Gaz russe, la réduction des flux vers l'Europe refait penser au charbon

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Vladimir Poutine réduit drastiquement les livraisons de gaz russe

La Russie, grande exportatrice de gaz, a réduit ses livraisons suite au contexte de la guerre en Ukraine et des sanctions auxquelles elle est soumise. De fait, l'Europe est de plus en plus certaine de devoir se passer du gaz russe, et ce à très court terme. Bien que beaucoup de pays européens soient à la recherche d'alternatives depuis plusieurs mois, cela ne suffit pas pour pallier une rupture si brutale. Gazprom réduit les flux, et c'est tout le continent qui est touché.

Si on en parlait déjà en France, l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche et les Pays-Bas l'ont tous admis. Les centrales à charbon pourraient bien être une solution pour traverser la crise énergétique. Cette dernière a fait grimper les prix de manière exceptionnelle. Un dilemme accule les politiques qui souhaitent de leur côté lutter contre l'inflation.

Pour rappel, le géant italien Eni a été informé qu'il ne recevrait que 50 % de sa demande. Cela va entraîner des mesures d'économie de gaz pour le pays.

L'Allemagne, qui a aussi subi cette baisse de flux de gaz russe, a annoncé un plan d'augmentation de stockage. Bien qu'elle parlait de les supprimer progressivement, l'Allemagne a déclaré qu'elle pourrait bien avoir recours à ses centrales à charbon. Le ministre de l'économie, membre du parti vert et clamant une sortie rapide du charbon, a déclaré que "c'est douloureux, mais c'est une pure nécessité dans cette situation de réduire la consommation de gaz. Si nous ne le faisons pas, nous courons le risque que les installations de stockage ne soient pas assez pleines à la fin de l'année, vers la saison hivernale. Et puis nous sommes soumis à un chantage au niveau politique".

Des stocks qui se remplissent lentement

Markus Krebber, le directeur général du plus grand producteur d'électricité allemand (RWE), a déclaré que les prix pourraient ne redescendre que d'ici trois à cinq ans. La grande route de gaz russe vers l'Allemagne, Nord Stream 1, ne tournait plus qu'à 40 % de sa capacité. Même si le stock de gaz continue de se remplir, le service public allemand a expliqué que le pays recevait moins de volume de gaz russes que précisé dans les contrats.

En effet, l'objectif de remplissage européen est à 80 % mais il est actuellement à 54 %.

RWE a alors déclaré qu'il pourrait prolonger l'exploitation de trois centrales électriques au charbon. L'approvisionnement en gaz russe connaissant une lourde crise, cela semble nécessaire quand cet approvisionnement deviendra critique.

charbon

Gaz russe : l'occident est jugé coupable de la situation

D'après la Russie, l'Europe est elle-même responsable de sa situation. Selon Vladimir Poutine, les sanctions imposées donnent sens à une diminution du transit du gaz russe. Ce dernier passe en effet par l'Ukraine via les gazoducs.

L'Autriche a décidé de convertir une centrale à gaz pour qu'elle puisse fonctionner au charbon en cas de besoin. En effet, la pays, au même titre que l'Italie, n'a reçu que 50 % de sa demande pendant trois jours consécutifs.

Gazprom, contrôlé par Moscou, a donc réduit sa capacité de livraison transitant par Nord Stream 1 sur les derniers jours. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que "nous avons du gaz, il est prêt à être livré, mais les Européens doivent rendre l'équipement qui doit être réparé conformément à leurs obligations". En effet, la Russie met en avant un retard d'équipements. Elle met en faut l'entretien des équipement, réalisé par la firme allemande Siemens Energy, se trouvant au Canada. Toutefois, l'Allemagne et l'Italie avancent que ce ne sont que des excuses pour réduire l'approvisionnement.

L'Italie craint la déclaration d'un état d'alerte accru. Si la Russie continue de limiter la livraison de gaz russe, cet état d'alerte sera donné. Cela impliquera des mesures de rationnement gazier chez certains industriels. L'augmentation d'utilisation de centrales à charbon sera aussi à prévoir, ainsi qu'une demande d'augmentation d'importation auprès d'autres pays fournisseurs.