Le petit monde du gaz français connaît actuellement un certain nombre d'évolutions qui, si elles restent assez symboliques, n'en revêtent pas moins une grande importance. Après le changement d'identité très remarqué de l'opérateur historique GDF Suez, qui a choisi de se rebaptiser Engie, c'est au tour de l'opérateur de réseau de distribution de gaz GRDF de communiquer sur son nouveau logo ce vendredi 16 octobre 2015.

La distinction entre le fournisseur et le distributeur de gaz, réclamée de longue date par la commission de régulation de l'énergie, semble ainsi acquérir une réalité plus palpable. Au-delà, GRDF a profité de l'occasion pour lancer une vaste consultation en interne qui lui permet, aujourd'hui, de définir ses principales orientations stratégiques à l'horizon 2018.

Une identité visuelle plus distinctive pour GRDF

Le nouveau logo présenté à la presse le 16 octobre 2015 se distingue par plusieurs choix stylistiques qui ne trompent pas. Rappelons que la précédente identité visuelle du distributeur se caractérisait par la présence d'un « r » minuscule en bleu foncé, inséré entre les majuscules « G », « D » et « F » colorées quant à elles dans un vert plus vif. L'ancien nom de l'opérateur historique sautait ainsi à l'œil, et pouvait entraîner une certaine confusion chez le consommateur. Cette fois, le « R » de « réseau » devient lui aussi une majuscule et prend symboliquement toute sa place dans l'acronyme, dans un dégradé de couleurs allant du bleu au vert. Par la même occasion, GRDF s'offre donc un subtil changement d'identité et devient GRDF.

La police d'écriture subit elle aussi un profond remodelage qui l'éloigne beaucoup de l'ancien logo de GDF Suez. Plus arrondi et évasé, le graphisme des lettres transmet les valeurs de modernité et de professionnalisme sur lesquelles GRDF souhaite mettre l'accent dans sa politique de communication.

Pourquoi un nouveau logo et pas un changement complet de raison sociale ? Selon toute vraisemblance, le récent changement de nom de GDF Suez/Engie a rendu cette option beaucoup moins vitale pour GRDF, qui s'est donc empressé de l'écarter pour s'épargner la dépense des millions d'euros qu'aurait nécessité une telle opération.

Impliquer les salariés dans le projet d'entreprise

Outre la question du nouveau logo, la directrice générale de GRDF Sandra Lagumina a souhaité profiter de l'occasion pour engager une consultation des différents salariés du groupe sur un certain nombre de sujets, dont une réflexion sur l'avenir du groupe et de leur propre poste de travail à moyen terme, ou encore sur le rôle que le gaz naturel peut jouer dans le processus de transition énergétique.

L'objectif : tirer parti du savoir-faire interne et des meilleures idées des salariés pour les intégrer dans un nouveau projet d'entreprise pour 2018. La consultation a remporté un succès incontestable : sur les quelques 11 500 employés de l'activité gaz de GRDF, 6 000 ont répondu favorablement à la demande et ont soumis un total de 16 000 contributions.

Enrayer le déclin des abonnements au gaz

Le marché de la distribution du gaz devra faire face à de nombreux enjeux d'importance au cours des années à venir, à commencer par la nécessité d'enrayer la désaffection des Français pour cette source d'énergie. Malgré la hausse de la population constatée sur la même période, le parc total des abonnés au gaz naturel a perdu environ 200 000 foyers entre 1999 et 2014. Les causes sont multiples et incluent notamment le recours croissant à l'électricité en tant qu'énergie de chauffage, mais aussi une baisse relative de l'usage du gaz naturel à des fins de cuisson au profit de nouvelles technologies plus performantes comme les plaques à induction.

Parallèlement, les améliorations constantes apportées à l'isolation thermique de l'habitat ou l'apparition de nouvelles chaudières à condensation, plus économes, ont entraîné une diminution de la consommation moyenne de gaz par foyer. Sans compter la hausse continue de prix de l'énergie, qui persuade un nombre croissant de Français de rationner leur chauffage au plus juste…

La tendance commence néanmoins à s'inverser, sans doute à la faveur de la baisse régulière du prix du gaz et des hausses de tarif annoncées pour l'électricité. Les raccordements au gaz naturel affichent à nouveau un solde positif depuis le début de l'année 2015, avec 10 000 abonnés supplémentaires au premier semestre. GRDF entend capitaliser sur ce phénomène et l'accentuer par une politique de communication plus soutenue.

Développer la distribution de biométhane

Le nouveau projet d'entreprise de GRDF s'inscrit pleinement dans l'esprit de la récente loi relative à la transition énergétique. Cette dernière prévoit en particulier que le bio-méthane, extrait des déchets agricoles et ménagers, représente au moins 10 % de la consommation totale de gaz naturel en France à l'horizon 2030.

14 sites de production de bio-méthane ont déjà été raccordés au réseau de distribution de GRDF depuis le début de l'année 2015, mais le groupe entend aller plus loin et plus vite dans ce domaine. Son projet d'entreprise 2016-2018 prévoit ainsi, sur cette période, le raccordement d'une centaine de sites au total : de quoi rendre les « gaz verts » beaucoup moins confidentiels qu'ils ne le sont aujourd'hui, et permettre aux fournisseurs qui le souhaitent de proposer à leurs clients des offres 100 % écologiques comme c'est déjà le cas sur le marché de l'électricité.

Pour se donner les moyens de ses ambitions, GRDF réclame également par la voix de sa directrice l'extension au bio-méthane du produit de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), perçue pour le moment au profit des seuls biocarburants.

Valoriser la filière du gaz

Au-delà des orientations stratégiques les plus concrètes pour le groupe, Sandra Lagumina déplore le manque de visibilité des métiers du gaz en France, en particulier dans le domaine de la distribution et de la gestion de réseau. Par conséquent, elle entend bien « faire en sorte que les équipes soient fières de leur métier ».

Avec des chantiers colossaux en vue comme l'installation des compteurs communicants Gazpar dans tous les foyers, l'entreprise recrute actuellement environ 700 personnes par an et a des besoins importants en matière de main d'œuvre qualifiée. Le distributeur vient d'ailleurs de négocier avec l'Éducation nationale un nouveau baccalauréat spécifiquement dédié aux métiers du gaz.