Octobre 2021, pour une quatrième hausse du gaz mensuelle consécutive

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Illustration d'une gazinière

Une hausse constante du prix du gaz : un constat qui inquiète

Dans un contexte géopolitique à flux tendu, la CRE annonce une nouvelle augmentation du gaz pour le mois d'octobre. Cette fois-ci, cette hausse atteindra les 12,6 % du tarif réglementé en toutes taxes comprises. De fait, en hors taxes, ce sera une nouvelle hausse du gaz de 13,9 %. A l'aube de l'hiver, la France s'inquiète de voir ses tarifs s'enflammer. Pour cause, en France, 99 % de la consommation gaz est importée. Le gaz que l'on consomme vient principalement de Norvège et de Russie.

A ce jour, où la reprise de l'activité mondiale suite à la pandémie de Covid-19, le gaz liquéfié atteint des seuils de pénurie. Cette augmentation est en revanche à l'échelle continentale. En plus de stocks bas, l'incapacité de la Russie et de la Norvège (dont la production s’est affaiblie à cause de travaux de maintenance en mer du Nord) à exporter plus de matière a un impact non négligeable sur le marché.

Suite à plusieurs augmentations, en juillet, août, puis septembre de l'année 2021, cette nouvelle hausse se décline comme suit :

  • 4.5 % pour les utilisateurs de gaz cuisson
  • 9.1 % pour les consommateurs qui ont le double usage (cuisson et eau chaude)
  • et enfin, 14.3 % pour les foyers qui se chauffent au gaz

Le détail de cette augmentation est donné par le CRE, commission de régulation de l'énergie.

La Russie et l'Allemagne en profitent pour presser l'achèvement du projet Nord Stream 2

L'Europe, qui craint une suprématie russe concernant le gaz, voit l'Allemagne et la Russie forcer le passage pour l'achèvement de Nord Stream 2, le gazoduc russe en chantier depuis 2018 et dont le monde s'inquiète. Les Etats-Unis, en 2019, avaient même fait stopper les travaux en menaçant les usines travaillant sur le chantier de sanctions, les plaçant sur listes noires. Alors que l'Allemagne vivait cette décision comme une atteinte à sa souveraineté, l'Amérique de Biden rejoint cette dernière dans l'appui au projet.

En plus d'une présence russe plus imposante sur le marché du gaz, cela dessert des pays comme l'Ukraine. Ce dernier entretient et modernise son réseau de gaz, car il est sur la route de l'export russe vers l'Europe. A ce jour, Nord Stream 2 laisse l'Ukraine de côté et l'exclut du transport. Un manque à gagner pour le pays de quasi deux milliards de dollars par an. Le gazoduc, considéré par certains comme l'ultime rempart entre les deux pays laisse la suspicion d'une guerre totale planer.

Pour l'Allemagne, qui a augmenté sa consommation de charbon pour se sortir du nucléaire, le gaz resterait une alternative moins polluante. Elle voit donc en ce projet de gazoduc un moyen efficace de reprendre la course dans la transition énergétique.

Le gazoduc se retrouve donc financé par Gazprom, à hauteur de 50 %, et par les pays européens qui y sont favorables comme les Pays Baltes, la Pologne ou encore l'Allemagne. Tout le reste de l'Europe reste défavorable au chantier puisque celui-ci démontre une dépendance supplémentaire à la Russie.

Il s'agit là d'un chantier de 12 milliards d'euros, représentant un réseau de 1200 kilomètres de câbles sous-marins en mer baltique.