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L'union sacrée Orange, Free, Bouygues Telecom et Arnaud Montebourg

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Déploiement de cable

Orange ne fait plus la pluie et le beau temps dans le secteur des télécoms comme autrefois quand l'autorité de régulation n'existait pas encore, et quand il s'appelait France Telecom. Néanmoins notre opérateur historique a conservé un statut à part qui en fait assez fréquemment un interlocuteur privilégié du gouvernement. Ceci expliquant sans doute cela, rarement il est allé à l'encontre des positions prises par Matignon, et bien souvent il est à la manoeuvre quand il faut faire avancer certains dossiers.

La disparition de SFR inquiète les élus locaux

C'est sans doute ce qui se profile depuis quelques jours, dans ce moment bien particulier dans lequel le secteur des télécommunications français est chamboulé par le rachat de SFR par Numericable et par la fragilisation de Bouygues Telecom qui n'a pas su, ou n'a pas pu, faire tomber SFR dans son escarcelle. Les conséquences de cette première phase de concentration sont si importantes que tous les acteurs, absolument tous, qui gravitent autour de ce dossier prennent tour à tour la parole et tentent de tirer la couverture à soi. Deux clans s'affrontent désormais. SFR et Numericable sont opposés à Bouygues Telecom, Free, Orange et Matignon.

Cette situation inquiète les élus locaux et ces derniers s'en sont fait l'écho au cours du colloque que vient de tenir l'AVICCA. SFR est en effet l'opérateur auquel ils ont le plus souvent à faire dans le cadre des réseaux d'initiative publique qu'ils déploient depuis quelques mois pour installer le très haut débit mobile dans les zones rurales et dans les petites agglomérations. Interpelés sur ce sujet les cinq opérateurs télécoms ont saisi cette tribune pour justifier leurs positions, et surtout à vrai dire pour s'en prendre au camp opposé.

Les performances du réseau coaxial de Numericable contestées par ses concurrents

Ce fut le cas notamment de Numericable qui a assuré que le déploiement du très haut débit dans lequel s'était engagé SFR n'était pas remis en cause. Dans la foulée Jérôme Yomtov, son directeur général délégué, a ouvertement dénigré les réseaux ADSL de ses concurrents. Il a entre autres affirmé que le câble offrait la meilleure qualité de service et comparé l'ADSL à des « téléviseurs noir et blanc en solde ». En face, la réaction ne s'est pas fait attendre. Quand Maxime Lombardini, le directeur général de la maison-mère de Free, a pris la parole il a immédiatement contesté les performances réelles du réseau Numericable. L'architecture FTTLa, qui amène la fibre jusqu'au dernier amplificateur avec une terminaison en câble coaxial, est selon lui en panne de recrutement et aurait bien du mal à apporter un service de qualité s'il était plus chargé.

Bouygues Telecom est sur la même longueur d'onde. Le journal La Tribune nous rapporte que son secrétaire général Didier Casas s'en est fait l'écho en déclarant « il y a très haut débit et très haut débit, une technologie est symétrique l'autre pas. Le FTTLa n'est pas le FttH. Nous le savons bien chez Bouygues Telecom ». L'opérateur commercialise en effet des offres très haut débit en s'appuyant sur les deux architectures et en particulier sur le réseau câblé de Numericable avec qui il a noué il y a quelques années un partenariat.

Quand ce fut ensuite le tour pour Orange de prendre la parole à la tribune, son directeur général adjoint est lui aussi revenu sur l'affirmation de Numericable en faisant à nouveau remarquer que le câble fonctionne d'autant mieux que le réseau est vide ou pas très plein. Arnaud Montebourg a lui aussi enfoncé le clou en appuyant son argumentaire sur le fait que le réseau coaxial de Numericable datait des années 80 et qu'à ce titre l'investissement pour le moderniser constituait un changement de priorité. Le ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique n'a pas caché sa déception de voir l'investissement qu'aurait dû faire SFR être ainsi détourné au détriment de l'architecture FttH que le gouvernement privilégie.

La disparition de Bouygues Telecom au profit d'Orange et Free Mobile

C'est aussi désormais l'union sacrée, ça n'a pas toujours été le cas, autour d'un dossier pas très éloigné du précédent. Arnaud Montebourg continue contre vents et marées à soutenir que le secteur de la téléphonie mobile est fragilisé depuis l'entrée en lice d'un 4ème opérateur. Il multiplie les pressions afin que l'un deux jette l'éponge. Le plus fragile, c'est-à-dire Bouygues Telecom, s'est sans doute rallié à cette position dès le lendemain du rapprochement SFR-Numericable. Les observateurs ont dans un premier temps parié sur le rachat de Bouygues Telecom par Free. Les marchés continuent eux aussi à voir cette option d'un bon oeil.

Il semble néanmoins qu'une autre issue se profile à l'horizon. En début de semaine Arnaud Montebourg affirmait être certain que d'ici peu il arriverait à obtenir le retour à trois opérateurs. Depuis quelques jours, par ailleurs, dans les rédactions la rumeur d'une entente à trois se fait de plus en plus insistante. Un scénario déjà évoqué il y a quelque semaine refait surface. L'activité de Bouygues Telecom ne serait pas acquise par un, mais deux de ses concurrents, à savoir cette fois-ci Orange et Free. Ce dernier ne ferait ainsi l'acquisition que des fréquences et antennes que possède Bouygues Telecom.

Au regard du tout dernier communiqué publié par Orange cette perspective semble plus que crédible. Ce dernier y déclare d'une part qu'il estime que le marché mobile français a besoin d'une consolidation, autrement dit de la disparition d'un des opérateurs. Orange annonce également examiner avec attention les opportunités que lui offrirait cette recomposition du paysage français des télécoms. D'ici peu il est donc plus que probable, qu'avec l'accord de Matignon, Bouygues Telecom vende une partie de son activité à Orange, et que Free Mobile acquière les fréquences et les antennes qui lui permettront de disposer avant le terme que lui avait fixé le gendarme des télécoms de la couverture nationale à laquelle il s'était engagé.