Black-out en Espagne : 5 mois après, le réseau électrique de nouveau au bord de la rupture ?

Black-out en Espagne : 5 mois après, le réseau électrique de nouveau au bord de la rupture ?

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Cinq mois après le black-out qui a paralysé l'Espagne, la crainte d'une nouvelle panne majeure refait surface. Fin septembre, le réseau électrique a de nouveau montré des signes de faiblesse, ravivant l'inquiétude. Un paradoxe, car pour éviter ce scénario, les Espagnols paient leur électricité plus cher via un coûteux "bouclier anti-blackout".

Un "bouclier anti-blackout" qui montre ses failles

Selon des sources internes au gestionnaire du réseau espagnol Red Eléctrica (REE), des "anomalies de tension" ont de nouveau été détectées fin septembre, créant un "climat de nervosité" parmi les techniciens. Bien que l'opérateur démente officiellement ces incidents, ils surviennent alors que le réseau est en état d'alerte permanent depuis la crise d'avril.

Pour éviter une nouvelle catastrophe, l'Espagne a en effet mis en place un "bouclier" de sécurité : elle utilise davantage ses centrales à gaz, plus stables mais aussi plus chères et polluantes, quitte à limiter la part des énergies renouvelables. Une stratégie qui a un coût direct pour le consommateur, dont la facture d'électricité est plus élevée. Le fait que le réseau reste fébrile malgré ce surcoût pose la question de l'efficacité de cette solution.

Les énergies renouvelables, cause et solution du problème ?

D'après les mêmes sources, ces nouvelles perturbations seraient la conséquence directe de la solution mise en place après le black-out. Pour renforcer le réseau, les autorités ont obligé les parcs solaires et éoliens à participer activement à la stabilisation de la tension, une tâche jusqu'ici réservée aux centrales classiques.

Les anomalies de septembre seraient apparues précisément pendant que des centaines de producteurs renouvelables menaient des tests pour se conformer à ces nouvelles règles. Cela montre que l'intégration des énergies vertes pour garantir la sécurité du réseau est une opération bien plus délicate que prévu.

La nouvelle parade : ralentir le système pour garder le contrôle

Face à cette complexité, Red Eléctrica a pris une mesure radicale : brider la réactivité des énergies renouvelables. En ralentissant la vitesse à laquelle elles peuvent moduler leur production, le gestionnaire se donne plus de temps pour réagir aux fluctuations et éviter un emballement du système.

Cette situation illustre parfaitement la fragilité de la transition énergétique espagnole. Pris en étau entre ses ambitions vertes et l'impératif de sécurité, le réseau navigue à vue, avec des solutions temporaires et coûteuses qui peinent à résoudre les problèmes de fond.

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