Déclaration 2011 : davantage d'impôts pour les épargnants

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"Il n'y aura pas de hausse d'impôts !", n'a cessé de marteler Bercy, que ce soit par la bouche du ministre du budget François Baroin, ou de sa ministre de tutelle, Christine Lagarde. Cette phrase risque de sonner bizarrement aux oreilles des épargnants, lorsqu'ils prendront connaissance de leur déclaration d'impôts 2011. Car, suite notamment à la dernière Loi des Finances, ladite feuille bleue risque d'être particulièrement indigeste pour les détenteurs de placements financiers, que ce soit concernant les prélèvements sociaux, les dividendes, les plus-values ou les assurances vie.

Le dérèglement financier que nous avons connu ces dernières années va donc subir de nouvelles secousses. Dans l'ensemble, si les niches fiscales, même rabotées, demeurent, les prélèvements sociaux portant sur l'épargne se verront ainsi relevés, ajoutant entre autres à la hausse de l'Impôt sur le Revenu. Le taux global de ces prélèvements passera précisément de 12,1% à 12,3%.

Mais si l'on y ajoute les plus-values, la hausse est d'autant plus spectaculaire, puisque ces dernières seront désormais taxées à 19%, contre 18% actuellement, concernant toutes les cessions de titres qui seront réalisées cette année. Par conséquent, en ajoutant à ces 19% les 12,3% de prélèvement sociaux, cela donne une épargne globale taxée à hauteur de 31,3%. Même si l'abattement d'un tiers, datant de 2006, a été maintenu, ce sont ainsi les revenus issus de la Bourse qui seront dans l'ensemble plus fortement imposés, avec entre autres la suppression du seuil de cession dès ce début d'année.

De plus, les revenus dégagés des assurances vie multisupports seront à partir du 1er juillet soumis aux prélèvements sociaux, de façon annuelle, et non plus au seul contrat souscrit. Finis donc les placements en Assurance Vie sans risques ! Ils seront, d'autre part, considérés comme des "revenus" dans le cadre de l'attribution du bouclier fiscal. Quant à l'épargne salariale, via le Forfait Social sur l'intéressement et les retraites supplémentaires versé par les entreprises, son taux passe cette année de 6% contre 4 l'année dernière...et 0 à sa création, en 2008.

Enfin, le crédit d'impôts de 50% sur les dividendes des entreprises, disparaît purement et simplement. Il représentait, selon les ménages, de 1 à 50€ d'abattement, pour tous ceux qui n'avaient pas choisi de payer la clause libératoire leur assurant un prélèvement forfaitaire à taux fixe. Ce taux, d'ailleurs, n'est pas si fixe que ça, puisque, de 18%, il passe cette année à 19%. Si vous avez attendu janvier avant de vouloir réaliser une vente, vous allez sans doute vous en mordre les doigts...surtout dans l'attente fébrile de la hausse des Impôts sur le Patrimoine, qui s'annonce pour 2012. A chaque nouvelle année, sa nouvelle hausse d'impôts !