La taxe verte en hausse de 50% pour l'électricité allemande

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Cette surtaxe fait suite au souhait de l'Allemagne de réviser la loi de 2000 relative à l'encadrement des énergies renouvelables. Cette loi, à grand renfort de tarifs attractifs au profit des opérateurs d'éoliennes, de panneaux solaires, d'installations biogaz...., vise à terme le renoncement du nucléaire d'ici 2022 et une production à 80 % d'électricité verte d'ici à 2050.

L'Allemagne s'est fixé l'objectif d'être un pays précurseur, une référence dans le domaine des énergies renouvelables. Un choix dont le financement se reporte déjà sur les factures des consommateurs électriques, majorées à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d'euros chaque année. En 2013, cette hausse se montera à 20,36 milliards d'euros.

Une "ambition verte" longue à concrétiser

La route sera longue pour atteindre l'objectif fixé pour 2022 car la volonté de Berlin devra affronter des problèmes de tous ordres. Le pays se heurtera aux réticences au niveau local face à l'installation de nouvelles lignes électriques à haute tension, conséquence inévitable du grand "boom" des panneaux solaires et des parcs éoliens.

La situation géographique des parcs éoliens est pointée du doigt. Principalement rassemblés en mer et dans le nord de l'Allemagne dans une région venteuse, ils peuvent difficilement répondre à la demande électrique du sud du pays, grand centre de consommation, région à la fois peuplée et industrialisée, sans l'aménagement de coûteuses infrastructures pour l'acheminement de l'électricité.

Le parc nucléaire actuel aux centrales polluantes ne peut être démantelé facilement, palliant efficacement aux faiblesses montrées par les énergies vertes lors des caprices météorologiques. La solution consisterait en la construction d'un réseau capable de transporter ces énergies renouvelables qui auraient été préalablement stockées. Cette décision importante risque d'être longue à se mettre en place et devra tenir compte d'une certaine révision des objectifs quantitatifs, d'un calendrier plus étalé pour une progression contrôlée et d'une meilleure coordination des politiques énergétiques régionales.

La facture finale

Le prix à payer d'une telle politique énergétique le sera au final par les consommateurs allemands qui commencent à réagir à cet engouement pour l'énergie verte. L'idée d'une nouvelle augmentation de l'ordre de 185 € par an pour un foyer de 3 personnes est loin de les réjouir car en effet les principaux fournisseurs d'électricité (RWE, E.ON, Vattenfall et EnBW) ont annoncé une hausse de leurs tarifs. Les élections générales allemandes de septembre 2013 vont trouver en la question énergétique un épineux thème de campagne dont va devoir débattre entre-autres, Angela Merkel.