Devenir propriétaire : une nouvelle aide fiscale pour la rénovation des bâtiments

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L'effondrement d'immeubles en piteux état à Marseille a contribué à mettre en lumière la problématique du logement ancien en France. L'Etat met justement en place une nouvelle aide fiscale pour faciliter la rénovation de bâtiments vacants ou sérieusement dégradés.

Une aide fiscale aux vertus préventives

Selon l'Insee, le parc immobilier français présenterait trois millions de logements vacants. Certains souffrent d'un état de délabrement empêchant leur mise sur le marché : 15 % des logements en copropriété vétustes seraient dangereux.

En outre, la moitié du parc locatif privé affiche de graves soucis d'isolation thermique. Si l'Etat intervient en dernier recours pour préserver les copropriétés fragilisées, il a décidé d'instaurer une nouvelle aide fiscale à des fins préventives.

L'idée est d'inciter les investisseurs à placer leur argent dans l'ancien alors que, jusqu'à présent, les mesures concernaient essentiellement la construction neuve. C'est aussi l'occasion de remettre de l'argent dans le centre des villes moyennes délaissées au profit de la périphérie, leurs lotissements et leurs nouveaux quartiers. Dans un entretien donné aux Echos, le Ministre milite pour une politique du logement qui «  doit marcher sur ses deux jambes : l'une est la construction neuve (…), l'autre, les bâtiments existants auxquels nous portons aussi une très grande attention.  ». 

Revitaliser le centre des villes moyennes

Le principe de cette nouvelle aide fiscale pour l'ancien est semblable au dispositif Pinel pour le logement neuf. La baisse d'impôt serait comprise entre 12 % et 21 % du montant de l'investissement selon la durée de la location (6, 9 ou 12 ans). Pour obtenir cet avantage, l'acquéreur doit financer à hauteur de 25 % du coût total de l'opération. Ce montant est plafonné à 300.000 euros pour un bien immobilier localisé dans une ville ayant paraphé une convention « Cœur de Ville ».

On retrouve ici l'idée de redynamiser les centres des villes moyennes. Le dispositif doit entrer en vigueur dès le 1 er janvier 2019, sans objectif final de consommation énergétique, avec une dépense fiscale évaluée pour la première année à 120 millions d'euros. Le Ministre précise que «  l'aide s'adresse aux particuliers qui souhaitent mener seuls les rénovations, et indirectement aux promoteurs : ils pourront racheter des immeubles et revendre les appartements en faisant bénéficier leurs clients de ce dispositif.  ».