Crédit immo : les femmes empruntent à des taux plus élevés que les hommes

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Les femmes et les hommes sont-ils égaux devant les offres de crédits immobiliers proposées par les organismes prêteurs ? Le comparateur Magnolia.fr a passé au crible les 1746 dossiers traités en 2018 de personnes seules. Il en ressort que les femmes empruntent moins pour se loger, à des taux de prêt immobilier plus élevés.

Une capacité d’endettement plus limitée pour les femmes

Les revenus constituent un ingrédient clé dans le dossier de demande de crédit. Or, selon une note de l’Insee de février, les femmes ont des revenus plus faibles que les hommes, un constat qui augmente avec l’âge (6% à 25 ans, 13% à 35 ans et 20% à 45 ans) sauf entre salariés sans enfant (7%). Á poste et à expérience identiques, l’écart de rémunération est de 12,8% en faveur des hommes.

Conséquence : des revenus moindres signifient une marge plus ténue pour se constituer un apport personnel, donc une capacité d’endettement plus faible impliquant des montants d’emprunt limités ou un allongement de la durée du prêt. Cette perception est retranscrite par un sondage effectué par le portail Logic-Immo : 57% des femmes ont confiance dans la concrétisation de leur projet immobilier contre 70% des hommes.

Taux immobilier : 1,76% pour une femme, 1,60% pour un homme

L’étude du site Magnolia.fr confirme cette tendance. Le montant moyen du prêt d’une femme seule s’élève à 165.674 euros contre 174.337 euros pour un homme. Les hommes bénéficient en moyenne d’un taux d’emprunt de 1,60% sur 190 mois contre 1,76% pour les femmes sur 211 mois.

Même la composition du foyer pour les femmes seules avec enfant pèse en leur défaveur. Les banques demandent un reste à vivre plus élevé sans toujours tenir compte des pensions alimentaires ou de la totalité des allocations familiales.

Enfin, le profil moins à risque des femmes et leur espérance de vie plus longue n’interviennent plus dans le calcul de leur prime d’assurance emprunteur. Une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne du 2 mars 2011 interdit toute différence tarifaire basée sur le sexe en vertu du principe d’équité. Désormais, les femmes subissent des taux d’assurance de prêt moins attractifs que les hommes (0,172% contre 0,160%).