Livret A : quel intérêt d'en posséder un ?

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Le 1er février 2024, le taux de rémunération du livret A a en effet été augmenté à 3 %. Si le livret A conserve une série d’atouts (simplicité, flexibilité, fiscalité avantageuse…) qui en font le produit d’épargne préféré des Français, est-il encore pertinent de rediriger vos économies sur ce placement aussi peu rémunérateur ? JeChange vous aide à y voir plus clair.

Qu'est-ce que le livret A ?

Le livret A est un produit d’épargne créé en 1818 par l’industriel et banquier Benjamin Delessert.

Objectif initial : soutenir financièrement une France mise à mal par les guerres napoléoniennes.

Son rôle a ensuite évolué au cours de l’histoire. Aujourd’hui, près des deux tiers des sommes collectées sur les livrets A sont reversés à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) afin de financer l’économie et des projets d’intérêt général (construction de logements sociaux, soutien financier à certaines collectivités locales pour le déploiement des politiques de la ville…), mais aussi pour sécuriser les fonds en cas de crise financière et de faillite d’établissement bancaire.

Par ailleurs, un livret A est un produit d’épargne :

  • réglementé. C’est l’État qui fixe son taux d’intérêt, son plafond de versement ou ses règles de fonctionnement ;
  • défiscalisé. Autrement dit, ses intérêts ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu, ni à aucun prélèvement social ;
  • plafonné, même si le montant et la fréquence de chaque versement dépend de l’épargnant ;
  • sécurisé, les fonds déposés étant garantis par l’État.

Bon à savoir

L’épargne du livret A est disponible à tout moment et peut être retirée sans frais.

Cela fait du livret A un produit idéalement conçu pour faire face à des imprévus, se faire plaisir ou financer certains projets.

Livret A : taux, plafond et intérêts

Comme nous l’avons vu, le livret A est un produit d’épargne réglementé.

C’est donc l’État qui détermine :

  • les conditions d’ouverture du livret,
  • le plafond de versement du livret,
  • ou encore son taux d’intérêt.

Un seuil d’ouverture bas et un plafond élevé

Pas besoin de disposer d’une somme d’argent importante pour ouvrir un livret A !

Si chaque banque détermine son seuil d’ouverture, ce dernier est généralement faible.

La très grande majorité des banques exige un versement initial minimum de 10 €, même si d’autres fixent une somme plancher inférieure, à l’image de la Banque Postale qui demande un versement de 1,50 € pour l’ouverture d’un livret A.

Grâce à ce seuil d’ouverture très bas, le livret A est parfaitement adapté aux moyens et besoins des ménages les plus modestes.

Bon à savoir

Flexibilité, liquidité des fonds et défiscalisation de l’épargne sont autant d’atouts du livret A.

À l’inverse, le plafond maximum du livret A est fixé par l’État.

Il a été augmenté de moitié au 1er janvier 2013 et s’établit désormais à 22 950 € pour les particuliers, hors calcul des intérêts capitalisés.

Il est donc identique pour toutes les banques, le plafond d’un livret A Caisse d’Épargne étant le même que celui d’un livret A ouvert auprès du Crédit Agricole, de la Poste ou de la Banque Populaire.

Un livret A pouvant être détenu par chaque membre du foyer, un couple avec un enfant peut disposer d’une enveloppe confortable de près de 70 000 € (22 950 € x 3), soit largement de quoi assurer les besoins de trésorerie et l’épargne de précaution de la famille.

Une fois le plafond du livret A atteint, son titulaire doit cesser de l’alimenter.

Mais attention, ce plafond concerne uniquement les versements !

Dans les faits, le dépassement du plafond du livret A est possible via l’ajout des intérêts capitalisés.

Notez toutefois que ces plafonds ne concernent que les épargnants particuliers :

  • pour le livret A d’une association, le plafond s’élève en effet à 76 500 € ;
  • pour un organisme d’habitation à loyer modéré (HLM), il n’existe aucun plafond.

Comment le taux du livret A est-il déterminé ?

