5G : le déploiement ralenti dans les zones rurales

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Pourquoi les opérateurs veulent-ils ralentir la 5G dans les campagnes ?

Les différents opérateurs en France sont soumis à des obligations concernant le déploiement de la 5G et de la fibre optique. Or, début novembre, Orange, Bouygues et SFR font part d'une note à l'Arcep et au ministère de la transition numérique. En effet, par cette note, les opérateurs demandent un assouplissement de la réglementation dans les zones rurales.

Ainsi, alors que le gouvernement et l'Arcep rappellent à l'ordre ces derniers, notamment sur leur retard, les opérateurs rechignent sur ces obligations.

5G industrielle

L'argument contre le déploiement de la 5G ? La sobriété énergétique

Si les opérateurs ont vanté de nombreuses fois la sobriété énergétique de la 5G, ils dénoncent aujourd'hui l'augmentation de consommation de cette dernière. D'après eux, "le rythme de déploiement de la 5G dans les zones les moins denses pourrait être interrogé" et sa "modulation" pourrait faire bénéficier d'un gain de "5%" si des assouplissements étaient accordés. Selon eux, le déploiement de cette technologie leur demanderait une augmentation de leur consommation d'énergie.

Voilà un paradoxe qui pose problème aux élus locaux des zones concernées.

L'augmentation de consommation énergétique à ce jour est considérée comme un prétexte par de nombreuses personnes. Pourtant, cette demande a bel et bien été formulée.

Et s'il s'agissait d'un engouement assez faible pour la 5G ?

L'argument de l'énergie est mis en avant par les opérateurs, mais on en oublie que le déploiement a un coût. En effet, l'implantation d'antennes 5G coûte plus cher dans les zones moins denses. La question qui se pose alors est celle concernant l'impact qu'aurait cette manipulation chez les particuliers.

L'Arcep mentionne dans son observatoire une faible augmentation dans la commercialisation des cartes SIM 5G. La grande majorité des sites 5G autorisés sont pluri-technologies. Environ 1.5 % seulement des antennes sont uniquement en 5G. Si les grandes villes adoptent petit à petit la technologie 5G, la question se pose dans les campagnes. Il faut dire que les stratégies des opérateurs diffèrent dans ces régions.

Seul Free tire son épingle du jeu. En effet, ce dernier peut se targuer de couvrir 87 % de la population nationale en 5G. Il compte dans cette donnée les zones rurales. En revanche, pour ce faire, l'opérateur utilise la bande de fréquences des 700 MHz. Cette dernière est reconnue pour une bonne propagation du signal, mais son débit est bien souvent moins généreux.

Mains smartphones-5g

Qu'en dit le gouvernement ?

En France, il y a encore un peu moins de 3 % de la population qui n'est pas couverte par la 4G. Même si ce nombre ne paraît pas important, il représente pourtant des milliers de Français.

Pour le secrétaire d'Etat chargé de la ruralité, Joël Giraud, il est "nécessaire que les opérateurs de télécommunications respectent les engagements pris vis-à-vis de l'Arcep". Cela permettrait de "ne pas créer une nouvelle fracture territoriale". Il précise auprès de plusieurs médias que l'Etat se concentrait à ce jour sur le déploiement de la 4G dans les zones rurales non couvertes. Toutefois, selon lui, "certaines entreprises en milieu rural ont besoin de grosse capacité et n'ont rien du tout. Alors, autant passer directement à la 5G".

Joël Giraud exprime donc que la 5G pourrait bien être l'unique chance de ces zones quelque peu reculées de se développer. Selon lui, les zones mal desservies devraient donc bénéficier d'implantation d'antennes en priorité.

En conclusion ?

Si la situation du plan de déploiement de la 5G n'arrange pas les opérateurs, le ministre délégué de la Transition n'est pas convaincu par les arguments fournis. De fait, il répond à ces derniers que "la 5G permet de diviser la consommation électrique du réseau mobile par 10 par rapport à la 4G". Ce dernier appuie le fait que la 5G représente finalement une source d'économie énergétique.

L'autre destinataire de la demande des opérateurs, l'Arcep, ne donne pas de réponse officielle à cette demande. En revanche, l'Agence maintient pour l'instant les objectifs qu'elle défend et auxquels les opérateurs sont soumis.