Risque de coupures d'électricité accru cet hiver

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Un parc nucléaire européen mal en point

Le constat n'est pas brillant. France, Allemagne et Belgique n'affichent aucune perspective réjouissante. La France, dont le kwh est composé à 75% de nucléaire, a vu chuter la disponibilité de ses centrales par suite de maintenance et accuse des retards de remise en activité depuis 6 mois. L'Allemagne, pressée par l'accident de Fukushima a choisi de fermer ses 8 plus vieux réacteurs et n'exporte plus d'électricité, tandis que la Belgique a joué également la carte de la prudence en fermant à Tihange et Doel, 2 réacteurs porteurs de fissures suspectes sur la cuve.

La situation française au regard de l'énergie

Pour absorber l'énergie produite par les 58 réacteurs nucléaires français, la politique du tout-électrique a depuis longtemps été privilégiée en France, plébiscitant outre mesure ce mode de chauffage. Dès lors il n'est pas étonnant que notre pays accuse un fort retard sur ses compétences en énergies renouvelables par rapport à d'autres pays tels que l'Allemagne dotée d'un parc solaire et éolien de 60 000 MW, soit l'équivalent du potentiel nucléaire français.

Les conséquences d'une vague de froid

Il suffit que le thermomètre affiche un degré de moins pour que cela provoque un pic de consommation électrique à 19 heures de 2300 MW, doublant ainsi la consommation électrique d'un pays comme la France. Le pays a ainsi enregistré un record de consommation électrique de plus de 102 000 MW lors de la vague de froid de février 2011 apparue dans l'Ouest de l'Europe et s'est vue contrainte d'importer 9 000 mégawatts européens et notamment allemands. Quelques minutes auront donc suffi pour priver 7600 foyers d'électricité près de Rungis et sur 3 communes de l'Essonne. On mesure alors toute la valeur des parcs éoliens Nord européens (allemand, belge et danois) qui profitent d'une météo venteuse pour réchauffer et éclairer ainsi des millions de foyers. Les craintes sont donc fondées : la conjoncture d'une vague de froid plus précoce, des caprices d'Eole et de l'indisponibilité partielle du parc nucléaire français et européen, risquent de rendre la situation plus critique que l'hiver dernier.

Les alternatives à la pénurie électrique

Pallier à cette potentielle carence électrique pour éradiquer le problème des coupures tant redoutées est au coeur des revendications dont responsables politiques et énergéticiens font l'objet. L'appel au civisme s'impose. Veiller à ne pas gaspiller les ressources et à ne pas surconsommer permettraient de diminuer la note de chauffage. En outre, la “technique d'effacement”, système visant à couper sciemment la fourniture électrique pendant deux heures maximum dans des endroits non pourvus d'hôpitaux, tendra à faire son chemin dans l'esprit de tous dans un futur proche. Si l'électricité verte reste une excellente alternative lorsque les conditions climatiques s'y prêtent, elle offrirait cependant moins d'intérêt lors de pics de consommation, quand vague de froid et conditions anticycloniques (absence de vent et temps couvert) se donnent rendez-vous, entraînant par la même occasion une flambée du tarif énergétique.