Prix de l'électricité négatifs : la CRE veut forcer les éoliennes et panneaux solaires à s'arrêter

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C'est un paradoxe qui devient la norme : des moments où l'électricité ne vaut plus rien, voire où son prix est négatif. En 2025, ce phénomène a explosé avec 432 heures de prix négatifs, un record absolu qui pulvérise celui de l'an dernier. Face à cette situation intenable financièrement et techniquement, la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) veut siffler la fin de la récréation. Son plan ? Pouvoir forcer les parcs éoliens et solaires à appuyer sur le bouton "stop" lorsque le courant déborde.
Le plan de la CRE : payer pour arrêter de produire
L'idée centrale du dispositif est simple : quand l'électricité a une valeur négative sur le marché, continuer à en injecter est un non-sens économique. Jusqu'ici, les producteurs d'énergies renouvelables bénéficiant de contrats d'obligation d'achat (OA) n'avaient aucune raison de s'arrêter, puisqu'ils touchaient un tarif garanti pour chaque kilowattheure produit, quoi qu'il arrive.
Le projet d'arrêté soutenu par la CRE change radicalement la donne. Il autorise les acheteurs (comme EDF OA) à demander l'arrêt forcé ou la limitation de la production lors de ces épisodes critiques. Sont visés les "gros" producteurs : les parcs éoliens de plus de 10 MW et les centrales solaires de plus de 12 MWc. La CRE pousse même pour aller plus loin et abaisser ce seuil solaire à 10 MWc, afin d'inclure un maximum d'installations dans le mécanisme.
Une indemnisation prévue
Cet arrêt forcé ne sera pas une perte sèche pour les exploitants. Le texte prévoit une indemnisation pour l'énergie non produite (la "perte de productible"). La CRE suggère d'ailleurs d'affiner le calcul de cette compensation dès 2028 pour qu'elle colle au plus près de la réalité du terrain.
Pourquoi c'est urgent : l'explosion des prix négatifs
Ce dispositif répond à une urgence absolue. Le nombre d'heures à prix négatifs a été multiplié par plus de 100 en trois ans : à peine 4 heures en 2022 contre 432 heures déjà enregistrées en 2025 ! C'est le revers de la médaille du succès fulgurant des énergies renouvelables : quand le soleil brille fort et que le vent souffle, la production dépasse parfois largement la demande nationale.
Sans régulation, cette situation a un double coût. D'abord pour les finances publiques, qui doivent compenser l'écart de prix aux producteurs via la CSPE. Ensuite pour le réseau électrique lui-même, qui risque la saturation sous l'afflux d'une électricité "gratuite" mais ingérable.
Le lien direct avec votre facture et vos heures creuses
Cette surproduction en journée n'est pas qu'un sujet d'ingénieurs, elle a une conséquence directe pour vous : la réforme des heures creuses. Puisque l'électricité solaire déborde l'après-midi (créant ces prix négatifs), les tarifs avantageux sont progressivement déplacés vers le créneau 11h-17h pour vous inciter à consommer ce surplus d'énergie verte.
L'éolien en mer, un cas à part
Le régulateur a prévu des garde-fous pour ne pas freiner l'innovation. Les parcs éoliens en mer "pilotes", notamment ceux utilisant la technologie flottante encore en phase de test, sont exclus du dispositif pour ne pas perturber leurs expérimentations. Pour les parcs commerciaux classiques, la règle sera simplifiée : l'obligation d'arrêt s'appliquera un mois après leur mise en service complète.
La CRE appelle à une adoption rapide de ce texte, qui devrait s'appliquer aux contrats demandés avant fin 2026. C'est une étape décisive : les énergies renouvelables sortent de l'enfance pour entrer dans l'âge adulte, avec les responsabilités de gestion de marché que cela implique.

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