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Consolidation des télécoms : nouvel emballement, nouveaux démentis

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La consolidation du marché français des télécoms, pour le faire passer de quatre à seulement trois acteurs, a du sens. Elle permettrait de limiter la guerre des prix – et des marges – que se mènent actuellement les grands opérateurs. Le dossier, pourtant, ressemble à s'y méprendre à un feuilleton sentimental interminable !

Alors que tout semblait indiquer un dénouement imminent, le fiasco d'une énième tentative de rachat de Bouygues Telecom au début de l'année 2016, cette fois par Orange, avait été particulièrement retentissant et semblait mettre un terme à tout nouveau rapprochement pour de nombreuses années.

Enterrée, la consolidation des télécoms ? Rien n'est moins sûr. Une déclaration récente et très remarquée du P-DG d'Orange, Stéphane Richard, met à nouveau le feu aux poudres et rouvre un dossier auquel plus personne ne croyait.

Chez Orange, une déclaration ambiguë...

Le 13 septembre dernier, le P-DG d'Orange participait à une rencontre médiatisée avec un groupe d'investisseurs à Londres. Entre autres sujets, Stéphane Richard a fait se relever un bon nombre de sourcils en révélant que des contacts venaient d'être repris entre les différents opérateurs français en vue de discuter, notamment, de la question de la consolidation du marché.

La nouvelle a de quoi surprendre. Le numéro un des télécoms français, en effet, avait été largement échaudé à la fin de l'hiver 2016 par le fiasco mémorable de sa tentative de rachat de Bouygues Telecom, pourtant patiemment négociée et très bien engagée de l'avis de tous les observateurs. Cet échec faisait suite à d'autres projets avortés en 2014 et en 2015, dont notamment une offre d'achat généreuse soumise par SFR-Numericable et pourtant rejetée par Martin Bouygues.

Si Stéphane Richard n'exclut donc rien pour l'avenir, il s'est empressé de rajouter qu'en cas de nouvelles négociations, le rôle d'Orange ne serait plus le même et resterait à la marge. L'opérateur, tout au plus, se contenterait de jouer le rôle de facilitateur en absorbant certains actifs de Bouygues Telecom pour éviter une opposition de l'Autorité de la concurrence.

...immédiatement démentie par ses concurrents

Les déclarations de Stéphane Richard, reprises immédiatement dans un article paru sur le site Internet de BFM TV, ne sont pas passées inaperçues chez les autres opérateurs télécoms. Dès le vendredi 16 septembre, via un communiqué officiel, Bouygues Telecom indiquait « démentir catégoriquement » la reprise de négociations en vue d'une consolidation du marché. SFR a emboîté le pas et donné la même version aux médias. On se souviendra, pour mémoire, que Bouygues Telecom avait déjà démenti de telles allégations par le passé alors même que les négociations avec Orange étaient déjà bien engagées.

De son côté, Stéphane Richard a visiblement tenté un rétropédalage en assimilant cette nouvelle polémique à une « tempête dans un verre d'eau ». Le P-DG expliquait avoir uniquement évoqué la reprise de « contacts », et non de « négociations ». Il indiquait par ailleurs que des cadres d'Iliad, la maison-mère de Free, avaient aussi abordé librement le sujet au cours de la même rencontre d'investisseurs.

À défaut de négociations, une reprise du dialogue

La précision fournie par Stéphane Richard n'est pas innocente. Même si aucune négociation n'a encore abordé le dur du sujet, la simple reprise d'une communication basique entre les opérateurs constitue déjà en soi un progrès remarquable. Les relations interpersonnelles entre les différents dirigeants des télécoms français sont notoirement mauvaises, au point que beaucoup ne s'adressent même pas la parole.

Les choses, pourtant, semblent évoluer dans le bon sens. Ainsi, Patrick Drahi (SFR) et Martin Bouygues (Bouygues Telecom) se seraient rencontrés fort récemment d'après des bruits de couloir. Plus étonnant encore : Xavier Niel (Free), qui s'était brouillé avec Patrick Drahi et avait juré de l'éviter pendant dix ans, a pu rencontrer et échanger avec son rival au mois d'avril dernier. Seule la relation entre Free et Bouygues Telecom reste visiblement très délicate.

Quelles perspectives ?

Aucune information n'a encore filtré sur un calendrier de négociations ou sur la nature d'un éventuel projet de rachat de Bouygues Telecom et de consolidation du secteur. Et le contexte n'est guère favorable à des discussions rapides : Orange, on l'a vu, se tiendra strictement à un rôle d'acteur secondaire.

SFR, de son côté, traverse une crise grave en raison de l'hémorragie de ses clients et ne semble donc pas en position de force pour négocier sur un aussi gros dossier. La surprise pourrait venir de Free, qui a toujours affecté de n'être pas intéressé par le rachat de Bouygues mais pourrait bien changer d'avis si une opportunité se présentait.