L'hypertension artérielle moins bien remboursée

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Si cette déclassification est confirmée, l'affection qui concerne plus de 4 millions de français ne sera plus remboursée par la Sécurité Sociale à 100 % au titre de l'ALD. Les frais médicaux assumés par les patients pourraient augmenter de 30 %, voire davantage selon les plus pessimistes. Les malades ne disposant pas d'une mutuelle seront les premiers concernés.

Ce déremboursement fait suite à une décision du Conseil d'Etat qui a rejeté un recours contre un décret du 24 juin 2011 soustrayant l'hypertension artérielle (HTA) sévère de la liste des ALD. Motif : c'est la seule ALD constituant « un facteur de risque » et non « une pathologie avérée » estime le Conseil d'état. Ce retrait, avancé sous le gouvernement Fillon, devrait permettre à la sécu d'économiser 20 millions d'euros.

La décision du conseil d'état a entraîné de vives protestations de la part de la Fédération Française de Cardiologie et de la Société Française de Cardiologie. A l'origine du recours le CISS (collectif de patients), la FNATH, association des accidentés de la vie, et l'Alliance du cœur, estiment pour leur part que cette mesure aura un impact sur l'état de santé des patients : « L'hypertension artérielle sévère (…) n'est plus reconnue pour des raisons purement économiques comme elle doit l'être : une maladie chronique très grave !», assurent-elles.  Ces organisations redoutent une augmentation des complications liées à l'HTA : accident vasculaire cérébral (AVC), maladies coronariennes, insuffisance cardiaque, etc.

La HTA est une maladie des artères augmentant le risque d'infarctus et d'accidents cardio-vasculaires. En France, plus de 30 % des 18-74 ans seraient hypertendus, selon la dernière enquête ENNS (Etude Nationale Nutrition Santé) de 2007.