Suppression progressive des chauffages électriques

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Les chiffres parlent d'eux mêmes : le nombre de projets de logements neufs prévoyant l'installation d'un chauffage électrique est passé de 70 à 40 % entre 2008 et 2011. Principal motif de cette disgrâce, les convecteurs à effet joule(1) sont gourmands et rendent difficile le passage sous le seuil de consommation exigé par les constructions BBC (Bâtiment Basse Consommation énergétique).

Les labels BBC comme la RT 2012(2) fixent en effet des normes draconiennes : la consommation des 5 postes réglementaires (chauffage, lumière, ventilation, eau chaude et auxiliaire) doit rester en deçà de 50 kWh d'énergie primaire par m² et par an. L'effet joule s'avérant énergivore, les radiateurs électriques rendent le passage sous ce seuil de consommation d'électricité particulièrement difficile. Les pompes à chaleur (PAC) offrent un rapport chaleur produite sur électricité consommée plus intéressant. Mais, faute d'offre suffisante, beaucoup de promoteurs se tournent vers les chaudières à gaz.

C'est dans les logements individuels que le chauffage électrique conserve sa primauté. Selon BatiEtude, il représente environ 70 % des installations. Mais, cette domination pourrait n'être que provisoire : dès le 1er janvier prochain, la RT 2012 s'appliquera à l'ensemble des bâtiments à usage d'habitation. Le nombre de radiateurs à effet joule devrait donc aussi décliner chez les particuliers. 

Si la fin du chauffage électrique se profile en France, elle est déjà actée en Suisse où une loi diabolisant ce mode de chauffage vient d'être votée. Il devra disparaître en l'espace de 15 ans, les ménages équipés étant incités à changer d'installation. Genève, qui a décidé de tirer un trait sur l'énergie nucléaire souhaite favoriser l'utilisation de chauffage n'utilisant pas de courant électrique.