La Chine réussit l'impossible : un nucléaire propre, sans déchets pour 10 000 ans

La Chine réussit l'impossible : un nucléaire propre, sans déchets pour 10 000 ans

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Le nucléaire sans déchets dangereux pour 10.000 ans ? C'était un rêve, la Chine vient d'en faire une réalité. En réussissant à transformer un métal courant en carburant propre, Pékin vient peut-être de résoudre le talon d'Achille de l'atome. Une prouesse qui enterre les risques d'explosion et pourrait fournir de l'énergie illimitée pour un millénaire.

Le thorium : le carburant miracle qui dormait sous nos pieds

Oubliez l'uranium. Dans son réacteur de Wuwei, la Chine a réussi à transformer du thorium en énergie. Ce métal abondant, que l'on trouve partout, a une propriété magique : bombardé de neutrons, il se métamorphose en uranium-233, un carburant surpuissant qui "brûle" presque sans résidus.

L'enjeu est colossal. La Chine possède des réserves de thorium suffisantes pour alimenter le pays en électricité pendant 1000 ans. C'est la promesse d'une indépendance totale, loin des crises énergétiques.

La fin du risque d'explosion ?

La technologie utilisée, le réacteur à sels fondus, change tout en matière de sécurité. Contrairement à nos centrales qui fonctionnent sous une pression énorme (source de danger en cas de fuite), ce réacteur opère à pression atmosphérique. Pas de pression, pas d'explosion possible.

Le bouchon de sel : l'assurance vie

La sécurité ne repose plus sur des ordinateurs, mais sur la gravité. Un "bouchon de sel" gelé retient le combustible liquide. En cas de coupure de courant ou de surchauffe, le bouchon fond et le combustible s'écoule naturellement dans des cuves de sécurité souterraines. La réaction s'arrête instantanément, sans intervention humaine.

Une technologie sacrifiée pour la bombe atomique

L'ironie de l'histoire, c'est que cette technologie est née aux États-Unis dans les années 60. Pourquoi a-t-elle été abandonnée ? Pour une raison militaire. Les réacteurs à l'uranium produisaient du plutonium, indispensable pour fabriquer des bombes atomiques pendant la Guerre Froide. 

Le thorium, lui, ne permettait pas de militariser l'atome. Il a donc été sacrifié. Cinquante ans plus tard, la Chine a récupéré ce savoir pour construire son avenir énergétique.

Des déchets qui disparaissent en 300 ans

Le bilan écologique est sans appel. Ce réacteur consomme 99 % de son carburant (contre 5 % pour nos centrales actuelles) et produit :

  • 1000 fois moins de déchets à vie longue.
  • Des résidus qui redeviennent sûrs en 300 ans, contre des dizaines de milliers d'années pour le plutonium.

Avec un nouveau réacteur de démonstration prévu pour 2030, la Chine est en train de prouver que le nucléaire "propre" et sûr n'est plus une utopie.

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