Le gouvernement va lancer ses appels d'offre pour des centrales solaires

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Depuis le moratoire sur le prix de rachat de l'électricité d'origine solaire, la filière est en panne. En effet, ErDF n'ayant plus d'obligation sur le prix de rachat de l'électricité d'origine solaire, les acteurs de la filière se lancent de moins en moins dans la création de nouvelles installation de production.

Le gouvernement, via le Ministre de l'écologie, a annoncé le lancement d'un plan de gros appels d'offres dans le domaine de l'énergie solaire. Exit la stratégie du changement de politique à chaque rapprochement de l'objectif fixé par le Grenelle de l'environnement, place aux projets sur le long terme et à grande échelle !

Ce changement de cap répond à deux objectifs, retrouver les 10 000 emplois perdus dans le domaine de la production d'énergie solaire et la baisse du coût de production de l'électricité issue de notre étoile.

Les différents appels d'offre lancés porteront sur la production de 400mégawatts-crête (MWc) et seront répartis de la manière suivante : un appel d'offre pour une installation de 120MWc et 6 appels d'offres de 30MWc chacun qui devraient tous être effectifs au printemps 2012. Un second appel d'offre devrait voir le jour pour une capacité de 450MWc.

Une diversification de la production d'électricité solaire

Le gouvernement, à travers ce choix ne met plus l'accent uniquement sur le photovoltaïque, solution la plus connue pour produire de l'électricité solaire, mais souhaite miser sur des centrales qualifiées de « innovantes » par Mme Kosciusko-Maurizet. Ce vaste projet comprendra notamment des centrales solaires à concentration à hauteur de 50MWc qui consistent à concentrer les rayons solaires sur un fluide pour entraîner des turbines, des centrales thermodynamiques pour 50MWc et des centrales solaires suivant la course du soleil pour 100MWc.

Le choix de la diversité n'est pas anodin. Les centrales solaires étant peu compétitives, tant sur le plan du bilan carbone que du coût de l'électricité produite, la concurrence mise en place devrait permettre une évolution plus rapide des technologies mises en œuvre pour pouvoir prétendre à une plus grande part des appels d'offres dans les prochaines années.

Un projet semi-écologique

Le problème majeur des centrales solaires réside dans le devenir des centrales en fin de vie. En effet, à l'heure actuelle, la France manque de filière de retraitement des déchets produits par le démantèlement des filières solaires. Pour remédier à ce problème, l'appel d'offre ne portera pas uniquement sur le coût de l'installation. En effet, le Ministre de l'écologie a annoncé que seront pris en compte « le projet industriel, la contribution à la recherche et l'environnement ». Ainsi, une transparence sera demandée aux candidats aux appels d'offres quand au recyclage et au démantèlement des centrales.

Le choix du terrain d'implantation sera également un critère de choix lors de la seconde vague d'appels d'offres. Les friches d'anciennes carrières ou de zones industrielles seront privilégiées aux terres agricoles. Malheureusement ces choix ne seront pas effectifs dans la première série d'appels d'offres qui sera lancée. Un choix que pourront regretter les partisans de l'énergie verte.