Bisbille entre la Commission de Régulation de l'Electricité et l’Etat

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Le 19 avril dernier, le gouvernement annonçait que le prix fixé pour l'électricité d'origine nucléaire, que devra revendre EDF à ses concurrents, serait de 40 euros le mégawatt/heure (MWh) dès juillet prochain, et passerait à 42 euros en 2012. Des tarifs qui correspondaient aux attentes de l'électricien français, mais bien au-dessus de ce que réclamaient, de leur côté, les concurrents. Cette obligation d'EDF s'inscrit dans la libéralisation du marché français de l'énergie et l'espoir de voir émerger une réelle concurrence au groupe historique, détenteur du parc de centrales nucléaires. 

La Commission de régulation de l'électricité (CRE), dans un avis publié par le Figaro, indique qu'elle a dû "établir la méthode d'identification et de comptabilisation des coûts qu'elle estime pertinente pour refléter les conditions économiques de production de l'électricité nucléaire historique". Selon les critères que le régulateur a retenus, le prix de l'Arenh (le fameux accès régulé à l'électricité nucléaire historique) devrait être compris entre 36 euros/MWh et 39 euros/MWh.

Dans l'attente des coûts véritables

La CRE n'entérine donc pas le prix de 42 euros retenu par l'Etat. Explication : la commission rappelle que le gouvernement justifiait ce tarif par les investissements indispensables pour la mise en sécurité des centrales nucléaires ; mais sans se prononcer sur le niveau des investissements. La CRE estime donc "qu'elle n'est pas en mesure d'apprécier les coûts qui leur sont liés". Elle préconise que les effets éventuels sur les coûts de production des audits diligentés sur l'ensemble du parc nucléaire français ne soient évalués « qu'à mesure qu'ils se matérialiseront dans les comptes d'EDF et qu'ils soient alors intégralement intégrés au prix ».