Une belle performance de l'assurance-vie en février

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Les dernières statistiques publiées par l'Association française de l'assurance (AFA) indiquent que les épargnants ont versé davantage de fonds sur leur assurance-vie en février 2016 qu'ils n'en ont racheté, et ce pour le vingt-huitième mois consécutif !

Avec un encours qui s'établit désormais à 1 582,3 milliards d'euros, ce produit à la fiscalité avantageuse mérite plus que jamais son surnom d'« épargne préférée des Français ». Dans le détail, on observe un retour en grâce des fonds en euros en raison du contexte tumultueux sur les marchés boursiers.

L'assurance-vie confirme sa dynamique en février 2016

La collecte nette sur les contrats d'assurance-vie reste positive au mois de février 2016, comme elle l'est systématiquement depuis déjà plus de deux ans. Les assureurs ont collecté environ 2,6 milliards d'euros supplémentaires. Ce montant apparaît légèrement inférieur à celui enregistré en janvier (+ 3 milliards d'euros). Cependant, il reste supérieur à la collecte nette de février 2015, qui atteignait quant à elle 2,2 milliards « seulement ». La collecte nette de février 2016 dépasse également la moyenne mensuelle observée sur l'ensemble de l'année dernière (un peu plus de 2 milliards par mois).

Les détenteurs de contrats d'assurance-vie ont versé au total 12,1 milliards d'euros au cours du mois de février (+ 1,7 % par rapport à janvier), et ont bénéficié en retour de prestations qui s'élèvent à 9,5 milliards d'euros (+ 6,7 %).

Au cumul, les deux premiers mois de 2016 ont donc été particulièrement fastes pour l'assurance-vie. La collecte cumulée de 5,6 milliards d'euros dépasse nettement celle de 2015 (4,7 milliards), pourtant déjà d'un niveau remarquable.

Pourquoi un tel engouement ?

Plusieurs causes peuvent être avancées pour expliquer la bonne santé insolente de l'assurance-vie, dans un contexte économique pourtant difficile. Le Cercle de l'Épargne fait notamment valoir la baisse d'attractivité des nouveaux plans d'épargne logement (PEL) signés à compter du 1er février 2016, dont la rémunération passe de 2 % à 1,5 %.

Le début d'année constitue par ailleurs traditionnellement une période favorable à l'épargne des ménages, lesquels n'hésitent pas à réduire légèrement le « volume de leurs dépôts à vue ». Enfin, la reprise timide du marché de l'immobilier n'est sans doute pas encore suffisante pour convaincre les particuliers d'y réinvestir une part significative de leurs économies.

L'embellie de l'assurance-vie se fait au détriment du livret A, dont la rémunération plafonne à 0,75 % depuis maintenant plus de six mois. Le célèbre livret réglementé souffre de la désaffection croissante des Français, qui ont encore retiré plus de 1,3 milliard d'euros en janvier et en février.

À lire également : Livret A ou assurance-vie, quel moyen d'épargne est-il plus avantageux de choisir ?

Un léger repli des unités de compte…

La montée en puissance des fonds en unités de compte semble peu à peu se tasser, probablement en raison des turbulences enregistrées sur les marchés boursiers internationaux depuis le début de l'année. La collecte nette en unités de compte s'élève ainsi à 2 milliards d'euros en février. Ce chiffre se situe en dessous des 2,3 milliards enregistrés en janvier et des 2,6 milliards de décembre. Les fonds non garantis ne représentent plus que 16,5 % de la collecte brute en février, contre 19,3 % en janvier.

Ce léger ralentissement ne remet toutefois pas en cause la tendance de long terme : une augmentation constante du poids des unités de compte dans les contrats d'assurance-vie. À la fin 2015, l'encours total de l'assurance-vie était composé à 17,8 % d'unités de compte. Cette part ne s'élevait encore qu'à 14,9 % en 2011.

…malgré des perspectives peu encourageantes pour les fonds en euros

Échaudés par les variations des unités de compte, les épargnants semblent opérer un retour progressif vers les fonds en euros. Le mouvement peut se comprendre dans la mesure où le rendement de ces contrats d'assurance-vie en 2015 s'est élévé à 2,3 %. Même s'il constitue un plancher historique et s'avère nettement inférieur aux 2,5 % versés en 2014, ce rendement reste très compétitif vu le contexte d'inflation e et les piètres rémunérations des autres produits sans risque.

Cette performance, d'ailleurs, est-elle tenable ? Dans un communiqué daté du 15 mars, le Haut Conseil de stabilité financière semble sérieusement en douter. Il souligne l'imprudence des grands assureurs, qui persistent à verser des rendements trop élevés pour leurs fonds en euros alors même que les taux des obligations sont quasi nuls. Le Haut Conseil rappelle que pour verser 2 % aux assurés un fonds en euros doit en principe générer au moins 3,2 % pour couvrir tous les coûts fixes de l'assureur.

À vouloir se montrer trop généreux avec leurs clients, les assureurs pourraient donc à terme « perdre de l'argent sur leurs fonds en euros » et mettre en danger leur propre équilibre financier. Selon l'institution, il serait donc nécessaire de procéder à un « ajustement des rendements » pour la période à venir, c'est-à-dire une baisse significative de la rémunération des fonds en euros.