Les Français ont entamé leur épargne en 2012

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On apprend en particulier que le taux d'épargne a connu une diminution assez notable entre le troisième et le quatrième trimestre 2012, passant de 16,2 à 15,6 %. Le taux d'épargne moyen pour l'année, au final, s'établit à 16 %, soit 0,2 point de moins par rapport à 2011. Une baisse certes modeste, mais qui pourrait bien se confirmer dans les mois à venir, les Français étant de plus en plus enclins à sacrifier une partie de leur épargne pour maintenir leur niveau de vie.

En cause, un pouvoir d'achat en baisse...

La fin de l'année 2012 a été caractérisée par une aggravation sensible du niveau des prélèvements obligatoires : la hausse cumulée de l'imposition sur le revenu et le patrimoine (+4 % au troisième trimestre, puis +7 % au quatrième) et des cotisations sociales (+0,7 %, puis +2 %) expliquent en grande partie la baisse historique du pouvoir d'achat de 0,4 %, une première depuis l'année 1984.

La corrélation entre les deux phénomènes est d'autant plus évidente si l'on s'intéresse à l'évolution par trimestre : le pouvoir d'achat, après une progression e au troisième trimestre, chute brutalement de 0,8 point au quatrième trimestre, en même temps que la plus forte hausse de la pression fiscale (et du chômage).

...associé à une consommation qui ne faiblit pas

Le porte-monnaie des Français souffre donc, mais pas question de renoncer à un certain confort de vie ou de diminuer sa consommation : malgré une légère baisse constatée au quatrième trimestre, la consommation conserve en moyenne une évolution positive pour l'année 2012, avec +0,2 %.

Puisque la consommation augmente plus vite que les revenus réels des ménages, ces derniers ont manifestement choisi de puiser dans leur épargne de précaution en attendant que l'orage passe. Un comportement d'autant plus remarquable que l'aggravation du contexte économique s'était toujours traduit, jusqu'à aujourd'hui, par le remplissage accru des bas de laine des Français.

Un taux d'épargne toujours bien au-dessus de la moyenne européenne

Ce renversement de tendance ne remet pas fondamentalement en cause le profil très épargnant de la population française. Le taux de 16 % enregistré pour l'année 2012 reste très supérieur à la moyenne de 13 % constatée dans l'ensemble des pays de la zone euro pour le troisième trimestre 2012 (derniers chiffres disponibles). Quant à la moyenne des vingt-sept pays de l'Union européenne, elle ne dépasse pas 11,2 % pour la même période de référence.

Rappelons enfin que la baisse récente du taux d'épargne des Français a pu être causée par quelques craintes quant aux nouvelles règles d'imposition des revenus du capital. Le retour à une certaine stabilité législative pourrait favoriser un retour en grâce des placements financiers.