Climat : le GIEC lance l'alerte et s'exprime devant le Sénat

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Le changement climatique en France, où en est-on ?

Certaines régions de France se réchauffent très vite. En conséquence ? Des hivers plus doux, des printemps de plus en plus anticipés, mais aussi des étés plus chauds et plus secs. L'enneigement des montagnes quant à lui diminue, ce qui provoque entre autres une montée du niveau de la mer et la migration d'espèces animales vers le nord. Le climat changeant emmène aussi la sécheresse et accélère la fonte des glaces.

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A cause de ces mêmes sécheresses, les forêts françaises sont en mauvais état et le secteur de l'agriculture est déstabilisé. Le changement climatique s'illustre par des gelées tardives, des vagues de chaleur, des orages, etc. En un peu moins de 40 ans, la période des vendanges a été décalée d'un mois. Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) s'est exprimé sur le sujet devant la Sénat, le 29 juin dernier.

La France de plus en plus sujette aux méga feux

Selon les statistiques de Météo-France, entre 1960 et 1980, 20 % du territoire français étaient propices à des départs de feux. Dans les années 2010, ce nombre est passé à 40 %. François-Michel Lambert, membre du parti écologiste, explique qu'il s'agit d'un "risque de plus en plus crédible dont l'ampleur nécessite une prise de conscience nationale. Cela peut être dans l'Aude, dans les Bouches-du-Rhône, mais aussi dans les Vosges ou le Jura qui est un territoire en fragilité par rapport à cet enjeu". Selon toutes les évidences, le pourcentage de zones à risque ne fera qu'augmenter.

Une montée du niveau de la mer qui pèse sur l'immobilier

Ce climat changeant peut affecter la valeur des biens immobiliers en bord de mer. Le cabinet Callendar, spécialisé dans l'analyse des conséquences du réchauffement de la planète, a lancé une étude. Pour réaliser celle-ci, le cabinet se base sur le dernier rapport du GIEC et sur le niveau d'élévation de la mer. Par ailleurs, il applique les données d'altimétrie relevées par l'institut national de l'information géographique, afin d'évaluer les terrains propices aux inondations et à la submersion potentielle. L'étude indique que "les zones les plus touchées entre 2020 et 2050 sont l'embouchure de la Seine, la côte atlantique et, dans une moindre mesure, la côte méditerranéenne". Conséquence, une partie du patrimoine risque de se retrouver décotée.

Quel est le constat ?

Pour beaucoup, on s'appuie aujourd'hui sur de la gestion de crise et traitement des symptômes, sauf que cela ne suffit plus. Pour le GIEC, une prise de conscience et une véritable transformation sont nécessaires. Selon Gonéri Le Conzannet, expert au GIEC, "le rapport auquel [il] a contribué émet clairement l'idée qu'on est dans une situation très défavorable. On a laissé passer le temps, et le temps qui nous reste pour atteindre nos objectifs de développement durable, pour atténuer le changement climatique, pour s'adapter… La fenêtre est en train de se fermer."

https://www.youtube.com/watch?v=1zVDjnaBSIs
Climat : "Des leviers sont encore disponibles pour contenir le réchauffement, mais la fenêtre d'action se raccourcit dangereusement."

Une remise en question nécessaire sur la question du climat

Nadia Maïzi, une des auteurs du dernier rapport du GIEC, directrice du Centre de Mathématiques des Mines, explique que "les nouvelles sont globalement mauvaises". Si cette dernière souhaite prendre la problématique comme "une opportunité de transformation profonde de notre société", elle dénonce le traitement médiatique de l'urgence. "Il faut se remettre en question. On était à l'Assemblée la semaine dernière, tout le monde n'est pas venu. Je ne suis pas du tout optimiste sur le niveau de prise en compte du sujet par notre monde politique. Je ne suis pas sûre qu'ils aient bien compris le problème. […] Les médias sont complètement délirants. Pour le premier volet, c'était le transfert de Messi. Pour le deuxième, la guerre en Ukraine, et pour le troisième, l'élection présidentielle".

Pourtant, le GIEC est formel, il faut un renforcement des politiques climatiques actuelles. Sans cela, le monde s'abandonne à un réchauffement au-delà des 3,2°C d'ici à la fin du siècle.