L'ANFR confirme des niveaux d'exposition très faibles aux ondes

Mis à jour le
minutes de lecture

Des plus petits villages de l'Ariège jusqu'à des villes plus imposantes comme Meaux ou Montreuil, la contestation contre les compteurs communicants Linky prend toujours plus d'ampleur. On citera en ce sens le cas de certaines communes, opposées à Linky et attaquées par Enedis en justice.  

Malgré les arguments et les efforts de communication engagés par Enedis, les réunions de collectifs citoyens hostiles et même quelques arrêtés municipaux souhaitent toujours l'interdiction pure et simple de l'appareil. Et ce, en raison du stockage local de données personnelles récoltées par Linky d'une part, mais également par crainte des ondes émises et de leurs conséquences néfastes pour la santé.

Même si cela ne suffira probablement pas à clore le débat dans les rangs des plus sceptiques, et notamment chez les électrosensibles qui redoutent l'arrivée de Linky, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) vient de publier ce 22 septembre 2016 une série de nouvelles mesures réalisées en laboratoire et en conditions réelles, afin de déterminer exactement le niveau de nuisance engendré par Linky. Résultat : les niveaux d'émission sont très en-dessous des normes réglementaires, et ne doivent susciter aucune inquiétude.

Linky : l'ANFR publie deux nouveaux relevés

Faisant suite à une première série de mesures réalisées en laboratoire et publiées au mois de mai dernier, l'Agence nationale des fréquences vient de faire connaître les résultats de deux volets supplémentaires de relevés. Établissement public placé sous la tutelle du ministère de l'Économie et des Finances, l'ANFR cherche à déterminer le niveau d'exposition aux ondes des particuliers équipés du tout nouveau compteur Linky. Ce dernier, qui a l'avantage de communiquer une fois par jour l'index de consommation par courant porteur en ligne (CPL) et ondes radio, va obligatoirement remplacer les anciennes générations de compteurs dans tous les foyers d'ici le début des années 2020.

Le volet n°2 de l'enquête a été réalisé en laboratoire, tout comme les premières mesures du mois de mai dernier. Il s'est intéressé plus particulièrement à la propagation et à l'effet des ondes en pleine nuit, lorsque le compteur est censé communiquer avec l'extérieur.

En revanche, le volet n°3 porte sur des tests en conditions réelles réalisés sur cinq compteurs Linky dans des domiciles de particuliers.

Des niveaux d'émission très inférieurs aux seuils réglementaires

D'après l'ANFR, que ce soit en laboratoire ou « in situ », les émissions électriques et magnétiques de Linky se situent très largement sous la limite autorisée par les textes. À seulement une vingtaine de centimètres du compteur, les mesures révèlent :

  • Une oscillation des champs électriques dans une fourchette comprise entre 0,25 et 0,8 V/m. Sur la bande de fréquences utilisée par Linky (de 35 à 91 kHz), le niveau maximal réglementaire est de 87 V/m… Soit 100 à 350 fois plus !
  • Le champ magnétique généré par une communication de Linky, quant à lui, apparaît encore plus négligeable puisqu'il se situe entre 0,01 µT et 0,03 µT. Soit 200 à 600 fois moins que la limite imposée par la réglementation, à 6,25 µT.

La conclusion de l'ANFR s'impose. Bien qu'elle soit au cœur de la polémique actuelle, l'utilisation du CPL n'entraîne aucune « augmentation significative du niveau de champ électromagnétique ambiant ».

De nouvelles études en préparation

Malgré les résultats très rassurants obtenus jusque-là, l'ANFR prévoit encore d'ultimes vérifications à moyen terme concernant l'absence de nocivité de Linky pour la santé humaine. Cela inclura, selon l'autorité, des « mesures complémentaires chez des particuliers » mais aussi des relevés réalisés cette fois près des transformateurs de quartier, qui reçoivent via un concentrateur l'information de tous les compteurs environnants.

Le dernier volet de mesures devrait aussi s'intéresser aux accessoires facultatifs et compatibles avec Linky qui devraient bientôt être proposés par les différents fournisseurs. Ces « équipements radio Linky » (ERL) permettront notamment une communication directe entre le compteur et certains appareils de la maison, pour une mesure plus fine de la consommation du foyer.