L'UFC-Que Choisir souligne les dangers de l'assurance dépendance obligatoire

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La Réforme de la Dépendance, voulue par Nicolas Sarkozy, continue de faire débat. Pour l'UFC-Que Choisir, elle accablerait en effet le pouvoir d'achat des futurs assurés, voire mettrait en danger leurs ressources. Selon le président de l'association, Alain Bazot, cette future assurance dépendance doit rester "dans un rôle subsidiaire", et non devenir obligatoire. De plus, la perspective de peut-être devoir puiser dans son propre patrimoine, via l'Assurance-vie, pour financer un éventuel état de dépendance, inquiète beaucoup UFC-Que Choisir. Pour elle, cela couvrirait trop faiblement le nombre de personnes en situation de dépendance (ils étaient plus de 1 million en 2010), ou qui le seront, leur laissant un restant dû trop important... Elle préconise plutôt de prendre l'argent ailleurs, que ce soit en augmentant la CSG, ou en supprimant quelques niches fiscales. L'association de consommateurs a également étudié en détail les premiers contrats d'assurance dépendance proposés par les assureurs, qu'elle a trouvés "illisibles et incomparables". Elle estime en effet dangereux qu'aucun de ces assureurs privés ne garantissent clairement qu'il n'y aura pas de hausse des cotisations, notamment en cas d'inflation. Surtout qu'après souscription, il peut se passer au moins vingt ans avant une situation de dépendance... Une belle marge de sécurité pour les assureurs ! Pour lutter contre ces abus possibles, l'UFC-Que Choisir préconise une protection qu'elle a nommé avec ironie "bouclier dépendance", en souvenir de feu le "bouclier fiscal"... Il servirait à plafonner les hausses de cotisations, mais aussi à garantir cette assurance dépendance à tous, sans sélection médicale. Ce bouclier n'interviendrait pour un assuré que lorsque ses dépenses atteindront un seuil critique, sot en moyenne après quatre ans, selon ses ressources. Les effets de cette mesure, dont le coût estimé est à 2 millions d'Euros, mettraient cependant plus de temps à remplir les caisses de l'Etat… Ce dernier devrait rendre son arbitrage définitif courant juin. (Source : La Croix)