Les médicaments génériques n'ont pas la côte

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Pour rappel, un médicament générique contient la même molécule et possède une substance active identique au médicament dit "de référence". Il s'administre également de la même façon (gélules, sirop, comprimés...). Pour être mis sur le marché, le brevet protégeant le médicament d'origine doit être tombé depuis plus de 20 ans dans le domaine public. Le médicament générique offre de ce fait l'avantage d'être environ 30 % moins cher que l'original.

La méfiance des français face aux médicaments génériques

D'après une étude IFOP, 57 % des français acceptent encore systématiquement les génériques en 2012 contre 62 % en 2011. Rumeur, efficacité controversée, prescription arbitraire, les raisons du désamour sont nombreuses.

Bien qu'aucun problème de santé publique ne soit attribué à l'heure actuelle à un quelconque médicament générique, ils ont vraisemblablement pâti des récents scandales du Médiator ou des prothèses PIP. Le rapport de l'Académie de Médecine de février 2012 relatif à la prétendue dangerosité des génériques a certainement, de la même façon, marqué les esprits.

En 2012, l'efficacité des génériques est remise en cause par 5 % de Français supplémentaires par rapport à 2011. Seulement 61 % restent encore convaincus que ces médicaments sont aussi fiables que les médicaments d'origine.

De plus, le dispositif Tiers payant contre génériques, voté en 2006 et appliqué dans tous les départements depuis juillet 2012, entraîne la suppression de l'avance des frais (tiers payant) en cas de refus d'un médicament générique.  46 % des personnes interrogées voient ce procédé d'un mauvais œil et estiment qu'il porte atteinte à leur liberté .

Prescrire des génériques pour soigner la Sécu

L'Assurance Maladie économise environ 1,3 milliards d'euros par an sur le remboursement de près de 700 millions de boites vendues. Aujourd'hui 82 % des Français sont convaincus que ces remèdes sont plus économiques que leurs originaux. Cependant, le taux de substitution de l'ordre de 76 % reste encore insuffisant par rapport aux 85 % visés par l'Assurance Maladie. Si le taux de substitution avait atteint 100 %, 1 milliard d'euros d'économies supplémentaires auraient pu être réalisées. La cause à cela tiendrait à la mention "non substituable" un peu trop souvent apposée par les médecins au bas des ordonnances.

L'association de pharmaciens ayant commandé ce sondage considère donc qu'il est important de remplacer la loi sur le tiers-payant par une sensibilisation des Français relayée par l'ensemble des professionnels de santé, acteurs majeurs du devenir des génériques et de celui de l'Assurance Maladie.