Les géants allemands de l'énergie peinent à sortir du nucléaire

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La crise fait son apparition au sein des entreprises allemandes de production d'électricité. Alors que RWE a fait état mardi d'un premier semestre moins bon que prévu, EON, numéro un de l'énergie outre-Rhin, a annoncé la première perte de son histoire. Pour les deux groupes les chiffres publiés sont la conséquence de la volonté affichée par l'Allemagne de sortir du nucléaire.

Des responsabilités partagées

Si l'arrêt précipité des centrales les plus anciennes a entraîné une baisse du chiffre d'affaires des deux géants de l'énergie, ils ne sont pas exempts de toutes responsabilités.

En effet, bien que l'Allemagne soit connue pour son implication dans les énergies renouvelables, EON et RWE n'ont pas su prendre le tournant des énergies renouvelables. Par ailleurs leurs résultats dans le secteur de l'électricité leur permettaient de compenser les problèmes qu'ils rencontrent dans leur métier de grossiste en gaz, ce qui n'est plus possible depuis le début de l'arrêt des centrales nucléaires allemandes.

Sortir de cette situation demanderait de lourds investissements, notamment dans les énergies vertes, que les deux entreprises ne peuvent se permettre à cause de leurs dettes de l'ordre de trente milliards d'euros chacun. Si la situation n'est pas catastrophique pour EON, la situation de RWE est plus délicate. Les deux groupes se tournent, par conséquent, vers deux stratégies différentes.

Deux groupes, deux stratégies

Le numéro un allemand de l'énergie, EON, a choisi une stratégie en deux temps. Dans un premier temps le groupe compte stopper l'hémorragie que représente la branche gaz de l'entreprise en renégociant ses contrats avec Gazprom. Alors que les tarifs de vente du gaz sont à la baisse l'entreprise continue à acheter à des tarifs élevés. Ainsi EON devrait pouvoir profiter de la découverte de nouveaux gisements de gaz en Norvège pour faire pression sur le numéro un russe de l'énergie. Une seconde solution consiste en une réduction des coûts du travail en supprimant 11000 emplois, soit 1/8 des salariés du groupe. 

RWE a fait un choix complètement différent. L'entreprise a ainsi décidé de remanier sa direction en nommant le néerlandais Peter Terium président du directoire à compter du 1er juillet 2012. Un choix qui parait judicieux, le président actuel semblant rester sur sa position d'investissement dans le nucléaire, parfois au prix d'alliances où le numéro deux allemand de l'énergie jouerait un rôle secondaire. Par conséquent le groupe devrait s'orienter vers un développement des énergies renouvelables. Il conviendra à RWE d'alléger sa dette et de passer des partenariats avec des grandes entreprises compétentes dans ce domaine afin de limiter l'impact de la recherche dans cette transition.

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