Des résultats nets dans le vert en 2013 pour Direct Énergie

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Apparue suite à la déréglementation du marché de l'énergie en France, mouvement esquissé dès 1999 à destination des industriels puis achevé en 2007 via l'ouverture aux particuliers, Direct Énergie est parvenue en quelques années à conforter sa troisième position acquise sur le podium des fournisseurs d'énergie dans l'Hexagone. 

Une performance remarquable dans un contexte général d'attrition de son parc client

Ce jeudi, Direct Énergie a rendu public un bilan comptable encourageant. Pour l'année 2013, le chiffre d'affaires dégagé s'établit à hauteur de 763,3 millions d'euros, en nette croissance de 29,2 % par rapport à l'exercice précédent. Au-delà, le groupe a communiqué sur ses ventes, en progression de 6,5 % par rapport aux données pro forma de 2012. Par ailleurs, le fournisseur alternatif s'est félicité d'avoir dépassé son objectif fixé en termes de progression du nombre de sites clients : avec un gain de 7 % sur l'exercice, ce sont plus de 150 000 nouveaux sites acquis sur le second semestre. 

Désormais fort de plus de 1,1 million de clients – 863 000 électricité et 237 000 gaz, Direct Énergie est parvenue à conquérir 256 000 nouveaux clients sur le seul exercice 2013. La performance est d'ailleurs d'autant plus notable que la société a dû composer d'avec l'attrition naturelle de son propre parc client, lequel a perdu cette année près de 180 000 usagers, soit un recul mensuel de l'ordre de 1,45 %, selon des estimations établies par le pôle expert énergie de jechange. Le net acquis en termes de portefeuille-client s'établit conséquemment à hauteur de 76 000 nouveaux souscripteurs pour l'exercice 2013.

Le plan de rationalisation suite à la fusion d'avec Poweo porte ses fruits

Suite à la fusion opérée d'avec Poweo à l'été 2012, la mise en place d'un plan de rationalisation a permis de générer près de 14 millions d'euros. Comme l'indique le groupe, « l'effort constant de maîtrise des charges de structure [...] et la baisse de la charge d'amortissement des coûts d'acquisition clients ont contribué à la forte hausse du résultat opérationnel », lequel atteint 11,8 millions d'euros. S'appuyant sur ces résultats encourageants, Direct Énergie annonce ainsi viser une croissance à deux chiffres de son chiffre d'affaires en 2014, de concert avec l'élargissement espéré de son portefeuille-client, lequel devrait grimper à hauteur de 340 000 nouveaux usagers toujours à l'horizon 2014.

Une validation de la viabilité du modèle économique d'un acteur alternatif de l'énergie

Xavier Caïtucoli, PDG de Direct Énergie, n'a pas manqué de se féliciter de ces bons résultats ainsi que des perspectives prometteuses qui s'ouvrent pour son entreprise. Interrogé par BFM Business ce matin, le dirigeant s'est réjoui du fait que ce bilan comptable démontre que « l'ouverture du marché de l'énergie, ça marche […]. Il est possible de proposer au consommateur des offres innovantes et économiques et, dans le même temps, de gagner sa vie ». M. Caïtucoli n'a pas fait mystère du fait que sa société a longtemps souffert d'un problème de communication : « beaucoup de nos concitoyens [ne sachant] pas que le marché de l'énergie est ouvert », a-t-il rappelé, estimant par ailleurs que ce verrou est aujourd'hui « en train de se lever ». 

Particulièrement proactif afin de dynamiter ce « plafond de verre », il est vrai que le premier fournisseur alternatif d'énergie n'a pas ménagé ses efforts en vue d'accroître sa notoriété et conforter son image auprès de l'opinion. L'on se souvient ainsi des efforts marketing entrepris par Direct Énergie dans une publicité de marque multi-canale ; de la réalisation de spots télédiffusés mettant en égérie le médiatique Philippe Lucas au sponsoring de l'équipement des joueurs de l'Olympique de Marseille en passant par une refonte de son identité visuelle en décembre 2012.

Le signe de l'ouverture d'un espace concurrentiel face aux tarifs réglementés d'EDF et GDF

Ces résultats financiers en hausse sont également à porter au crédit d'un contexte national enfin propice à la croissance d'acteurs alternatifs d'énergie. La stabilisation du prix de l'électricité adossée à une conjoncture économique mondiale favorable à la baisse des prix du gaz sont deux éléments ayant pour partie contribué à confirmer la viabilité du modèle économique de Direct Énergie. En écho, le PDG du distributeur alternatif a ainsi convenu du fait que les nouveaux principes de calcul des tarifs réglementés de l'électricité, lesquels s'alignent sur les coûts de production d'EDF, ont été favorablement accueilli par son groupe.

Poursuivant son analyse, le dirigeant entrevoit désormais la possibilité d'investir « un espace économique [nouveau] pour faire concurrence aux tarifs [d'EDF] » et ainsi proposer à ses clients de « faire des économies ou avoir des services additionnels ». Dans le détail, le 3ème fournisseur d'énergie en France profite de son positionnement tarifaire sur les offres dites « duales » – électricité couplée au gaz – afin de prendre environ 35 % de part de marché (hors EDF) sur l'électricité. Cette progression marquée se confirme également du côté du gaz, Direct Énergie étant au coude-à-coude avec eni, autre distributeur alternatif gazier, alors même que la part de clients captée par le marché alternatif gazier depuis l'ouverture du secteur à la concurrence est estimée à près de 18 %.

Visiblement conforté par ses résultats 2013, année qui marque pour le groupe « une rupture » selon les propres mots de M. Caïtucoli, Direct Énergie n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. D'ores et déjà, le fournisseur ambitionne d'initier la commercialisation de ses offres en Belgique d'ici à la fin de l'année. Au-delà, le groupe alternatif désire à terme se muer en producteur d'électricité. Son projet de construction – en partenariat d'avec Siemens – d'une centrale à gaz à Landivisiau (Finistère) est aujourd'hui en cours d'instruction. De même, son alliance d'avec le suisse Axpo devrait lui permettre de jouer, à l'avenir, un rôle étendu sur le segment des concessions hydroélectriques, un marché en cours d'ouverture à la concurrence en France.