Le taux du livret A varie en fonction de l’inflation et peut être révisé à la hausse ou à la baisse par l’État selon la conjoncture économique et en tenant compte de l’intérêt des épargnants.

Le taux de rémunération est le même pour toutes les banques : Caisse d'Epargne, Crédit Agricole, la Banque Postale, LCL, BNP, Société Générale...

Bon à savoir

Livret A : nouvelle formule de calcul du taux

Le mode de calcul du taux de rémunération du livret A a été simplifié depuis le 1er février 2020.

Désormais, ce taux correspond à la moyenne semestrielle du taux d'inflation et des taux interbancaires à court terme.

Le résultat est arrondi au dixième de point le plus proche et ne pourra être inférieur à 0,5 %.

Le taux de rémunération du livret A

Le taux d’intérêt du Livret A est fixé à 0,50 % depuis le 1er février 2020, soit son plus bas niveau historique.

Ce chiffre illustre une tendance à la baisse marquée depuis quelques années. Concrètement, quelle date est prise en compte pour le calcul des intérêts ?

Calcul du taux d’intérêt du Livret A

Si vous effectuez une opération...

entre le 1er et le 15 du mois en cours

à partir du 16 et jusqu’à la fin du mois en cours

Dépôt

16 du même mois

1er jour de M+1

Retrait

Dernier jour de M-1

15 du mois en cours

Une épargne entièrement liquide

Achat d’un appareil électronique ou électroménager, financement de vos vacances ou d’un cadeau d’anniversaire, apport pour un projet…

Le livret A constitue le support idéal pour épargner et disposer d’une somme d’argent disponible immédiatement et sans frais.

De plus, il n’existe pas de plafond de retrait sur le livret A. Vous pouvez donc vous rendre au guichet de votre banque pour retirer l’intégralité des sommes déposées.

Pour un retrait au distributeur, vous serez en revanche limité par les plafonds de retrait associés à votre carte bancaire. 

Autre avantage : il n’y a pas non plus de plafond de virement sur le livret A ! Vous pouvez donc effectuer des virements vers d’autres comptes à votre guise.

Une défiscalisation totale

Si le livret A occupe une position à part dans le paysage français de l’épargne, c’est notamment en raison de la défiscalisation totale des sommes qui y sont placées. Les intérêts sont en effet non imposables.

Autrement dit, les plus-values réalisées sont exonérées de toute imposition sur le revenu (quelle que soit votre tranche), mais aussi de prélèvements sociaux (CSG, CRDS…), actuellement fixés à 17,2 % du montant total.

Cet avantage est encore plus marqué pour les personnes fortement imposées. Il offre paradoxalement au livret A une rentabilité parfois équivalente à certains produits affichant des taux d’intérêt supérieurs.

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Je découvre

Le livret A en période de faible inflation

Rappelons que dès son origine, le livret A n’a pas été conçu dans un objectif d’enrichissement des épargnants.

Il vise plutôt à leur permettre de disposer d’une épargne liquide immédiatement disponible et à les aider à protéger leurs économies contre les effets négatifs de l’inflation.

La rémunération de ce placement garanti par l’État est en effet supérieure à l’inflation constatée.

Pour calculer l’inflation, l’INSEE détermine deux fois par an l’évolution du prix d’un panier de biens de consommation (hors tabac) sur les douze mois écoulés.

De son côté, le taux de rémunération du livret A est calculé à partir de la moyenne semestrielle arrondie au dixième de ce taux d'inflation et des taux interbancaires à court terme. Il ne pourra être inférieur à 0,5 % et est censé être supérieur à l’inflation.

Néanmoins, le livret A et ses 0,50 % d’intérêt offre actuellement une mauvaise rémunération.

De plus, l’inflation « ressentie » par les Français est nettement plus importante que l’inflation réelle évaluée par l’Insee.

En effet, la baisse du prix de certains produits chers et consommés ponctuellement (électroménager, informatique…) peut par exemple cacher une hausse significative du coût de la vie de certains autres biens ayant un impact plus fort sur le quotidien (nourriture, énergie, biens de consommation courante…).

Livret A : plafond des versements

Si le taux de rémunération du livret A est en constante baisse depuis plusieurs années, son plafond de versement a été régulièrement revu à la hausse depuis près de 30 ans.

