Peut-être payez-vous 144 € de trop votre facture de gaz...

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Les consommateurs relevant encore des tarifs réglementés de vente (TRV) accordent souvent une grande attention à l'évolution mensuelle du prix du kWh de gaz naturel. Une augmentation importante ne manque jamais de faire la une des journaux et de susciter un certain mécontentement.

La composante « Abonnement » de la facture de gaz est en revanche souvent moins surveillée. Pourtant, il est tout aussi important d'y être vigilant ! L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir rapporte en effet le cas de plusieurs particuliers soumis d'office par leur fournisseur de gaz à une formule d'abonnement que leur niveau faible de consommation ne justifie pas. Faites-vous partie de ces foyers qui, sans le savoir, paient chaque année 144 € en trop ?

Gaz : un tarif d'abonnement parfois surdimensionné

Les tarifs réglementés du gaz se déclinent en plusieurs variantes en fonction du profil de consommation de gaz du foyer. Les deux profils les plus courants pour les particuliers sont le « B0 », réservé à une consommation annuelle comprise entre 1 et 6 MWh et le « B1 » pour les consommations comprises entre 6 et 30 MWh. L'abonnement du profil B0 est plus intéressant que celui du B1 : comptez 89,33 € par an contre 233,76 € par an. Ce différentiel de 144 € est cependant partiellement compensé par un prix du kWh plus faible.

Dans un communiqué daté du 3 mai dernier, UFC-Que Choisir dénonce la situation de plusieurs particuliers dont la consommation est suffisamment faible pour relever du profil de consommation B0 mais qui s'acquittent pourtant du tarif d'abonnement B1. Les fournisseurs profiteraient de l'ignorance et du manque de vigilance des particuliers pour leur faire payer 144 € de plus que nécessaire.

L'association rapporte plusieurs exemples dont notamment celui d'Annie, qui payait jusqu'à récemment un abonnement à 233 € malgré une consommation annuelle d'environ 4,3 MWh. Une voisine de cette consommatrice a quant à elle été abonnée d'office en formule B1 par son nouveau fournisseur EDF… sur la base d'une consommation estimée de 5,3 MWh !

Les fournisseurs déclinent toute responsabilité

Comment expliquer qu'un client consommant 4,5 MWh par an se retrouve à payer un tarif d'abonnement B1 totalement inadapté à ses besoins ? Les fournisseurs bottent en touche et excluent tout devoir de conseil de leur part.

L'UFC-Que Choisir rapporte que la réponse obtenue par l'une des clientes surfacturées dénote un retranchement du fournisseur concerné derrière une absence de responsabilité. C'est en effet au client, supposé parfaitement informé des tarifs proposés, qu'il appartiendrait de « s'assurer de l'adéquation de son tarif en fonction de ses besoins ». En clair, le consommateur ne doit surtout pas compter sur son fournisseur pour l'avertir aimablement qu'il gagnerait à changer d'abonnement !

Etes-vous concerné(e), et si oui comment agir ?

Il est facile de vérifier si vous êtes concerné par la surfacturation de votre abonnement au gaz. Un rapide coup d'œil à votre dernière facture et à votre historique de consommation vous permettra de vérifier de quelle formule d'abonnement vous relevez et le niveau de votre consommation annuelle. Un logement chauffé au gaz consomme presque toujours plus de 6 MWh à l'année au-delà d'une surface de 55 m². Les personnes potentiellement touchées sont donc celles n'utilisant le gaz que pour la cuisson et l'eau chaude ou habitant de petits logements.

Il est possible de basculer du tarif B1 au tarif B0 (ou inversement) à tout moment, sur simple demande de votre part au service client de votre fournisseur. Le changement est en principe instantané et le nouveau tarif d'abonnement court à compter du jour du changement. Gardez toutefois une trace de vos échanges en cas de contentieux ultérieur !

Et en ce qui concerne l'électricité ?

La situation est assez comparable pour l'électricité. Le coût de l'abonnement annuel à une formule de fourniture en électricité dépend de la puissance souscrite en kVA.

En tarif base, la souscription de la plus faible puissance disponible (3 kVA) vous coûtera 54,45 € par an contre 117,20 € pour la souscription d'une puissance de 9 kVA. Cette différence tarifaire est également retrouvée en option « heures creuses/heures pleines ». N'hésitez pas à faire évaluer vos besoins précisément par un électricien pour déterminer si vous pouvez vous contenter d'une formule moins chère !