Les Français toujours plus nombreux à quitter les tarifs réglementés d’EDF et GDF Suez

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Cette tendance semble se confirmer sur un temps long. Depuis l'ouverture progressive du marché de l'énergie à la concurrence en France, de plus en plus de consommateurs français délaissent les tarifs réglementés des fournisseurs historiques.

+ 5,4 % en électricité et + 10,6 % en gaz : la part des offres de marché augmente

Chiffres à l'appui, c'est du moins le bilan que dresse la CRE, autorité administrative indépendante chargée de réguler les marchés de l'électricité et du gaz naturel. Certes, selon les dernières données présentées au sein de son observatoire trimestriel, les marchés de l'électricité comme du gaz naturel demeurent dominés par les tarifs réglementés

Au premier trimestre 2014, le gendarme de l'énergie recensait sur le segment de l'électricité 91 % de sites – toutes catégories confondues – soit 73 % de la consommation, aux tarifs réglementés. Le bilan est plus nuancé concernant le segment du gaz naturel, pour lequel 73 % des sites, soit 33 % de la consommation sont aux tarifs réglementés.

Répartition des sites par type d'offres au 31 mars 2014

Toutefois, en dépit de la persistance de la domination des tarifs réglementés, la CRE souligne que le rythme d'ouverture du marché continue de progresser. Dans le détail, 135 000 clients supplémentaires ont souscrit à une offre de marché en électricité au premier trimestre, contre 133 000 au quatrième trimestre 2013, soit un accroissement de +5,4 %. De même concernant le gaz naturel, 263 000 clients supplémentaires ont opté en faveur d'une offre de marché ce premier trimestre, contre 238 000 pour les trois derniers mois de l'année passée ; ce qui représente un bond de +10,6 %.

Les fournisseurs alternatifs tirent leur épingle du jeu

Ce délaissement des tarifs réglementés au profit des offres de marché profite davantage aux fournisseurs alternatifs, tels Direct Énergie, Eni ou encore Lampiris, qu'aux fournisseurs historiques  - EDF et GDF Suez – lesquels proposent également des contrats en offres de marché.

En électricité, sur un total de 31,3 millions de clients, la CRE recense 2 611 000 sites résidentiels en offre de marché, dont 2 601 000 chez un fournisseur alternatif. En gaz naturel, sur un total de 10,6 millions de clients, 2 750 000 contrats ont été souscrits en offres de marché, parmi lesquels 1 562 000 auprès de fournisseurs alternatifs.

Les parts de marché des fournisseurs alternatifs sur le segment de l'électricité progressent de 0,4 point, à 8,3 % au premier trimestre 2014 contre 7,9 % au dernier trimestre 2013. La progression des parts de marché enregistrée par les fournisseurs alternatifs est plus significative sur le segment du gaz naturel, en augmentation de 1,1 point, à 14,7 % pour les trois premiers mois de 2014 contre 13,6 % au dernier trimestre 2013.

En revanche, en consommation annualisée, ces bons résultats enregistrés par les concurrents des fournisseurs historiques sont en demi-teinte. Si la consommation en gaz fournie en offre de marché progresse au premier trimestre pour les fournisseurs alternatifs (14,9 % contre 13,4 % au T4 2013), ce n'est pas le cas pour la consommation en électricité (6,1 % contre 8,9 % au T4 2013).

N.B. : les données présentées ci-haut s'appliquent aux seuls sites résidentiels, qui sont les sites de consommation des particuliers.

Des offres de marché de 5 à 7 % moins chères que les offres réglementées

Mais la CRE ne se contente pas de ce seul décompte. Le gendarme de l'énergie s'intéresse également aux prix de vente sur le marché de détail de l'électricité et du gaz naturel d'une part ; ainsi qu'à l'évolution des tarifs réglementés de vente de l'électricité et du gaz naturel d'autre part. 

Sur le segment de l'électricité, le prix de l'offre de marché indexée au tarif réglementé la moins chère est inférieur de 5 % au tarif réglementé de vente TTC, qu'il s'agisse d'un client moyen au tarif base ou bien au tarif heures pleines/heures creuses. Sur le segment du gaz naturel, l'offre de marché la moins chère proposée à un client type est inférieure respectivement de 5 % (base cuisson) et 7 % (chauffage au gaz) au tarif réglementé de vente TTC.

Comparaison des offres à prix indexé sur le tarif réglementé de vente - gaz

Dans le détail et sans surprise, le régulateur observe que les tarifs proposés par les fournisseurs alternatifs sont globalement moins onéreux pour le consommateur que ceux proposés par les opérateurs historiques et encadrés par l'État. À titre d'exemple, concernant l'électricité, la CRE indique que « l'offre Directe Base proposée par Direct Énergie au 31 mars 2014 est 5 % inférieure au tarif réglementé de vente ». Par ailleurs, « l'offre ENI Essentiel proposée par Eni au 31 mars 2014 est 2 % inférieure au tarif réglementé de vente [en gaz naturel] ».