Vers une hausse modérée des primes d'assurance auto en 2015

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Alors même que les multirisques habitation pourraient subir une hausse de 4 à 5 %, les assurances auto devraient connaître une augmentation beaucoup plus modérée, entre 1 et 2 %. D'autres verront leur prime stagner, voire même diminuer.

Une hausse globalement modérée

2015 sera quasi certainement une année indulgente pour les assurances auto. Différentes études se rejoignent d'ailleurs pour souligner la même tendance. Outre Facts & Figures, on peut citer notamment le dernier rapport de Xerfi, paru au mois de juillet 2014, et qui tablait sur un chiffre à peine plus élevé, à 2,2 %. Une modération d'autant plus remarquable qu'elle intervient après deux autres années au cours desquelles l'évolution des tarifs est restée raisonnable : on se souvient ainsi d'une augmentation moyenne de 1,1 % en 2013, et de 1,7 % en 2014. Ceux qui craignaient une correction importante du marché se voient donc rassurés.

Un gel des tarifs chez certains assureurs

MAAF annonce le gel de ses tarifs auto pour 2015
Après la Matmut dès le mois de juin, c'est au tour de la MAAF d'annoncer le gel des tarifs de ses assurances auto pour l'année 2015, sans se priver naturellement d'en faire un petit événement médiatique au passage. Concrètement, les clients du groupe pourront bénéficier d'une stricte stagnation de leur prime d'assurance l'année prochaine, à condition évidemment que leur situation d'assurance reste inchangée : pas de nouvelle voiture, pas de bonus/malus, etc... Il est donc possible que d'autres assureurs soient encouragés à suivre la même voie.

Pourquoi une telle modération tarifaire ?

Les assureurs les plus vertueux ont beau jeu, comme la MAAF, d'avancer la défense du pouvoir d'achat de leurs clients pour justifier le gel des tarifs. De façon plus pragmatique, il semble plutôt que les grands groupes prennent acte de la diminution du pouvoir d'achat des Français en période de crise, et modèrent leurs exigences pour éviter de perdre des parts de marché. Une attitude à mettre directement en rapport avec la prochaine publication des décrets d'application de la loi Hamon, qui permet notamment aux assurés de résilier leur contrat d'assurance auto à tout moment au bout d'un an d'ancienneté. Les effets bénéfiques d'une concurrence accrue se feraient-ils déjà sentir ? Il est utile aussi de rappeler, comme le fait l'étude de Facts & Figures, que l'assurance auto reste le secteur le plus rentable pour les assureurs, et que ces derniers peuvent donc se permettre de lever le pied sur les augmentations. L'automobile représente en effet en moyenne 40 % du chiffre d'affaires de ces professionnels, avec un taux de sinistre qui évolue par ailleurs beaucoup moins fortement que celui des multirisques habitation. À noter enfin que la très faible inflation actuelle (+0,5 % sur un an en juillet 2014, selon l'Insee), qui fait même craindre une prochaine période de déflation, n'est pas étrangère à la modération des tarifs des assurances.

Vers des tarifs de plus en plus personnalisés ?

Une autre tendance notée par l'étude de Facts & Figures a trait à une segmentation de plus en plus poussée du marché de l'assurance. Concrètement, les assurés les plus rentables, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas d'accident et aucun retard de paiement, seront ceux qui profiteront à plein de la modération tarifaire. Ils peuvent même s'attendre, pour certains, à une baisse de la facture. Les moins bons conducteurs, à l'inverse, devraient subir les ajustements tarifaires beaucoup plus durement, avec des hausses évaluées entre +5 et +10 %. Il s'agit pour les assureurs, là encore, d'attirer autant que possible les meilleurs conducteurs avec des offres alléchantes. Au risque d'irriter les associations de consommateurs, qui dénoncent une démutualisation progressive des risques.
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