Un carnet de santé numérique pour tous d'ici 2017 ?

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Lancé il y a plus de 10 ans sous le nom de « dossier médical personnel », le nouvellement rebaptisé « dossier médical partagé » (DMP) vise à informatiser le dossier médical de chaque patient afin d'offrir un accès facile et rapide aux informations utiles à la coordination de leurs soins pour les professionnels de santé.

Alors que la mise en place de ce dispositif est restée relativement limitée sous la gestion de l'ASIP Santé, le processus devrait s'accélérer sous peu avec sa reprise en main par la Caisse nationale d'Assurance maladie.

Découvrir le DMP (Source : dmp.gouv.fr)

Un déploiement en faible progression et inégal selon les régions...

Opérationnel depuis 2011 en Alsace, en Aquitaine, en Franche-Comté et en Picardie, le DMP se déploie progressivement en France mais ne s'est jamais réellement développé malgré d'importants investissements. D'après un article du journal Le Parisien daté de 2014, le dispositif avait ainsi déjà coûté environ 500 millions d'euros à cette date alors que seulement un peu plus de 400 000 cartes vitales arboraient la petite pastille caractéristique de la création d'un dossier numérique.

Au 06 octobre 2015, l'ASIP Santé a recensé un total de 557 513 DMP dont 106 006 dans la seule région de Picardie, 76 924 en Aquitaine et seulement 24 523 dans la région Centre. C'est pourtant dans cette région que l'on dénombre le plus grand nombre d'établissements utilisant le dossier numérique : 206 établissements, soit presque le tiers des 657 établissements au total sur l'ensemble du territoire. À titre de comparaison, seuls 47 établissements utilisent le DMP en Picardie et 83 en Aquitaine.

… que le directeur de la Caisse nationale d'Assurance maladie compte bien accélérer

À l'occasion des 70 ans de la Sécurité sociale commémorés ce mardi 06 octobre, Nicolas Revel, le directeur de la CNAMTS, a en effet annoncé autour d'une table ronde que l'organisme est « sur le point d'être missionné par la loi [Santé] du dossier médical partagé ». La généralisation de ce dispositif serait par ailleurs imminente d'après Nicolas Revel qui a précisé que l'organisation se donne « deux ans pour le déployer sur le territoire ».

Même s'il « doit être aussi l'occasion pour nos assurés de disposer d'un retour d'information selon des moyens simples », le dossier médical partagé « est fait pour permettre aux professionnels de santé, en ville et à l'hôpital, de partager une information utile et facilement accessible », a développé le directeur général de l'Assurance maladie.

Il contient en effet toutes les informations et les documents utiles au suivi d'un patient et à sa prise en charge rapide en cas d'hospitalisation ou d'urgence : antécédents, allergies, prescriptions et traitements, comptes rendus hospitaliers, analyses de laboratoire… De quoi également éviter les actes médicaux redondants et limiter les risques d'interactions médicamenteuses.

Un « carnet de santé » numérique hautement sécurisé

ement obligatoire, le DMP ne peut être créé qu'avec l'accord explicite du patient qui a un contrôle total quant à qui y accède : il a en effet toute liberté d'autoriser ou bloquer l'entrée de son dossier à un professionnel de santé donné. À condition que le patient ne s'y soit pas opposé au préalable, un accès facilité est cependant prévu en cas d'urgence. Un patient peut également demander à ce qu'un document ne soit pas ajouté à son dossier ou en soit supprimé. Enfin, il peut exiger de fermer ou détruire son DMP à tout moment en s'adressant à son médecin traitant.

D'un point de vue sécurité informatique, les données médicales centralisées sur Internet sont conservées sur un serveur national agréé par le ministère en charge de la santé et accessibles uniquement via une connexion hautement sécurisée. Nicolas Revel annonce également une application smartphone, « évidemment ultra-sécurisée » qui permettra aux assurés d'accéder à leur historique médical complet : « leur santé, les médicaments qu'ils prennent, les professionnels qu'ils sont allés consulter, ce qui n'est aujourd'hui pas le cas » a-t-il détaillé. « D'autres pays l'ont fait avant nous » conclut-il, citant l'exemple des États-Unis.