Le gouvernement envisage plusieurs scénarios pour faire évoluer EDF

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La recapitalisation de 4 milliards d'euros assurée par l'Etat en mars 2017 n'aura donc pas suffit. EDF n'est toujours pas de taille à relever le défi de la transition énergétique. Plus de 30 milliards d'euros de dette, une incapacité à financer de nouvelles centrales, le tout conjugué à la volatilité des cours de l'électricité et à l'obligation de fermer des unités de production à charbon et nucléaires : voilà le tableau peu reluisant et le défi auquel s'attaque le gouvernement.

Statu quo : une option possible

Le statu quo est-il tenable ? Certaines voix évoquent en tout cas un scénario envisageable compte tenu du marché actuel. Explications : d'abord l'électricien a su rebondir en se diversifiant pendant la période où le prix de l'électricité était bas. De plus, avec un coût de 33 euros le mégawattheure (MWh), le nucléaire français reste compétitif vis-à-vis des énergies renouvelables.

Bref, il constitue un atout non négligeable pour respecter l'accord de Paris sur le climat et sa stratégie nationale bas carbone. Mais attention, ne rien changer ne pourrait fonctionner qu'à certaines conditions : notamment que l'État ne demande pas à EDF de fermer d'autres centrales nucléaires que Fessenheim avant 2029 (ce que souhaite EDF).

S'affranchir des marchés… et augmenter les prix

Sortir EDF de la bourse… Attention, il ne s'agirait pas là d'une nationalisation mais d'un scénario « soft » afin d'échapper aux logiques boursières. En clair, des actions non cotées pour une part sociale régulée comme un livret à l'image de ce qui se pratique au Crédit agricole ou au Crédit mutuel.

Seule ombre au tableau, cette option ne résoudrait pas le problème de la dette, ni celui de l'incapacité à financer du nucléaire neuf. De plus, cela entraînerait une augmentation du prix de l'électricité. Bref, difficile à tenir…

Réformer l'Arenh

Entre autres options, l'État réfléchit aussi à la possibilité de réformer le dispositif d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), lequel contraint EDF à vendre 25 % de sa production électrique nucléaire au prix de 42 euros par MWh jusqu'en 2025, quels que soient les cours du marché. Objectif : permettre à l'électricien de « rivaliser » avec les fournisseurs alternatifs.

Nationalisation : un scénario peu probable

Peu crédible mais très médiatique, cette option qui ne semble pas avoir les faveurs du gouvernement consisterait ni plus ni moins à nationaliser des activités nucléaires d'EDF dans une entité à part. En revanche pour l'électricien cette solution apporterait la garantie de l'État qui lui manque pour financer le nouveau nucléaire. L'avantage : l'Etat pourrait ainsi choisir de rééchelonner l'évolution du parc nucléaire, en particulier les fermetures de centrales.

Plan WWF : l'option choc

Dernière option sur la table : celle de l'association WWF France qui propose à l'état de réduire les dépenses du programme destiné à augmenter la durée de vie des centrales nucléaires (chiffré à 55 milliards d'euros) en fermant 23 réacteurs d'ici à 2030. La réduction de la production ferait ainsi remonter les cours…