EDF : le fournisseur mis à l'épreuve pour maintenir le bouclier tarifaire

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Maintien du bouclier tarifaire : focus !

Cela fait plusieurs semaines que le gouvernement travaille sur des solutions potentielles afin de respecter la promesse du bouclier tarifaire. En effet, le maintien du bouclier tarifaire s'avérait de plus en plus difficile, et compromis. Le but étant d'éviter que le marché de l'énergie au bord de l'explosion ne plombe la facture des foyers. Le bouclier tarifaire annoncé fin septembre devait bloquer l'augmentation des tarifs réglementés proposés par EDF.

réacteurs nucléaires

De fait, la mesure devait protéger environ 70 % des consommateurs, encore clients du fournisseur historique. L'Etat avait, en septembre, anticipé une hausse des tarifs d'environ 12 %. Mais, après analyse et suivant le cours changeant du marché, si aucune mesure n'est prise, cette augmentation devrait s'élever à 35 %. Afin de protéger au maximum le pouvoir d'achat des Français, Bruno Le Maire annonçait que des solutions étaient cherchées. Ainsi, voilà ce qui en est revenu dans les annonces de ce jeudi soir.

"Notre première décision a été de réduire la principale taxe sur l'électricité". Cette dernière a été ramenée de 22,50 euros le mégawattheure (€/MWh) à 50 centimes, le minimum autorisé par Bruxelles. Cela représente alors un coût de 8 milliards d'euros pour l'Etat, mais ne permettrait de couvrir qu'"environ 15 points de hausse du prix de l'électricité".

Accord avec EDF

De plus, l'Etat a passé un accord avec EDF. Une augmentation "de 20 térawattheures (TWh) le volume d'électricité nucléaire vendu à prix réduit par EDF à ses concurrents, pour le faire passer à titre exceptionnel de 100 à 120 TWh". Le coût de la mesure est estimé entre 7,7 et 8,4 milliards d'euros, et ce pour EDF. En revanche, son impact devrait être positif et immédiat "sur la facture des ménages ou des entreprises qui achètent leur électricité au tarif régulé", complète Bruno Le Maire.

Une contrepartie pour les concurrents d'EDF

Pour éviter de plomber le fournisseur historique, le prix du mégawattheure a été revu quant à lui à la hausse. Passant de 42 € à 46,20 €. La Commission européenne qui a été informée de la mesure a donné son accord. Ce procédé de l'Arenh, qui est l'achat d'électricité nucléaire à bas prix par les concurrents, a été au cœur de nombreux débats. A ce jour, même les fournisseurs d'énergie verte bénéficient du dispositif de l'Arenh pour éviter les pertes. L'Europe considère qu'il s'agit d'une forme de subvention, et cet avis est partagé par le PDG d'EDF.

Une main tient des billets de banque près d’une prise électrique

Pas de rattrapage en 2023

Bruno Le Maire est formel et explique que le gouvernement s'assurera "que les fournisseurs répercuteront bien mécaniquement cette baisse". En effet, les fournisseurs alternatifs secondés par EDF laissent une inquiétude au dirigeant. Celui-ci veut s'assurer que l'énergie achetée à bas prix sera bel et bien un bénéfice qui ira aux consommateurs. Enfin, le ministre assure de même qu'il n'y aura pas de rattrapage en 2023, ajoutant que EDF pourra compter sur le soutien du gouvernement. Enfin, il précise que ce dernier "s'est engagé sur la réalisation d'un nouveau programme nucléaire et sur la construction de nouveaux réacteurs".