Evolution du plafond de versement du livret A
 

Plafond de versement

1er mai 1990

13.720 €

30 octobre 1991

15.245 €

1er janvier 2002

15.300 €

1er octobre 2012

19.125 €

1er janvier 2013

22.950 €

Quelles alternatives au livret A ?

Il n’existe pas que le livret A pour les personnes qui souhaitent placer de l’argent ou épargner !

Assurance-vie, super-livrets, Plan épargne logement (PEL)... Découvrez quelques alternatives.

L’assurance-vie

Placement préféré des Français, l’assurance-vie est un contrat via lequel un assureur s’engage à verser une rente ou un capital à un assuré (ou à ses bénéficiaires désignés) en l’échange du paiement de ses cotisations.

Ce capital correspond aux sommes investies par l’assuré et de leurs intérêts.

Si l’assurance-vie est un contrat d’assurance, elle est dans les faits souvent utilisée comme un produit d’épargne alimenté en vue de concrétiser un projet futur (financement d’un achat immobilier, rente au moment d’un départ à la retraite…)

Parmi ses principaux avantages, on retiendra sa fiscalité avantageuse et son rendement plus intéressant que celui du livret A, notamment pour les fonds en euros (1,40 % en 2019).

Ce placement dispose enfin de règles différentes de celles du livret A.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre guide dédié à la comparaison entre le livret A et l’assurance-vie.

Les super-livrets

Les banques, les assureurs et même certains organismes de crédit multiplient les annonces pour promouvoir leurs « super-livrets », promettant aux particuliers une rémunération élevée (souvent 4 à 5 %) pendant une période comprise entre trois et six mois.

Si ces placements peuvent effectivement se révéler intéressants, il convient toutefois d’être doublement vigilant à leur égard.

D’une part, car le niveau de rémunération est souvent beaucoup plus faible (1,5 à 1,9 %), d’autre part car les plus-values sont soumises aux prélèvements sociaux (17,2 %) et sont intégrées au calcul de votre impôt sur le revenu.

Ainsi, une personne imposée à 30 % devra par exemple placer son argent à un taux d’intérêt minimum de 1,75 % pour obtenir une rémunération équivalente à 1 % !

Le Plan Épargne Logement (PEL)

Conçu à l’origine pour aider les particuliers à se constituer un apport en vue d’un achat immobilier, le PEL est souvent détourné de sa vocation initiale pour devenir un livret d’épargne.

Avec son plafond de versement élevé (61 200 €) et son taux de rémunération brute fixé à 1 % depuis le 1er août 2016 (duquel doivent toutefois être retirés les 30 % de prélèvements sociaux et fiscaux), il est un peu plus avantageux que le livret A.

Mais attention, si les plus-values étaient auparavant exonérées de toute imposition sur le revenu jusqu’à la veille du 12ème anniversaire du plan, les choses ont récemment changé.

Pour les PEL ouverts à partir de 2018, les intérêts sont désormais soumis à l'impôt sur le revenu. De plus, la prime d’État a été supprimée, ramenant son taux net à 0,70 %, soit un tout petit peu mieux que les 0,50 % du livret A.

Bon à savoir Petite mise en garde : préparez-vous à bloquer le capital épargné pendant au moins deux ans à compter de la date d’ouverture de votre PEL.

Si vous le clôturez avant, le taux d’intérêt sera ramené à celui du Compte Épargne Logement (CEL), c’est à dire 0,25 % hors prime d'État !

De l’intérêt de diversifier ses placements

Malgré la baisse de son taux d’intérêt, l’ouverture d’un livret A reste conseillée à tous les particuliers qui souhaitent disposer d’une épargne de précaution mobilisable à tout moment.

Du fait de sa faible rémunération depuis 2020, inutile de chercher à atteindre le plafond à tout prix !

Pour une meilleure rémunération, il est conseillé de diversifier vos placements vers d’autres produits.

Vos choix en la matière seront guidés par une série de critères personnels, tels que vos objectifs à long terme ou votre tranche marginale d’imposition.