Le nucléaire n'est pas mort... hors de France

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C'est dans un contexte particulier que le parlement britannique a approuvé, lundi soir, la future politique énergétique du pays. Alors que l'Allemagne a annoncé sa sortie du nucléaire, que la commission européenne et le groupe d'experts mandaté par l'ONU prévoient une part d'énergie renouvelable dans la production mondiale d'électricité de l'ordre de 80 % d'ici quelques décennies ; le Royaume-Uni a décidé, tout comme la France, de continuer à miser sur la filière atomique.

Un plébiscite parlementaire

C'est par 267 voix contre 14 que la proposition du gouvernement britannique a été adoptée. Par cette décision le parlement réaffirme, malgré la catastrophe de Fukushima, sa volonté de rénover son parc nucléaire en place ainsi que la création de nouveaux réacteurs.
La Grande Bretagne, qui compte à l'heure actuelle 19 réacteurs répartis dans 10 centrales, prévoit d'installer 10 nouveaux réacteurs répartis sur 5 nouvelles centrales.
Ce choix n'est cependant pas anodin. En effet, 20 % de la production d'électricité britannique étant d'origine nucléaire et la consommation d'électricité croissante, il est difficile d'envisager à court terme la mise en place d'un parc n'utilisant que des énergies vertes avec une production équivalente à la production actuelle. En cas de passage brutal à une production 100 % non radioactive il aurait fallu importer de l'électricité durant certaines périodes, chose peu aisée pour nos voisins d'outre-Manche, beaucoup moins interconnectés avec d'autres pays que nos voisins allemands.

Un vote bénéfique pour EDF Energy

L'opérateur français s'est félicité du vote intervenu ce lundi notant que l'énergie produite au Royaume-Uni aura, de part le choix du nucléaire, un faible impact carbone. Mais l'intérêt de EDF pour ce vote ne s'arrête pas aux considérations écologiques.
La confirmation de la mise en place de nouvelles centrales par le parlement britannique a permis également de confirmer l'implantation de réacteurs sur 2 sites prévus par EDF pour accueillir des EPR, les réacteurs de troisième génération développés par Areva dans les années 1990.
Malgré le feu vert pour la construction de ses nouvelles centrales en Grande Bretagne, EDF va devoir revoir ses plans de construction puisque l'Agence de Sûreté Nucléaire a émis des préconisations de sécurité plus draconiennes que celles de l'actuel EPR, qualifié de réacteur le plus sûr à l'heure actuelle. Ce surcoût n'émanant pas d'un changement de conception il sera facilement absorbable selon Vincent De Rivaz, directeur de EDF Energy Grande Bretagne.