Paylib : des banques s'allient pour concurrencer Paypal

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Trois banques françaises, BNP Paribas, la Société Générale et la Banque Postale, totalisant ensemble 23 millions de clients, espèrent détrôner le géant Paypal via un système de paiement numérique redoutable, sur ordinateur, smartphone ou tablette, appelé Paylib. Ce procédé est déjà validé par 8 des plus grands et plus populaires sites de e-commerce français (dont Price Minister, Vente-privée.com, show-roomprivé.com ou encore voyage-sncf.com) représentant 35 % de part de marché parmi les e-commerçants.

Paylib, le paiement simple et sécurisé. (Crédit : BNP Paribas)

Paylib, système commun aux 3 banques, plus sécurisé que Paypal, prévoit une mise en place pour tous les particuliers échelonnée jusqu'au milieu de l'année 2014.

Comment fonctionne Paylib ?

Pour s'inscrire, le client procèdera en trois étapes sécurisées. Il devra tout d'abord créer son identifiant Paylib en enregistrant son adresse e-mail et en créant un mot de passe. Il choisira la carte bancaire à associer à Paylib sans mentionner le numéro. L'authentification se fait automatiquement. (Un client multibancarisé dans les 3 banques partenaires devra ouvrir un compte Paylib dans chacune des 3 banques.) Un second mot de passe sera créé et servira à valider les transactions.
Les clients des 3 banques pourront, dès son lancement, profiter de ce service entièrement gratuit en l'activant sur le site de leur banque ou par une application dédiée.

Pour régler ses achats à distance, l'utilisateur devra cliquer sur l'icône Paylib présente sur le site du e-commerçant et saisir son mot de passe pour valider sa transaction.

Les atouts de Paylib

Plus de simplicité mais surtout plus de sécurité sont les points forts du système. Le client devra simplement saisir son identifiant de banque en ligne pour régler un achat avec Paylib. Plus besoin lors de l'inscription de saisir les chiffres de sa carte bancaire, la date de validité et le cryptogramme comme c'était le cas sur Paypal. Simple, Paylib dispense l'utilisateur de rentrer ses coordonnées bancaires. Sécurisé, ce système évite que ces mêmes coordonnées ne s'échappent du site de la banque.

Les vendeurs en ligne ont été séduits par les tarifs des commissions prélevées sur les transactions, bien inférieurs aux 3% pratiqués par Paypal

Un pari audacieux ?

Paylib arrivera-t-il à supplanter les systèmes de paiement similaires et concurrents qui tentent de percer ? La bataille du paiement en ligne a déjà essuyé quelques revers en France avec notamment Kwixo en 2011, un porte-monnaie électronique développé par le Crédit Agricole et sa filiale FIA-NET, qui souhaitait déjà concurrencer Paypal. A l'époque, Kwixo visait les 6 millions d'utilisateurs dans les 5 ans à venir. Aujourd'hui seuls 450  00 clients et 1 200 commerçants (non répertoriés parmi les premiers sur la toile) l'utilisent.

Si les banques s'entêtent à oeuvrer en groupes dispersés, les chances de concurrencer le géant américain Paypal sont minimes. Cependant, les Autorités de la concurrence se méfient des cartels bancaires et de tout ce qui pourrait s'en rapprocher.

Les banques regrettent aujourd'hui d'avoir laissé le champ libre à Paypal au moment de l'éclosion timide du e-commerce en 2009. Le salut des banques françaises viendra peut-être de l'essor incontestable du m-commerce : les achat nomades sur mobile ou tablette. Pour le groupement BNP Paribas, la Société Générale et La Banque Postale, Paylib n'est qu'une première étape. Le trio projette d'enrichir son offre de services complémentaires comme le coffre-fort numérique et de séduire les utilisateurs par des propositions de paiement nouvelles notamment dans le commerce physique. Payer ses cigarettes au bureau de tabac via une carte sans contact ou son mobile sera vraisemblablement la prochaine étape. L'union faisant la force, BNP Paribas, la Société Générale et La Banque Postale espèrent convaincre d'autres banques européennes de venir les rejoindre.