Centrale à gaz en France : TotalEnergies inaugure la sienne début avril

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Centrale à gaz de Landivisiau, un projet de longue haleine

La centrale à gaz de Landivisiau se trouve dans le Finistère. Cette dernière devrait permettre à la Bretagne de réduire sa dépendance énergétique. Malmenée par les contestations en tout genre, entre autres, la mise en service à pris du retard. L'allumage, retardé par de nombreux recours, arrive dans un contexte où le prix du gaz explose, notamment à cause du conflit en Ukraine.

Une opposition forte à la centrale à gaz pendant dix ans

Le projet de la centrale à gaz a été contesté dès le début par certains citoyens, mais aussi par des associations. Le collectif estimait cette centrale comme inutile, dangereuse et polluante. De nombreuses manifestations ont été recensées aux alentours du site jusqu'en 2019, où 23 personnes ont été interpellées.

Une dizaine de recours ont été déposés, mais sont à ce jour épuisés. Le conseil constitutionnel avait en revanche donné raison dans un premier temps aux manifestants, jugeant l'autorisation d'exploiter non conforme. Toutefois, ce dernier ne remet pas le projet en cause.

La centrale à gaz se trouve sur un site en zone Natura 2000. Natura 2000 est un ensemble de sites naturels ou semi-naturels considérés à grande valeur patrimoniale par la faune et la flore qui les composent. L'association écologiste Force 5 attaque donc l'arrêt ministériel autorisant Total à mettre en service sa centrale.

centrale gaz

Plusieurs années de retard

Si sa construction était actée en 2010, l'opposition a remis à plus tard le fonctionnement de la centrale à gaz de Landivisiau. Cependant, TotalEnergies (ex Total Direct Energie) a produit ses premiers kilowatts cet hiver. Le pétrolier français a officialisé la mise en service début avril. Le premier jour de production arrive avec un retard calendaire de plusieurs années sur les dates prévisionnelles.

Alors que la Bretagne reste très dépendante aux régions voisines pour son électricité, TotalEnergies confirme que "la centrale est fonctionnelle depuis cet hiver où, durant et en parallèle aux derniers tests, elle a pu soutenir le réseau électrique breton".

Il s'agit d'une centrale à cycle combiné au gaz naturel. Elle utilise une turbine alimentée en gaz, dont la combustion avec l'oxygène de l'air alimente un alternateur. Les gaz et la chaleur récupérés de la combustion produisent de la vapeur qui, entraînant elle-même une turbine, produit à son tour de l'électricité.

L'Etat subventionne la centrale à gaz de Landivisiau

La Bretagne ne produit que 10 à 15 % de l'électricité qu'elle consomme. Le reste est donc importé des régions voisines. En 2010, un pacte électrique breton a été conclu pour que de nouvelles sources de production d'électricité soient trouvées. Parmi elles, la centrale à gaz de Landivisiau qui prévoyait une production de 400 mégawatts. Construite à l'époque par Siemens, "la centrale est nécessaire pour sécuriser l'approvisionnement électrique de la péninsule bretonne", explique TotalEnergies.

Si le climat actuel est tendu, tant au niveau écologique qu'au niveau financier sur le marché du gaz en pleine crise de l'énergie, cette nouvelle centrale à gaz apporte une sécurité d'approvisionnement supplémentaire en France. Cet approvisionnement même qui semble compliqué et tendu pour l'hiver prochain.

La centrale à gaz de Landivisiau bénéficiera d'une subvention annuelle versée par l'Etat lui permettant d'appuyer le fonctionnement de l'usine. Cette subvention s'élève à 40 millions d'euros et devrait être versée tous les ans pendant 20 ans. L'Etat fournit cette aide dans le cadre du "mécanisme de capacité", incitant les producteurs à couvrir la pointe de consommation avec leur production, dans le but de "soutenir le réseau électrique".