Tout savoir sur l'ADSL
De 28 ou 56 kilobits par seconde, le débit descendant est passé instantanément à 1 ou 2 mégabits par seconde. Et ce, dans de nombreux foyers, voire davantage. Cela autorise ainsi l'accès à des contenus plus riches tels que des vidéos, la télévision par Internet, très consommateurs de bande passante.
Mais comment fonctionne au juste l'ADSL, et comment expliquer les différences de débit parfois flagrantes entre différents quartiers ? Parce qu'elle dépend toujours du bon vieux réseau en cuivre du téléphone. Cependant, cette technologie reste soumise à des limites qu'il convient de connaître.
Définition de l'ADSL
Le sigle ADSL recouvre l'expression anglaise « Asymmetric Digital Subscriber Line », ou liaison numérique sur ligne d'abonné à débit asymétrique. Les données numériques, envoyées ou reçues depuis votre poste informatique, transitent sur le même réseau câblé que votre téléphone fixe. En revanche, elles utilisent des fréquences différentes et plus élevées.
La ligne téléphonique classique, en effet, utilise la bande de fréquence située entre 300 et 3400 Hz, mais le câble est capable de faire transiter des données sur des fréquences bien supérieures, allant jusqu'à 80 kHz : c'est ce segment qui est exploité par l'ADSL, et qui vous permet donc de téléphoner sans couper votre connexion à Internet, ou vice-versa. L'installation de filtres ADSL sur chacune de vos prises téléphoniques permet à vos différents équipements de ne recevoir que les signaux qui les concernent. Cela évite les pollutions.
L'installation de l'ADSL ne nécessite que des formalités minimes : il suffit de vous doter chez vous d'un terminal compatible (comme une box Internet par exemple), qui va envoyer ses signaux auprès du commutateur (ou répartiteur) local dans votre quartier. C'est ce dernier, en bout de course du réseau cuivre, qui communique avec le reste du réseau.
Différents câbles logés dans une enveloppe en plastique composent le réseau cuivre. Ils comprennent chacun deux paires de conducteurs torsadés. Les plus gros câbles du réseau peuvent contenir jusqu'à 2400 paires torsadées.
Une asymétrie entre réception et émission de données
Comme son « A » l'indique, l'ADSL se distingue des autres technologies DSL par son caractère asymétrique. Cela signifie tout simplement qu'il existe une différence importante entre
- le débit descendant (l'utilisateur reçoit des données)
- et le débit ascendant (l'utilisateur envoie des données).
C'est un choix purement technique, que de nombreux pays ont privilégié pour différentes raisons. Tout d'abord, un utilisateur moyen tend à consommer davantage de données qu'à en envoyer. Il apparaît donc logique de réserver un plus grand nombre de fréquences à cette tâche. Aussi, le signal tend à perdre davantage en qualité lorsqu'il est envoyé vers le répartiteur plutôt que lorsqu'il en part. Cela s'explique par la concentration croissante de câbles au cours du cheminement du signal. Ceci entraîne des perturbations électromagnétiques et un phénomène de « diaphonie ».
Selon les cas (distance, diamètre du câble...), l'ADSL peut atteindre un débit descendant théorique maximal de 8,192 Mb/s, et un débit ascendant théorique maximal de 800 kb/s.
La distance de transmission : une variable à prendre en compte
Le phénomène de déperdition ou d'affaiblissement est le plus gros inconvénient du réseau cuivre. Si votre domicile est situé au-delà d'une certaine distance de l'un des 15 000 répartiteurs locaux disséminés sur le territoire, le débit disponible est susceptible de chuter de façon drastique. D'une manière générale, plus la longueur du câble est importante et son diamètre est réduit, plus la déperdition est forte.
À titre d'exemple. Pour obtenir une performance proche d'un débit théorique de 2,048 Mb/s, le câble doit faire moins de 3,6 kilomètres si son diamètre est de 0,4 millimètre. Si le diamètre est de 0,5 millimètre, alors la distance passe à 4,9 kilomètres. Dans tous les cas, et même pour les plus gros câbles, la distance optimale ne dépasse jamais 5 kilomètres. Elle tend donc à désavantager fortement les foyers situés dans les zones rurales les plus reculées, loin des répartiteurs.
👉 À lire aussi
Autres technologies DSL
Outre l'ADSL et l'ADSL 2+, d'autres technologies permettent d'assurer un accès haut débit à Internet via une architecture symétrique, c'est-à-dire un débit égal en montée et en descente. C'est le cas notamment du HDSL (High bit rate DSL), historiquement la toute première à avoir vu le jour en 1994. Elle a laissé place ensuite au SDSL (Single pair DSL), qui permet un débit allant jusqu'à 2,048 Mb/s sur une distance de trois kilomètres. Le nouveau standard HDSL2/HDSL4 l'a alors remplacée.
L'ADSL, par ailleurs, n'est pas la seule technologie asymétrique. Il est notamment important de citer le VDSL2 (Very High Bit Rate DSL). Ce dernier se développe rapidement en France en tant qu'alternative au très coûteux raccordement en fibre optique. Grâce à un ajustement automatique de la vitesse de transmission, le débit descendant maximal en VDSL2 peut atteindre 100 Mb/s. Cela la place d'emblée parmi les offres très haut débit des opérateurs qui la proposent.
ADSL inexistante ou de faible qualité : que faire ?
La qualité du signal ADSL arrivant jusqu'à chez vous dépend de plusieurs données intangibles, dont notamment la longueur du câble. Même en cas de signal très affaibli ou de connexion lente, il est très rare que le gestionnaire du réseau Orange (ex-France Telecom) envisage des travaux de remise à niveau, qui impliqueraient nécessairement la mise en place d'un nouveau répartiteur.
Si vous constatez que votre liaison téléphonique est raccordée à un répartiteur distant alors qu'un autre se situe à une distance plus raisonnable, il est possible pour les habitants du quartier de formuler une requête commune auprès de l'opérateur, mais cette démarche est rarement suivie d'effets.