Gaz et nucléaire : leur statut d'énergies de transition fait polémique

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Pourquoi reconnaitre le gaz comme énergie de transition ?

Le gaz devrait remplacer le charbon pour produire de l'électricité. En effet, moins polluant, Bruxelles le considère comme énergie de transition. Bien que des conditions précises aient été prises, ces dernières ne sont pas suffisantes selon les défenseurs de l'environnement.

centrale à gaz

En Europe, les centrales à gaz ont un rôle clé pour la génération d'électricité, car les énergies renouvelables doivent être soutenues, et ce sous conditions. La taxonomie, texte dévoilé par la Commission de Bruxelles la semaine dernière, reconnait le gaz comme énergie de transition et son rôle important dans la course à la neutralité carbone, prévue pour 2050.

Ce projet de labellisation doit encore passer devant le Parlement européen. Il devrait accorder les étiquettes "durable" ou "vert" à cette source d'énergie. Ce label permet certains investissements, là où d'autres sources d'énergie se verront exclues, jugées trop nocives.

Le gaz pour remplacer le charbon

Il représente encore à ce jour environ 20 % du mix électrique européen, ce qui est presque l'équivalent du nucléaire. Des pays comme l'Allemagne, par exemple, sont en pleine sortie du nucléaire. De fait, les besoins accrus en gaz pour remplacer nucléaire et charbon sont pris en compte par le projet de labellisation. En revanche, il y aura des conditions pour que les centrales se voient le label accordé :

  • L'obtention du permis de construire doit avoir lieu avant 2030.
  • Limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre.

"Nous sommes satisfaits que le gaz soit considéré comme une énergie de transition. Les centrales à gaz permettent d'accélérer la sortie du charbon - elles émettent aujourd'hui deux fois moins de CO2 et vont se verdir - et du fioul, et sont un complément à l'intermittence des renouvelables. Néanmoins les seuils de gaz renouvelable fixés par le texte ne sont pas réalistes, ils seront impossibles à atteindre. Rappelons que la France, par exemple, prévoit d'atteindre seulement 10 % de biogaz en 2030", explique alors Claire Waysand, directrice générale adjointe d'Engie.

Une installation de production de biométhane dans un champ

En effet, les nouvelles centrales devront passer rapidement aux gaz bas carbone, comme le biométhane. Les constructeurs devront ainsi prouver les capacités de ces dernières à leur conversion. Les gaz bas carbone devront assurer 30 % des besoins en 2026, et 55 % d'ici 2030.

Pour les défenseurs de l'environnement, "considérer le gaz fossile comme utile à la transition est un faux pas dangereux qui dévierait l'Union Européenne de son objectif climatique". Par ces propos, le Réseau action climat dénonce des mesures qu'il juge pas assez contraigNantes.

Pallier les pics de consommation

Selon Xavier Regnard, analyste chez Bryan Garnier & Co, "Taxonomie ou pas, l'Europe aura besoin de centrales à gaz, notamment pour répondre aux pointes de consommation et à l'intermittence des énergies renouvelables. Les nouveaux projets n'auront aucun mal à trouver les financements nécessaires".

Pour beaucoup d'experts, les centrales à gaz auront un fort impact sur la sécurité d'approvisionnement en électricité dans les pays voulant sortir du nucléaire. Pour des pays comme la France en revanche, le passage au vert du nucléaire, lui aussi reconnu comme énergie de transition, reste une bonne nouvelle et place cette source d'énergie candidate aux investissements.

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