Des kinés plus près de chez vous grâce à l'Assurance Maladie?

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En 2012, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie souhaite pouvoir économiser la bagatelle de 2 milliards d'euros. Parmi les nombreuses réflexions entamées pour diminuer son déficit figure l'allègement du prix de certains médicaments, mais aussi l'optimisation d'actes médicaux bien à part, dont ceux de kinésithérapie. Ces derniers, en effet, ont été remboursés en 2010 par la CNAM à hauteur de 2,5 milliards d'euros.

Profitant pleinement de ces remboursements, de nombreuses personnes font appel aux kinés, pour des causes plus ou moins importantes….Une évolution accompagnant aussi bien le vieillissement de la population, qu'une vie de plus en plus stressante, spécialement dans les grands espaces urbains et périurbains. Cela explique pourquoi la répartition des praticiens sur le territoire est très inégale : ils sont en effet 200 sur 100 000 habitants à Paris, mais à l'inverse des départements comme l'Indre, le Cher ou l'Eure-Et-Loir n'en comptent que 60 sur tout leur territoire. Certains patients qui en ont réellement besoin sont obligés de faire des dizaines de kilomètres pour se faire soigner.

L'Assurance Maladie souhaite ainsi que les médecins généralistes fassent moins appel à eux, mais qu'ils envoient plutôt, si possible, leurs clients vers les pratiques qu'elle ne rembourse pas : l'ostéopathie, et autres médecines douces. Ce sont en effet dans ces cas-là les patients eux-mêmes et leurs mutuelles santé qui prennent le relais. Elle préconise également l'établissement d'une loi pour une meilleure répartition territoriale des kinés, comme elle a pu le faire pour les infirmières.

Les différents syndicats de kinésithérapie, qui négocient avec la CNAM depuis le 19 juillet, ne sont pas opposés à une réglementation. Ils proposent ainsi d'orienter leurs jeunes diplômés se lançant dans le métier vers les zones les plus nécessiteuses, au moyen d'un questionnaire qu'elles ont édité. Mais ils posent aussi leurs conditions, à l'image de Julien Grouès, le président de la FNEK (Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie) : « Soit on se pose coûte que coûte pour la liberté d'installation, soit on accepte une contrainte d'installation mais on demande des contreparties ». C'est-à-dire une hausse globale de l'AMK (Acte Moyen en Kinésithérapie) pour tous… Le bras de fer a donc commencé... Espérons que les muscles ont bien été échauffés !

(Source : Mutualité française)