Vers une prolongation de la durée d'exploitation de la centrale de Fessenheim ?

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Le 4 juillet 2011 l'agence de sûreté nucléaire (ASN) a rendu son rapport sur la centrale de Fessenheim, située près de Mulhouse. Selon l'avis présenté le réacteur numéro 1 de la centrale électrique est « apte a être exploité 10 années supplémentaires », une durée de vie qui passerait donc de 33 ans à 43 ans. Néanmoins cet avis ne vaut pas décision de prolongation et pourraît être incomplet, voire caduc.

Des controverses sur le rapport

La visite décénnale de la centrale, malgré un avis positif, a mis en exergue un point faible du réacteur nucléaire : son radier. En effet, pour être autorisé à continuer à produire de l'électricité sur le site de Fessenheim, l'ASN indique que EDF devra impérativement renforcer le radier (la couche de béton sur laquelle repose le réacteur) avant 2013. Cette couche destinée à prévenir la contamination du sol ne mesure que 1,5 mètres dans la centrale Alsacienne contre 2,5 mètres dans le reste du parc français... et mesurait 4 mètres a Fukushima. Une brèche que les associations militant pour les électricités vertes n'ont pas manqué de soulever. Par ailleurs l'avis de l'Autorité de Sûreté du Nucléaire reste conditionné aux résultats de l'audit demandé par le gouvernement sur la résistance des centrales françaises, audit dont le rapport sera publié courant novembre. Un argument de plus pour les défenseurs de la sortie du nucléaire et des énergies renouvelables ! En effet que vaut ce rapport de l'ASN s'il peut être contredit par un audit ? Quelle est la sécurité de la filière de production électrique française si les rapports publiés depuis des dizaines d'années par l'ASN ne sont pas fiables sur ce point ? Quel avenir pour nos centrales, et notre production d'électricité si elles se révèlent non sécurisées dans le rapport qui sera publié mi-novembre ? Autant de questions qui feront l'objet de débats dans les prochains mois.

Quelles solutions pour EDF

EDF se retrouve donc confronté a un double problème, celui de la centrale de Fessenheim et celui de l'ensemble de ses centrales nucléaires permettant à la France de disposer d'une autonomie en matière de production d'électricité. La solution la plus évidente, et surtout la plus sûre, serait de fermer plus rapidement les centrales nucléaires au profit de la production d'énergies renouvelables. Mais la croissance et la rentabilité actuelle des structures de production d'électricité verte ne plaident pas dans ce sens. La seconde solution, dont EDF semble le plus proche si l'on en croit le discours de l'entreprise depuis 2008, serait d'effectuer de lourds travaux. En effet en 2008 la société de production d'électricité avait annoncé qu'en investissant 400 millions d'euros par réacteur elle serait capable de prolonger la durée de vie de ces derniers de plusieurs dizaines d'années pour que leur production électrique rapporte près de 1,2 milliards d'euros. Ainsi les quelques 100 millions d'euros estimés pour la centrale alsacienne ne seraient qu'un avancement sur ces travaux de grande envergure. Un problème se pose néanmoins à EDF pour effectuer les travaux sur le radier de Fesseheim. Il s'avère quasi impossible de couler une dalle supplémentaire plus profonde à cause des nappes phréatiques présentes à faible profondeur sous le site et de la radioactivité élevée de la zone. Ainsi pour faire les travaux de rénovation il faudra fonctionner à l'aide de robots, pour ne pas mettre en danger la santé des ouvriers, et utiliser des matériaux innovants, éventuellement des matériaux verts, pour ce qui s'avérera être une première mondiale.

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