Gaz de schiste : un projet de loi controversé

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Mardi, les écologistes, candidats à la présidentielle en tête, ont manifesté devant l'Assemblée nationale pour dire « non au texte sur le gaz de schiste ». Pourtant, depuis plusieurs mois, le Gouvernement avait semblé prendre en compte les scepticismes des uns et des autres sur l'exploitation de ce gaz très prometteur.
Rappelons le contexte : exploité depuis de nombreuses années aux Etats-Unis, le gaz de schiste apparaît comme le nouvel or noir pour de nombreux pays. La France n'est pas en reste. De nombreuses demandes d'exploration des gisements potentiels ont surgi ces derniers mois. La promesse : rien moins que l'indépendance énergétique. Car dans son dernier bilan annuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que la consommation de gaz va augmenter de 44 % entre 2009 et 2035, en grande partie grâce aux schistes, alors que la part des autres énergies fossiles diminuera progressivement. Les experts soutiennent que, grâce à lui, il nous resterait encore plus de 150 ans de consommation au rythme actuel.

Des doutes sur la technique finalement employée

Sauf que les procédés actuellement utilisés (notamment aux Etats-Unis) pour extraire ce gaz impactent fortement l'environnement. Il s'agit de la fracturation hydraulique. Elle demande l'utilisation d'une énorme quantité d'eau. Une ressource qui doit être gérée avec intelligence à l'heure où quelque 20 départements français sont passés au stade des restrictions, tant la sécheresse sévit depuis plusieurs mois dans notre pays. Surtout, elle nécessite l'utilisation de produits chimiques très polluants. Ceci pour expliquer la montée de bouclier en France contre les permis accordés par le ministre Jean-Louis Borloo, et finalement le texte de loi rédigé par l'UMP Christian Jacob qui devait, par l'interdiction de la fracturation hydraulique, conduire à l'arrêt des explorations du gaz de schiste.

Aujourd'hui, la raison de la colère de nombreux élus et des associations de défense de l'environnement réside dans le fait que le texte a été modifié pour que les titulaires des permis puissent, dans un délai de deux mois, déclarer la technique qu'ils veulent utiliser pour l'extraction. S'ils stipulent ne pas vouloir utiliser la fracturation hydraulique, alors le permis perdure. Un tour de passe-passe dénoncé par les militants écologistes, José Bové en tête.