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Réseaux télécoms : les GAFAM vont-ils devoir mettre la main à la poche ?

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Les GAFAM, qu'est-ce que c'est ?

GAFAM, c'est un acronyme pour nommer les géants du web. On retrouve donc Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft. A eux cinq, ils représentent les grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique. Ils transitent sur les réseaux télécoms, avec un trafic relativement haut. Vous pouvez aussi les retrouver sous l'appellation Big Five ou bien The Five.

A l'origine, nous parlions des GAFA, Microsoft ayant été ajouté par la suite.

Même si elles sont en concurrence sur quelques caractéristiques communes, ces cinq entreprises offrent de manière générale des services différents. Elles ont donc une influence importante, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, économiquement, politiquement et socialement parlant.

Un écran de mobile affiche une liste d’applications mobiles Facebook, Whats’app, Twitter, Snapchat, Instagram…

En revanche, elles sont souvent soumises à la critique. Entre autres concernant le non-respect de la vie privée des internautes et sur le plan fiscal.

Ainsi, les géants de la tech font transiter une grande quantité de données sur les installations des opérateurs. Ces derniers souhaitent un dédommagement.

L'association des opérateurs européens de télécommunication (ETNO) a récemment commandé une étude. Cette dernière démontre que 55 % du trafic internet provient à ce jour de ces principaux acteurs. Ce trafic pèse lourd sur les épaules des opérateurs.

Un trafic cher, avec un coût annuel entre 15 et 28 milliards d'euros

Selon le Financial Times, ce trafic coûterait entre 15 et 28 milliards d'euros par an. Pour l'ETNO, le paiement des GAFAM permettrait d'embaucher plus de monde et de réduire la consommation énergétique du secteur. En effet, c'est tout autant d'investissements qui pourraient être effectués dans le déploiement de la fibre et de la 5G. Les opérateurs considèrent alors que les GAFAM doivent "contribuer également de manière équitable aux coûts du réseau". En effet, ils en profitent pour dénoncer que les GAFAM se font de l'argent grâce aux réseaux télécoms. Les mêmes réseaux qui sont déployés par les opérateurs.

La vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, remet le débat en route lors d'une conférence de presse. Elle y déclare "je pense qu'il y a une question que nous devons considérer avec beaucoup d'attention. C'est la question de la contribution équitable aux réseaux de télécommunications". Elle prône que les GAFAM sont trop gourmands en bande passante. De fait, Bruxelles veut de nouveau mettre la pression aux cinq entreprises. Le but étant qu'elles participent au financement des développement des réseaux télécoms.

Bruxelles souhaite leur faire payer les réseaux télécoms

En effet, la Commission européenne veut faire participer les plus gros utilisateurs de bande passante au financement des réseaux télécoms. Margrethe Vestager dénonce donc que "nous voyons que certains acteurs génèrent beaucoup de trafic permettant à leur activité d'exister, mais ne contribuent pas à faire en sorte que ce trafic puisse fonctionner. La question d'une juste contribution aux réseaux télécoms doit être considérée avec une grande attention". En février dernier, la Commission expliquait qu'il fallait "élaborer des cadres pour que tous les acteurs du marché bénéficiant de la transformation numérique contribuent de manière équitable et proportionnée aux coûts des biens, services et infrastructures publics".

Cette déclaration de "droits et principes numériques européens" doit être signée en juin par les institutions européennes. Cela ferait foi d'un soutien politique, un feu vert pour le lancement du chantier.

Le commissaire au Marché intérieur et numérique, Thierry Breton, explique à Les Echos que "le principe est acquis. Les règles en place depuis vingt ans arrivent à bout de souffle et les opérateurs n'ont aujourd'hui plus le juste retour sur leurs investissements. Il faut réorganiser la juste rémunération des réseaux" télécoms. Il appuie donc la demande récurrente des opérateurs.

Une juste contribution dans le financement des réseaux télécoms pour responsabiliser les GAFAM

La publication de l'ETNO, démontrant que Facebook, Apple, Amazon, Microsoft et Netflix ont à eux seuls représenté 55 % du trafic en 2021, met en avant que le tout a été fait "sans contribuer financièrement, ou peu, au développement des réseaux télécoms nationaux". Les opérateurs ont investi dans ces derniers plus de 500 milliards d'euros en dix ans.

Pour Liza Bellulo, la secrétaire générale de Bouygues, "il faut responsabiliser [les GAFAM] en les faisant participer financièrement à la construction et à la maintenance des réseaux. [Et ce], de la même manière que sur un réseau d'électricité, on demande à ceux qui sont le plus électro intensifs de faire des efforts".

Les opérateurs dénoncent qu'ils ne peuvent pas supporter le financement des déploiements de la 5G et de la fibre seuls.

fibre optique

L'ETNO avance que "les géants du net ont eux aussi tout intérêt à avoir des réseaux plus rapides et innovants". Quant à Thierry Breton, il revendique que "pour assurer la résilience des réseaux télécoms, une infrastructure solide qui nécessitera une juste contribution des acteurs en bénéficiant".

Une demande de financement des réseaux télécoms qui dure depuis plusieurs années

Effectivement, ce n'est pas la première fois que cette demande a lieu. En début d'année, les opérateurs européens avaient déjà renouvelé cette demande aux géants de la tech. Ils voulaient que ces derniers contribuent au financement des infrastructures des réseaux télécoms.

Depuis maintenant plusieurs années, les opérateurs dénoncent que les GAFAM prennent beaucoup de place sur leurs réseaux. Patrick Drahi avait déclaré que "les milliards que nous investissons et les jobs que nous créons ou que nous maintenons en France sont utilisés à 85 % par les GAFA". C'est une situation intenable selon le PDG du groupe Altice.

Les GAFAM préparent leur défense

Une défense est organisée côté GAFAM. Selon le CCIA (Computer and Communications Industry Association), "il est erroné de conclure qu'un manque d'investissement des opérateurs est causé par des services passionnants qui stimulent la demande de connectivité". De fait, il défend que "les opérateurs sont déjà payés par leurs clients" et accuse ces derniers de "vouloir doubler leurs revenus en faisant payer le trafic aux fournisseurs de contenu et de services". Selon lui, le tout se fait "malgré l'engagement de l'Europe en faveur de la neutralité du net".

Là encore se lance le débat, car Bruxelles assure ne pas vouloir remettre en cause la neutralité. Selon la Commission européenne, les principaux fournisseurs de contenus ne devraient pas recevoir de traitement préférentiel en échange de leur soutien financier.