L’éolien français s’essouffle

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Attention au coup de vent économique : tel est le message que la filière éolienne a fait passer aux pouvoirs publics. Selon ERDF, la progression du nombre d'éoliennes raccordées réseau électrique est en forte diminution. Seuls 215 mégawatts éoliens ont été mis en service pendant les 6 premiers mois de 2012 contre 340 mégawatts en 2011, à période comparable.

Ce ralentissement? remet-il en cause les objectifs du Grenelle de l'environnement de 2007 ? Le risque existe. Celui ci prévoyait que l'éolien fournisse 19 000 mégawatts terrestres en 2020. Pour tenir cet engagement, les industriels de la filière regroupés au sein du Syndicat des Energies Renouvelables (SER), estiment qu'il faudrait raccorder 1 400 MW/an.

Pour expliquer l'enlisement actuel, le SER évoque notamment la complexité du maquis administratif qui rend les implantations de nouveaux parcs plus compliqués, les recours des riverains ayant, par ailleurs, tendance à se multiplier. De surcroît, les temps de raccordement des parcs existants s'allongent car les réseaux électriques ne disposent pas de la capacité d'accueil requise. Enfin, la crise rend les capacités de financement plus difficiles à trouver. Si on ajoute à ce tableau l'hésitation autour des tarifs d'achat de l'électricité éolienne, la situation de la filière va se dégrader avec, affirme le SER, des suppressions ?d'emplois. Une récente décision Conseil d'Etat a en effet remis en cause les contrats de tarifs d'achat de l'électricité après une plainte déposée par des militants anti-éoliens au printemps 2012. Cette décision a impacté toute la filière bien que le gouvernement l'ait assurée de son soutien en juin dernier. Pour améliorer la donne, le SER demande aux pouvoirs publics de « prendre des mesures d'urgence » et d'empêcher « les recours abusifs des tiers ».

Pour mémoire, le Grenelle de l'environnement prévoyait que l'éolien représente 10 % du bouquet électrique à horizon 2020 contre environ 2,5 % aujourd'hui.