Portrait-robot de la consommation d'énergie en France en 2015

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Parallèlement à une hausse de la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, la France s'est engagée à réduire sa consommation. En 2008, le paquet énergie-climat commençait par viser une baisse de 20 % de la consommation d'énergie finale d'ici 2020. Plus ambitieuse, la loi sur la transition énergétique de 2012 fixe une limite annuelle maximale de 124,8 Mtep d'ici 2030 et de 110 Mtep d'ici 2050.

Répondant à ceux établis par plusieurs directives européennes, ces objectifs sont en passe d'être atteints. Selon la dernière édition « Air, Climat, Énergie » de l'ADEME publiée en juin 2016, la France affiche déjà une consommation d'énergie finale de 150 Mtep en 2014. D'où provient l'énergie utilisée ? Quelle est la part des ménages dans cette consommation et quels facteurs ont permis de réduire leurs dépenses ? jechange vous résume la situation.

La consommation d'énergie en France reste dominée par le pétrole

Suite à la définition des objectifs de réduction de sa consommation énergétique, la France n'a pas ménagé ses efforts. Alors que sa consommation était en augmentation constante depuis les années 1980, elle a enfin amorcé une baisse. De 160,8 Mtep en 2008, l'énergie finale utilisée est passée à 150 Mtep en 2014. Cela correspond à une diminution de plus de 6,7 % en seulement 6 ans !

Conformément aux observations rapportées depuis les années 1970, la grande majorité de l'énergie finale consommée en France provient toujours de l'utilisation du pétrole (60,7 Mtep en 2014). Cependant, la part du pétrole dans l'énergie finale tend à diminuer. De plus de 43,3 % en 2005, elle s'est réduite à 40 % en 2014.

Deuxième poste de dépense énergétique en France, l'électricité représente 25 % de la consommation totale en 2014 (36,8 Mtep). Elle est suivie par le gaz qui compte pour 21 % de l'énergie utilisée (31,7 Mtep). Enfin, grâce à une progression régulière, les énergies renouvelables atteignent 10 % de la consommation finale totale en 2014 avec 15,7 Mtep.

Consommation d'énergie finale en France
La consommation d'énergie finale en France diminue depuis 2008. (Crédit : ADEME)

Les habitations consomment 26 % de l'énergie utilisée en France

Si plus de la moitié des dépenses énergétiques de France reste imputable aux transports et à l'industrie, les habitations représentent tout de même 26 % de la consommation française d'énergie. Là encore, une diminution peut toutefois être observée. La consommation des ménages a en effet baissé de 2 % entre 1990 et 2013.

Le gaz et l'électricité sont sans surprise les deux types d'énergie les plus utilisés par les foyers (34 % et 32 % de la consommation totale). Le fioul disparaît quant à lui peu à peu. L'augmentation de son prix et l'essor des chaudières à condensation conduisent à son remplacement par le gaz. Concernant les postes pour lesquels les Français utilisent le plus d'énergie, le chauffage arrive encore et toujours en haut du classement.

En 2013, 67 % de la consommation d'énergie des bâtiments résidentiels ont été dévolus au chauffage. Même s'il reste important, ce chiffre a toutefois nettement baissé depuis les années 90 où il représentait 77 % de la consommation d'énergie des ménages. Ce poste est celui dont la consommation affiche la plus forte diminution. Elle s'est réduite de 33 % depuis 1990 quand l'ensemble des usages n'a baissé que de 19 %.

Selon l'ADEME, ce phénomène s'explique par l'effet de l'amélioration de l'isolation des logements et l'essor de nouveaux modes de chauffage, plus économes en énergie. Par ailleurs, les Français semblent profiter des nombreux dispositifs d'aide à l'amélioration de l'efficacité énergétique comme le crédit d'impôt pour la transition énergétique ou encore les primes énergie. L'ADEME constate également un recours croissant au diagnostic de performance énergétique (DPE). À la fin de 2015, plus de 2 millions de DPE ont été réalisés.

Consommation finale des logement selon l'usage
Évolution de la consommation d'énergie finale des résidences principales selon l'usage. (Crédit : ADEME)

Les dépenses d'électricité spécifique des ménages explosent

Si la consommation globale d'énergie des ménages baisse, c'est principalement en raison des progrès techniques réalisés dans les logements. Sans eux, « la consommation d'énergie aurait crû de plus de 10 Mtep du fait de la progression du nombre de logements […] et de ménages, de leur taille et de leur taux d'équipement en appareils électroménagers » résume l'ADEME.

En effet, les Français sont de plus en plus équipés en appareils électroménagers. Alors que seulement 27 % d'entre eux possédaient un congélateur en 1970, ils sont désormais 59 % en 2013. De même, 59 % sont équipés d'un lave-vaisselle en 2013 (contre 17 % en 1970) et 31 % possèdent un sèche-linge. Entre les smartphones, les tablettes ou encore les équipements de domotique, l'acquisition d'appareils électroniques est également en plein essor !

Conséquence logique : la consommation d'électricité spécifique* des ménages s'est très fortement accrue. Estimée à 1 945 kWh par logement en 1990, elle atteignait 2 741 kWh par logement en 2012, soit une augmentation de plus de 40 % ! Alors que l'électricité spécifique représentait 9 % de la consommation des ménages en 1990, elle compte pour 17 % en 2015.

Quels sont les plus gros postes de consommation d'électricité des foyers ?

Résultat de la progression des performances énergétiques des appareils, la consommation d'électricité liée au froid et à l'éclairage diminue. Celle liée à ce dernier ne représente plus que 322 kWh par logement en 2012 contre 358 kWh en 1990.

Conséquence de la généralisation des équipements, celle associée au lavage a en revanche augmenté de 22 % (597 kWh par logement en 2012). La consommation d'électricité due aux petits appareils électriques et électroniques a quant à elle été multipliée par plus de 2,7 pour atteindre 1 235 kWh par logement en 2012.

La cuisine reste un poste de consommation d'électricité relativement important. En première ligne en 2015, l'usage des fours, plaques électriques, micro-ondes, hottes ainsi que de divers petits appareils a été responsable de la consommation de près de 550 kWh par an. Suivent le sèche-linge et le congélateur avec respectivement 350 kWh par an et 320 kWh par an, ainsi que le réfrigérateur indépendant avec environ 360 kWh par an et le lave-vaisselle avec 240 kWh par an. Le lave-linge ferme la marche avec moins de 150 kWh par an en moyenne. Autant de kWh qui finissent par peser sur la facture !