Au mois de juillet, les taux du crédit immobilier repartent à la hausse

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Après plusieurs années au cours desquelles les taux des crédits immobiliers ont battu des records à la baisse, le dernier baromètre Crédit Logement/CSA semble indiquer le début d'une inversion de tendance pour le mois de juillet 2015.

Cette remontée des taux, qui concerne à des degrés différents le marché du neuf et celui de l'ancien, reste cependant modeste et ne devrait pas remettre en cause les conditions d'emprunt exceptionnellement favorables pour les acheteurs avant au moins un an.

Une remontée des taux modérée, mais bien réelle…

Le baromètre Crédit Logement/CSA, attentivement suivi par tous les professionnels de l'immobilier, révèle que les crédits immobiliers ont été plus chers pour les emprunteurs du mois de juillet que pour ceux du mois de juin. Alors qu'il plafonnait à 2,01 % à peine à la fin juin, le taux moyen des crédits immobiliers est repassé à 2,09 % au mois de juillet, soit une hausse discrète de 9 points de base tout de même.

La réalité est plus contrastée selon les secteurs considérés. Le marché de l'immobilier neuf est le moins impacté avec une hausse limitée à 2 points de base (de 2,07 à 2,09 % en moyenne), tandis que l'ancien subit une appréciation de 6 points de base (de 2,03 à 2,09 %). Les taux des emprunts pour travaux restent les plus attractifs mais n'en connaissent pas moins une hausse de 8 points de base, de 1,90 à 1,98 %.

Sur le détail, les taux moyens du mois de juillet s'établissent dans l'ancien à 1,90 % pour les emprunts sur quinze ans, 2,17 % sur vingt ans et 2,54 % sur vingt-cinq ans.

…après une chute ininterrompue pendant plusieurs années

La faiblesse de l'inflation, de même que l'argent frais massivement injecté dans le circuit monétaire par la Banque centrale européenne (BCE) et sa politique de « quantitative easing », ont contribué sur une période de plusieurs années à une diminution sans précédent des taux d'intérêt. A la fin 2012, les taux moyens pour l'accession à la propriété s'établissaient encore par exemple à 3,22 % selon le même baromètre. En janvier 2009, ils culminaient à 4,75 % !

La diminution croissante des taux d'intérêt et la concurrence exacerbée entre les banques ont permis à un grand nombre de ménages français, malgré la crise économique, d'accéder à la propriété et de s'endetter à peu de frais. L'encours total des prêts immobiliers n'était ainsi que de 635 milliards d'euros en janvier 2009, mais atteint 846 milliards d'euros en juin 2015. De nombreux emprunteurs plus anciens ont pu également profiter de ces conditions sans précédent pour renégocier leur crédit immobilier auprès de leur banque, ou faire racheter leur prêt immobilier par une banque concurrente.

Ces taux au plancher ont eu d'autres conséquences heureuses pour les emprunteurs, qui n'ont par exemple plus aucune raison d'opter pour un prêt à taux variable. Ces derniers, en chute constante depuis le début des années 2000, ne représentent plus que 0,9 % des nouveaux prêts au mois de juillet.

En cause : une remontée sensible des emprunts d'État

La hausse relative des taux des crédits immobiliers ne fait que suivre la tendance affichée par les emprunts d'État.

Les obligations assimilables du Trésor français (OAT) d'une durée de dix ans, qui constituent un excellent indicateur de la tendance des marchés, ont déjà entamé une forte remontée depuis plusieurs mois.

Après avoir atteint un niveau remarquablement bas au mois d'avril à 0,47 %, ils ont à nouveau franchi la barre symbolique de 1 % à la fin juillet.

Vers une révision générale des grilles de taux chez les banques

Les barèmes de taux employés par les grandes banques pour l'octroi de prêts immobiliers font actuellement l'objet, pour la plupart, d'une mise à jour.

C'est du moins le constat dressé par un certain nombre de courtiers en ligne, lesquels tablent ainsi sur une hausse sensible des taux dans les prochaines offres de prêt, comprise entre 0,1 et 0,15 % d'ici au mois de septembre.

Peu de bouleversements avant l'année prochaine

Les nouvelles offres de prêt immobilier devraient rester relativement compétitives à court terme. Les banques pourraient notamment modérer leurs exigences en septembre afin de ne pas se priver d'un afflux de clientèle au cours de ce mois particulièrement stratégique.

D'autres éléments permettent d'anticiper que la hausse des taux restera très discrète et assez peu douloureuse pour les emprunteurs à plus long terme, au moins jusqu'au milieu de l'année prochaine. La Banque centrale européenne, d'une part, ne devrait pas mettre un terme à sa politique de « quantitative easing » avant le mois de septembre 2016 : une garantie que l'argent restera largement disponible et peu cher jusqu'à cette date. De plus les grandes banques réalisent des économies sur d'autres postes, avec notamment la baisse de 1 % à 0,75 % du taux de rémunération des principaux livrets d'épargne réglementés.

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