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SFR-Numericable : les obstacles à lever avant la fusion

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La fusion entre SFR et Numericable, déjà annoncée officiellement il y a plusieurs mois, n'est pas encore consommée dans les faits.

Outre la nécessaire coordination entre les deux équipes dirigeantes, et les questions qui se poseront inévitablement quant aux postes de direction en doublon, il revient à l'Autorité de la concurrence d'émettre un avis sur le nouveau groupe, et notamment de déterminer si sa taille importante ne va pas conduire à un monopole de fait sur le marché, ou à une distorsion sévère des règles de la concurrence.

Or les sujets potentiels de contentieux ne manquent pas, loin de là.

Un calendrier théorique…

Si tout se passe comme prévu, la fusion effective entre SFR et Numericable pourrait se dérouler très rapidement. Le 8 octobre, les directions des deux groupes et toutes les autres parties concernées devraient être entendues par l'Autorité de la concurrence. Vers la fin octobre, l'autorité administrative rendra son avis, qui pourra être assorti de réserves ou de certaines prescriptions.

Si rien ne s'y oppose, la fusion entre SFR et Numericable sera actée dès la fin du mois de novembre 2014. Si les obstacles soulevés sont plus sérieux, il n'est pas interdit de penser que le mariage sera repoussé à une date plus éloignée, par exemple début 2015.

…et beaucoup de questions potentiellement sensibles

La plupart des observateurs s'accordent à identifier quatre ou cinq points qui pourraient fortement déplaire à l'Autorité de la concurrence.

Un conflit d'intérêt avec Vivendi ?

Le groupe Vivendi, qui détenait 100 % de l'opérateur SFR, devrait encore détenir 20 % du capital du nouveau groupe SFR-Numericable. Une situation problématique si l'on considère que Vivendi possède par ailleurs Canal+ et CanalSatellite, et pourrait user de son influence pour casser les futures offres de SFR-Numericable en matière de vidéo à la demande ou de télévision payante. Une rumeur persistante fait d'ailleurs état de pressions déjà exercées par Vivendi pour dissuader SFR de signer un accord avec Netflix.

Sur ce point, l'Autorité de la concurrence pourrait contraindre les administrateurs désignés par Vivendi à ne pas prendre part aux réunions et décisions relatives à ce secteur en particulier… ou même nommer un mandataire qui désignera lui-même les administrateurs de Vivendi, à sa place.

Un futur monopole de fait en outre-mer ?

La fusion annoncée pourrait également avoir des effets indésirables dans certains départements d'outre-mer. Patrick Drahi, actionnaire principal de Numericable, est par ailleurs le propriétaire d'Outremer Telecom, tandis que SFR, de son côté, détient l'opérateur FFR à 100 %. Le nouveau groupe, mathématiquement, pourrait alors détenir 75 % des parts de marché sur l'île de la Réunion, et même 92 % à Mayotte !

Il est donc probable que l'autorité administrative conditionne son accord à la vente d'Outremer Telecom à une tierce partie (le nom de Free circule, mais des opérateurs sud-africains seraient aussi intéressés).

Un avantage disproportionné dans l'Internet fixe ?

Dans le domaine de l'Internet fixe, Numericable détient un sérieux avantage avec l'état d'avancement de son réseau câblé. SFR, de son côté, se défend bien avec ses offres Fibre. Le nouveau groupe SFR-Numericable s'imposera donc aisément comme le leader national en ce qui concerne le très haut débit, avec un taux de couverture qui ne pourra pas être rattrapé par Orange avant trois ou quatre ans, et bien davantage pour Bouygues.

Pour assurer une égalité des armes entre les opérateurs, SFR-Numericable pourrait être contraint de louer son réseau à ces derniers contre un tarif fixé par l'ARCEP, comme c'est déjà le cas pour le réseau mobile d'Orange.

Moins de concurrence pour l'accès Internet des entreprises ?

Les grosses entreprises, pour choisir leur fournisseur d'accès à Internet, passent par des appels d'offres qui intéressaient jusque là trois concurrents : Orange, SFR et Completel, détenu par Numericable. Le passage de trois à seulement deux concurrents effectifs pourrait donc poser un problème à l'Autorité de la concurrence, même s'il est peu probable qu'elle exige la cession de Completel.