Le dossier de l'énergie entre les mains de Nicolas Sarkozy

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Privatisation d'EDF, avenir d'Areva, rapprochement entre Thalès et Alcatel-Lucent... Le dossier de l'énergie révèle encore d'importants enjeux, après les nombreux épisodes concernant l'ouverture du marché à la concurrence. Lourd de quelques 149 milliards d'euros, le fournisseur d'électricité EDF est au cœur des débats depuis maintenant plusieurs mois.

Aujourd'hui l'électricien est de nouveau sur le devant de la scène politico-industrielle : actionnaire à hauteur de 85%, L'Etat souhaiterait se séparer d'un volume de titres équivalent de 5 à 10 milliards d'euros, afin d'alléger la dette du pays et se mettre en conformité avec les directives européennes. Deuxième point du dossier énergie : le développement de l'équipementier nucléaire Areva. Areva qui, dans le contexte actuel de flambée des prix en énergie fossile - pétrole et gaz -, attire sur lui la convoitise de nombreux Groupes, tels Bouygues et Alstom.

Sur ce point, l'État semble frileux. En effet, après avoir annoncé une possible ouverture du capital durant 2006, il s'est ensuite rétracté annonçant ne pas souhaiter d'opération de ce genre « durant les 5 prochaines années » soit jusqu'en 2011. Politique compréhensible, surtout après le coup d'éclat d'Areva en Chine où l'entreprise a obtenu aux côtés d'EDF l'un des plus gros contrats nucléaires de la décennie. Enfin, reste l'état de santé des autres groupes du dossier énergie. Après avoir laissé courir cet été la rumeur d'un rapprochement, voire d'une fusion partielle, Thalès et Safran ne feront finalement pas route commune. Safran (résultat de la fusion entre Sagem et Snecma) peine à se remettre de ses difficultés de l'an passé en partie en raison des retards de livraison de l'A380.

Au contraire, les observateurs s'inquiètent du comportement du Groupe face à la forte minoration du dollar par rapport à l'euro. Thalès souhaiterait se mélanger à Alcatel-Lucent. Depuis sa création en décembre 2006, Alcatel-Lucent a bien du mal à se faire une place sur le marché à tel point qu'en 2007 le Groupe a enregistré la pire performance du CAC40 avec une chute de son titre de plus de 50%. Cette possible fusion avec Thalès serait, selon les experts, apte à établir un Groupe plus fort et plus stable dans ses liquidités.

Pourtant des raisons humaines pourraient ralentir ce processus : les directoires des deux Groupes ne seraient pas encore prêt à collaborer main dans la main... Une collaboration qui deviendrait contrainte si le président venait à s'en mêler, celui-ci disposant de leviers permettant un tel rapprochement. Constitué pour sa plus grande partie de situations complexes, le dossier de l'énergie occupera à n'en pas douter une large part du planning présidentiel de Nicolas Sarkozy.