Chronologie des médias : les changements prévus
2022 marque un changement sur la chronologie des médias. Du coup, qu'est-ce que c'est, et qu'est-ce que ça apporte ? On vous en dit plus !
La chronologie des médias, qu'est-ce que c'est ?
Il s'agit d'un mécanisme en France pour la diffusion des films après leur passage en salles de cinéma. En effet, la diffusion en salles passée, plusieurs supports sortent une version de ce même film, selon certaines règles. Par exemple, le financement de la production est pris en compte, ou bien le nombre d'entrées en salle, etc. On parle donc de chronologie des médias pour notifier le temps écoulé entre les sorties en salle et les sorties sur les différents supports de visionnage comme les sorties en DVD, la télévision ou la vidéo à la demande par exemple.
De fait, les chaînes ou les plateformes qui apportent des fonds pour la création de films obtiennent généralement une meilleure place. Au lieu de devoir attendre une longue période avant la diffusion, ces dernières peuvent avoir une place leur permettant de n'avoir que quelques mois à patienter. En fonction de l'arrivée de la concurrence ou encore de l'évolution de l'audiovisuel, la chronologie est revue, actualisée de façon ponctuelle. Révisée pour la dernière fois fin 2018, officiellement en février 2019 pour une validité de trois ans, c'est en 2022 que cette chronologie doit être mise à jour. Elle est encore active actuellement et devrait être modifiée en février de cette année.
Que propose la nouvelle chronologie des médias ?
Ce qu'elle implique
Cette nouvelle chronologie des médias a pour principale nouveauté d'inclure les géants américains. En fin d'année, Netflix, Disney+ tout comme Amazon Prime Video sont officiellement rentrés dans la course. En revanche, ils devront verser entre 20 et 25 % de leur chiffre d'affaires pour la production locale, en France. Cette année, c'est donc un espoir de 250 à 300 millions d'euros apportés au financement des productions audiovisuelles et cinématographiques de l'hexagone.
Le seul de ces géants à avoir signé l'offre est Netflix. L'Agence France Presse annonce que "cet accord est une première étape significative de modernisation de la chronologie des médias". Toutefois, Disney regrette que "cette nouvelle chronologie des médias n'établit pas un cadre équitable et proportionné entre les différents acteurs de l'écosystème audiovisuel". L'entreprise américaine ajoute son mécontentement en soulignant que "c'est d'autant plus frustrant que nous avons augmenté nos investissements dans la création de contenus originaux français".
Récapitulatif des données de la nouvelle chronologie des médias
Support de diffusion | Ancienne chronologie | Nouvelle chronologie |
---|---|---|
Sortie DVD, Blu-ray, etc. | 4 mois | 4 mois |
Chaînes payantes : Canal+, OCS, etc. | 8 mois | 6 mois |
Netflix | 36 mois | 15 mois |
Plateformes de vidéo à la demande : Amazon Prime, Disney+ | 36 mois | 17 mois |
Chaînes gratuites : TF1, France 2, etc. | 30 mois | 22 mois |
Netflix gagne du temps par rapport aux plateformes concurrentes grâce à la signature de l'accord et aux divers apports financiers sur la production de films à petite envergure. Un bras de fer entre Canal+ et les plateformes de vidéo à la demande a été mené, car il avait été envisagé que la diffusion soit ramenée à 12 mois pour ces dernières plutôt que les 15 et 17 maintenus.
Disney+ qui n'a pas signé l'accord, s'estimant perdant, laisse planer le doute. En effet, le risque est que le groupe Disney ne diffuse plus ses films dans les salles en France afin de les proposer directement sur leur plateforme, Disney+. Même si cette décision semble peu probable au vu du chiffre que les sorties cinéma représentent, il est néanmoins possible qu'un compromis soit trouvé : Disney pourrait alors ne proposer que certains films au cinéma et non l'intégralité de sa production.
Au vu de la validité de cette nouvelle chronologie des médias, il faut s'attendre à une révision en 2024 pour une mise à jour officielle en février 2025.
Les séries sont-elles concernées par la chronologie des médias ?
En effet, cette question est somme toute légitime, et la réponse est non. Les séries ont en effet un cadre à part, n'étant pas diffusées en salle. Étant directement diffusées à la télévision ou sur les plateformes, elles peuvent permettre des sorties simultanées dans plusieurs pays différents.
D'ici là, quel impact sur les spectateurs français ?
Un clause de revoyure a été instaurée pour dans un an. Le but étant de faire un bilan sur l'intégration des différents acteurs. Thomas Valentin, vice-président du groupe M6 a précisé qu'ils seront "très vigilants sur le rapport de force entre ces grandes plateformes et les acteurs français".
Ce nouvel accord, signé au ministère de la Culture, en présence de Roselyne Bachelot, est donc valable trois ans. La ministre, quant à elle, se réjouit d'être parvenue à un accord qui "relevait de la mission impossible. Toutes les parties preNantes ont réalisé qu'il fallait surmonter les querelles de chapelles étant donné les difficultés". En plus de protéger les sorties en salle et les différents supports de diffusion dans les mois qui suivent, cette chronologie des médias veut protéger la diversification des productions tricolores.
De fait, le principal impact sur les Français, c'est un gain de temps. La conséquence pour le public est qu'il aura accès plus rapidement aux contenus en passant par les différentes plateformes. Ce raccourcissement de la fenêtre de diffusion laisse espérer un comportement plus vertueux des consommateurs qui, ayant accès aux contenus plus tôt, passeraient moins par des sites de téléchargement.
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